Synopsis : La vie d’un village coréen est bouleversée par une série de meurtres, aussi sauvages qu’inexpliqués, qui frappe au hasard la petite communauté rurale. La présence, récente, d’un vieil étranger qui vit en ermite dans les bois attise rumeurs et superstitions. Face à l’incompétence de la police pour trouver l’assassin ou une explication sensée, certains villageois demandent l’aide d’un chaman. Pour Jong-gu aussi, un policier dont la famille est directement menacée, il est de plus en plus évident que ces crimes ont un fondement surnaturel…
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Na Hong-jin
Scénariste : Na Hong-jin
Acteurs : Kwak Do-won, Hwang Jung-min, Chun Woo-hee, Jun Kunimura, Kim Hwan-hee
Musique : Jang Young-gyu
Genre : Drame, Fantastique, Horreur, Policier, Thriller
Durée : 2 heures et 36 minutes
Date de sortie : 6 juillet 2016 (France)
Année de production : 2016
Sociétés de production : Side Mirror, Fox International Production Korea
Distribué par : 20th Century Fox Korea
Titre original : Gokseong
Notre note : ★★★★☆
Notre commentaire : « Gokseong » ou « The Wailing » pour la distribution américaine et « The Strangers » pour la distribution française est un thriller d’horreur sud-coréen datant de 2016, écrit et réalisé par Na Hong-jin, à qui l’on doit également « The Chaser » (2008). Les acteurs principaux sont Kwak Do-won, qu’on a pu voir dans « A Company Man » (2012), Hwang Jung-min, qu’on a pu voir dans « New World » (2013) et Chun Woo-hee, qu’on a pu voir dans « The Beauty Inside » (2015). À noter également la participation de Jun Kunimura, acteur japonais qu’on a pu voir dans « Outrage » (2010) ainsi que dans « Unforgiven » (2013).
« The Strangers » s’ouvre avec une citation de la bible. Il est facile d’oublier ce point par la suite, plongé dans le film, mais à un certain stade, il devient évident que cette citation avait bel et bien un but. C’était une forme d’avertissement : « si vous êtes une personne religieuse, ce film pourrait bien vous faire peur ». Et c’est là que « The Strangers » fonctionne bien. Comme une parabole religieuse, l’impact du film dépasse le temps de projection. Vous continuez à y penser par la suite. L’ensemble apparaît souvent drôle, mais est finalement assez terrifiant.
Le réalisateur, Hong-jin Na, semble lutter en permanence pour garder un bon équilibre narratif. Par moment, l’histoire est fluide et à d’autres moments, on sent que c’est casse-gueule et qu’on lutte pour rester cohérent. Pour le premier tiers du métrage, il s’agit avant tout d’un film drôle entrecoupé de séquences violentes et rageuses. La comédie fonctionne bien et on se surprend à rire à plusieurs reprises. Puis, la violence se matérialise, elle est tellement soudaine qu’elle en devient terriblement efficace. Cet équilibre se perd dans le deuxième acte. L’aspect comédie s’efface et l’ambiance devient plus sombre, plus grave.
Heureusement, l’ensemble retrouve un bon équilibre dans le troisième acte, et intelligemment, il est structuré à l’envers de ce que l’on peut voir dans le premier acte. Les situations deviennent de plus en plus intenses et terrifiantes avec quelques pointes de comédie pour compenser l’horreur. L’histoire et surtout l’intrigue se dévoilent finalement et cela permet au spectateur d’avoir une nouvelle appréciation de la trame centrale et peut commencer à réinterpréter certaines scènes. De plus quelques scènes n’ont de sens qu’une fois le film terminé.
Avec deux heures et 36 minutes, le film est trop long. La partie centrale aurait pu être plus courte. Le rituel du chaman prend trop de temps pour ne pas forcément être très important. Il y a aussi une scène avec un zombie, qui apparaît comme maladroite et ne correspond pas vraiment à l’esprit du film. À croire qu’on voulait ajouter là un zombie parce que c’est dans l’air du temps. Cette scène introduit également un certain nombre de personnages secondaires qui ne servent à rien pour le reste du film.
En dépit de ces quelques points négatifs évoqués, l’action, le rythme, le suspense, la terreur sont fantastiques. Le père, Jong-goo, interprété par Kwak Do-won, cherche à comprendre ce qui arrive à sa fille, et, bien entendu, à l’aider. L’acteur retranscrit admirablement bien la terreur et la haine qu’il construit tout au long du film. Le jeune prêtre qui vient apporter son aide pour les traductions est tout aussi efficace. C’est par lui que viendra finalement la vérité. Mais c’est la jeune fille, Hyo-jin, interprétée par Kim Hwan-hee, qui tombe malade, qui brille vraiment. Sa performance est vraiment terrifiante et on peut voir la haine dans ses yeux prendre lentement le relais.
La photographie, parfaitement maîtrisée, permet grandement de contribuer à la mise en place de l’atmosphère. Le monde rural sud-coréen y est parfaitement dévoilé. La simplicité, pour ne pas dire le dénuement conditionné par la pauvreté, est flagrante. La bande originale est très discrète et vient ponctuer les scènes de terreur et d’horreur.
« The Strangers » a fait l’objet d’une édition en DVD ainsi qu’en Blu-ray, paru le 9 janvier 2017 chez Seven7. Pour de plus amples renseignements, n’hésitez pas à consulter la fiche du film sur le site DVD.Fr.
En conclusion, « The Strangers » est un très bon film qu’il n’est pas évident de classifier. Policier, avec une enquête sur des meurtres. Horreur, car on fait appel à des scènes violentes, un zombie, des esprits maléfiques, du surnaturel. Drame, car l’ensemble est finalement assez sombre et se conclut de manière tragique. Comédie, car certaines scènes sont réellement drôles. Chacun choisira le point qui lui plaira de mettre en avant. L’histoire est originale et l’intrigue est bien ficelée. Le script est parsemé de fausses pistes et ce n’est que dans la toute dernière partie que la lumière se fait sur certains des protagonistes. La photographie est plaisante et la distribution est excellente. Le métrage souffre cependant d’une certaine lenteur qui étire exagérément sa longueur. L’ensemble reste un divertissement de premier plan.
Bande-annonce :
Dans l’ensemble, j’ai bien aimé ce film, maîtrisé, d’une grande efficacité et même par moments imaginatif malgré les références. Mais effectivement il est trop long et parfois part dans tous les sens.
J’aimeAimé par 1 personne