Synopsis : Kim Jae-myeong est le chef de l’unité d’enquêtes criminelles. Il est décrit comme un inspecteur sophistiqué et charismatique qui est plus déterminé et audacieux que jamais sur les enquêtes difficiles. Il se retrouve confronté au Président Jin qui est à la tête du plus grand réseau de fraudes appelé One. Le cerveau de One est Park Jang-goon qui se retrouve entre Jae-myeong et Jin.
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Cho Ui-seok
Scénaristes : Cho Ui-seok, Kim Hyun-duk
Acteurs : Lee Byung-hun, Kang Dong-won, Kim Woo-bin, Uhm Ji-won, Oh Dal-su, Jin Kyung, Woo Do-hwan, Kim Byeong-ok
Musique : Kang Ki-yeong, Jang Yeong-gyu
Genre : Action, Policier, Thriller
Durée : 2 heures et 23 minutes
Date de sortie : 21 décembre 2016 (Corée)
Année de production : 2016
Sociétés de production : Movie House, Zip Cinema
Distribué par : CJ Entertainment
Titre original : Maseuteo / 마스터
Notre note : ★★★★☆
Notre commentaire : « Maseuteo » ou « Master » pour la distribution internationale, est un thriller policier datant de 2016, co-écrit et réalisé par Cho Ui-seok, à qui l’on doit également « Cold Eyes » (2013). Les acteurs principaux sont Lee Byung-hun, qu’on a pu voir dans « Inside Man » (2015), Gang Dong-won, qu’on a pu voir dans « The Priests » (2015), Kim Woo-bin, qu’on a pu voir dans « The Con Artists » (2014), Jin Kyung, qu’on a pu voir dans « Veteran » (2015), Kim Byeong-ok, qu’on a pu voir dans « Memories of War » (2017), et Oh Dal-su, qu’on a pu voir dans « Memoir of a Murder » (2017).
La thématique de la magouille financière est loin d’être complètement originale dans le cinéma, et on se rappelle tous en avoir vu au moins un dans sa vie de cinéphile. Le récent « Le Loup de Wall Street » (2013) de Martin Scorsese en est un excellent exemple, mais également « The Big Short : Le Casse du Siècle » d’Adam McKay avec son prestigieux casting en est un autre exemple. Parfois même, la réalité sert de trame pour la fiction comme pour « The Wizard of Lies » de Barry Levinson, où l’on découvre les mécanismes du système de Ponzi. En son temps, les Français s’étaient également essayés au genre par l’intermédiaire de Jacques Rouffio pour son film « Le Sucre » (1978) avec Gérard Depardieu et Jean Carmet, entre autres. Les coréens ne sont donc pas en reste, et nous proposent donc ce métrage « Master » paru l’année dernière au pays du matin calme.
Alors vu la thématique, on pourrait s’imaginer qu’on va littéralement se faire chier avec des chiffres, des explications, et se perdre dans des histoires de paradis fiscaux, réminiscence des affaires du type Panama Papers, démontrant les montages via des sociétés offshores, etc. Il n’en est rien. « Master » nous invite à suivre le président Jin (Lee Byung-hun), un maître dans l’art de l’escroquerie, à l’origine d’une vaste opération de malversations sous le couvert d’une société bidon, One Network. À la tête d’une brigade financière et d’investigation criminelle, se trouve Kim Jae-myung (Kang Dong-won) bien décidé à mettre un terme à toutes ces magouilles. Pour cela, il va mettre la pression sur Park Jang-goon (Kim Woo-bin), homme à penser du président Jin, afin que celui-ci trahisse son patron.
Alors qu’est-ce qui fait donc que « Master » est un bon film ? Plusieurs choses en fait. D’abord sa construction. En effet, Cho Ui-seok, le réalisateur, scinde son film en deux parties distinctes. Durant la première, on peut observer la mise en place des personnages, leur caractère, leur objectif, leurs compétences. La tentative visant à arrêter le principal antagoniste de l’histoire va échouer, et ce dernier va fuir aux Philippines. De là, le métrage bascule dans la deuxième partie, et on va voir se mettre en place le principe de l’arroseur arrosé, et c’est la police qui va arnaquer le vilain et ainsi le piéger.
Il n’en reste pas moins qu’il y a une grosse partie du film qui est consacrée à de nombreuses scènes d’action. Courses-poursuites, bagarres, fusillades et finalement explosions sont au programme. Cette partie met plutôt en scène l’acteur Gang Dong-won qui incarne donc l’enquêteur en chef. L’ensemble se termine par une confrontation entre ce dernier et la star coréenne Lee Byung-hun, offrant au passage une excellente prestation dans le rôle d’ un gourou de la finance, manipulateur de foule, à l’image d’un mentaliste. Ce dernier a d’ailleurs reçu une nomination dans la catégorie « Best Actor » pour les 53e Baeksang Arts Awards qui se sont tenus le 3 mai 2017 à Séoul, prix finalement remporté par Song Kang-ho pour sa performance dans « The Age of Shadows » (2016).
En toile de fond, bien que le focus ne soit pas pleinement orienté sur ce point, on peut relever l’impact que ce type de magouille à grande échelle peut avoir sur le petit épargnant qui perd pour ainsi dire tout, soit les économies d’une vie, ayant investi afin d’assurer une retraite heureuse, ou le financement des études à venir d’enfants. Rendre justice à ces personnes, est le leitmotiv du personnage principal, n’hésitant pas pour atteindre cet objectif de justice, à se mettre en porte-à-faux avec sa hiérarchie. On peut encore relever, sujet récurrent dans le cinéma coréen, que le script égratigne au passage les politiques et autres personnes influentes, qui, moyennant finances, soutiennent des malfaiteurs de haut vol.
En conclusion, « Master » est très bon thriller policier, disposant d’une histoire nous immergeant dans le monde de la magouille financière à grande échelle. L’intrigue est habilement ficelée avec de nombreux rebondissements. Les personnages sont bien travaillés et la distribution offre de très bonnes prestations. On retiendra les performances des trois acteurs principaux, Lee Byung-hun, Kang Dong-won, Kim Woo-bin. Les scènes d’actions sont bien orchestrées et viennent harmonieusement s’incruster dans l’investigation ainsi que le dénouement final. La photographie est honorable et le rythme est engageant. L’ensemble est donc un très bon divertissement venant se positionner comme l’un des très bons films coréens de l’année 2016.
Bande-annonce :
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