SOUS L’INFLUENCE DE …

… HARRY CALLAHAN

Harry Callahan (Clint Eastwood)

La représentation emblématique de Clint Eastwood du détective brutal, cynique et peu orthodoxe, apparemment en perpétuel conflit avec sa hiérarchie incompétente, a défini le style de plusieurs de ses rôles suivants et, en fait, de tout un genre de films policiers « franc-tireur » . Le film a trouvé un certain écho auprès du public américain qui était fatigué et frustré par le crime urbain violent, en perpétuelle croissance, qui caractérisait l’époque. « Dirty Harry » est sorti au moment où de fréquentes affaires impliquant la police locale et fédérale, venaient défrayer la chronique, mettant en lumière des infractions et des abus d’autorité de la part de ces fonctionnaires, désabusés par l’entrave de la justice. L’Amérique avait besoin d’un héros, un vainqueur, à un moment où les autorités perdaient la bataille contre le crime. Le succès au box-office de « Dirty Harry » a conduit à la production de quatre suites.

Le film blacksploitation, « Black Cobra » (1987) avec Fred Williamson, , singeait le fameux « Do You Feel Lucky, Punk ? » , scène de « Dirty Harry » . La même scène a été parodiée dans « The Mask » (1994) et « L’Homme qui en savait trop… peu » (1997). Le groupe britannique Gorillaz a également intitulé une chanson « Dirty Harry » sur leur album « Demon Days » (2005). Le film peut également être considéré comme étant l’influence principale sur les films italiens mettant en scène des policiers purs et durs, regroupés sous l’appellation Poliziotteschi, qui ont dominé les années 1970 et qui ont été glorifiés en Europe et aux États-Unis.

« Dirty Harry » a aidé à populariser le revolver Smith & Wesson Model 29, équipé pour la puissante cartouche 44 Magnum. Le film a engendré une augmentation des ventes de cette puissante arme de poing, qui continue d’être populaire quarante ans après la sortie du film. Le 44 Magnum s’est classé deuxième dans un sondage orchestré par la société 20th Century Fox en 2008 sur les armes cinématographiques les plus populaires, venant ainsi se placer juste derrière le fameux sabre laser de la saga des Star Wars. Cependant, les seules véritables apparitions du modèle 29 dans le film, se limitent à des gros plans. En effet, chaque fois qu’on peut voir Clint Eastwood effectivement tiré avec le revolver, il le faisait avec un Smith & Wesson Model 25 version longue, calibre 45. La raison était qu’en 1971, les balles à blanc en calibre 45 étaient facilement disponibles, alors que celles pour le calibre 44 n’existaient pas. Comme les modèles 25 et 29 sont tous deux construits sur la base du même cadre Smith & Wesson N, visuellement, ils sont presque indiscernables.

Smith & Wesson Model 29

Dans le film « Zodiac » (2007), inspiré par la véritable affaire du sérial killer au pseudonyme Tueur du Zodiac, le dessinateur Robert Graysmith, incarné par Jake Gyllenhaal rencontre l’inspecteur de police au cinéma, Dave Toschi, interprété par Mark Ruffalo, où il regarde « Dirty Harry » avec sa femme. Robert Graysmith dit à Dave Toschi qu’il va attraper le tueur du Zodiac, ce dernier répond, « regardez, ils font déjà des films à ce sujet » .

En 2010, l’artiste James Georgopoulos a inclus les canons utilisés à l’écran de « Dirty Harry » dans sa série populaire « Guns of Cinema » . « InAPPropriate Comedy » (2013), comédie satirique, qui propose une parodie du personnage de « Dirty Harry« , avec une fausse bande-annonce intitulée « Flirty Harry », dans laquelle Flirty Harry était incarné par Adrien Brody. Enfin, le jeu vidéo intitulé « Sunset Overdrive » paru en 2014, comporte un pistolet portant le nom de « Dirty Harry » .