Synopsis : Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…
Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Guillermo del Toro
Scénaristes : Guillermo del Toro, Vanessa Taylor
Acteurs : Sally Hawkins, Michael Shannon, Richard Jenkins, Octavia Spencer, Michael Stuhlbarg, Doug Jones, David Hewlett, Nick Searcy, Nigel Bennett, Lauren Lee Smith, John Kapelos, Morgan Kelly
Musique : Alexandre Desplat
Genre : Drame, Fantastique
Durée : 2 heures et 3 minutes
Date de sortie : 21 février 2018 (France)
Année de production : 2017
Sociétés de production : TSG Entertainment, Double Dare You Productions
Distribué par : Fox Searchlight Pictures
Titre original : The Shape of Water
Notre note : ★★★★★
Notre commentaire : « The Shape of Water » ou « La Forme de l’Eau » pour la distribution française, est un film dramatique et fantastique américain datant de 2017, co-écrit, co-produit et réalisé par Guillermo del Toro, à qui l’on doit également « Crimson Peak » (2015). Les acteurs principaux sont Sally Hawkins, qu’on a pu voir dans « Godzilla » (2014), Michael Shannon, qu’on a pu voir dans « Identities » (2016), Richard Jenkins, qu’on a pu voir dans « Dear John » (2010), Doug Jones, qu’on a pu voir dans « The Bye Bye Man » (2017), Michael Stuhlbarg, qu’on a pu voir dans « Miss Sloane » (2016), et Octavia Spencer, qu’on a pu voir dans « Small Town Crime » (2017).
Si on remonte un petit peu dans le temps, on dire que j’avais bien apprécié « Crimson Peak » (2015) dans lequel on avait déjà pu admirer les différents visuels proposés par le réalisateur, Guillermo del Toro, déjà assisté par son directeur de la photographie Dan Laustsen. Et en remontant encore un petit peu plus loin dans le temps, j’avais également apprécié son « Pacific Rim » (2013), que j’envisage de revoir prochainement, à l’occasion de la sortie du second opus dans quelques jours. C’était donc de pied ferme que nous attendions ce « The Shape of Water » déjà auréolé de nombreux prix, et annoncé comme l’un des gros favoris pour la 90ème cérémonie des Oscars programmée ce week-end, avec pas moins de 13 nominations.
Si on voulait d’emblée résumer ce que raconte ce nouveau métrage de Guillermon del Toro, on pourrait dire qu’il parle de la solitude des gens qui ne sont pas nés à la bonne époque, ou qui sont nés différents des autres. Cependant, « The Shape of Water » ne coïncide absolument pas avec le conte de fées qu’il laisse entendre par son début rêveur. Selon l’humeur du jour, on pourra ressentir l’aspect romantique comme étant stupide ou tout simplement magnifique. Pour ma part, ça a bien fonctionné, j’en suis ressorti émerveillé, et même bouleversé.
Le métrage débute donc dans un monde sous-marin, d’un vert vacillant, avec une femme qui flotte, inanimée, dans ce qui ressemble étrangement à l’image que l’on pourrait se faire d’un monde englouti. Le visuel fait penser à un autre monde, magique, où la musique d’Alexandre Desplat apporte une sensation de nostalgie. Richard Jenkins demande alors, en voix off, sans conviction, « si je vous parlais d’elle, la princesse sans voix, que vous dirais-je ?« .
Cette « princesse sans voix » ce n’est autre qu’Elisa (Sally Hawkins) qui est employée à l’entretien des sols dans les parties souterraines d’une société secrète basée à Baltimore. À ses côtés on retrouve Zelda (Octavia Spencer) qui a la langue bien pendue tout au long de la journée et qui sert d’interprète à Elisa, traduisant la langue des signes. Nous sommes en 1962, et la guerre froide avec les Soviétiques ainsi que la course à l’espace servent de contexte à l’histoire. Très rapidement, on fait la connaissance de Strickland (Michael Shannon), qui vient profiter des installations, accompagné d’un être amphibien de type humanoïde (Doug Jones), découvert en Amazonie, et dont les autorités aimeraient connaître les avantages à en tirer dans la poursuite de leur quête contre les Russes.
Elisa est attirée par le monstre et commence secrètement à tisser des liens avec celui-ci, gagnant progressivement sa confiance. Elle lui offre de la nourriture, lui fait écouter de la musique et lui enseigne la langue des signes. Le développement suit son cours, et de nombreux visuels époustouflants s’enchaînent. La parade nuptiale est probablement la plus réussie dans le film. Des références à de nombreux monstres célèbres abondent dans « The Shape of Water », comme « King Kong » (1933), « L’étrange Créature du Lac Noir » (1954) de Jack Arnold, « Starman » (1984) de John Carpenter, mais surtout « La Belle et la Bête » (1946) de Jean Cocteau, avec une scène en particulier, un hommage singulièrement explicite.
Le personnage d’Elisa est juste magnifique, avec son courage, son ingéniosité, sa tristesse, son attitude dynamique et ses besoins sexuels exprimés. Elle regarde l’amphibien avec de la compassion, du respect, de l’attirance et finalement de l’amour. Elle se confie à Giles (Richard Jenkins), son voisin gay, qui lui-même est tourmenté par l’amour non partagé qu’il éprouve pour un jeune homme qui travaille dans un restaurant non loin de chez lui. La télévision de Giles est toujours en quête de vieux films.
« The Shape of Water » met la lumière, et à maintes reprises, sur la diabolisation de « l’autre », le rejet de la différence, l’absence de considération pour les autres créatures vivantes, à travers le traitement brutal affligé au monstre, à l’infirmité d’Elisa, à l’homosexualité de Giles. Mais le film devient terriblement contemporain quand il aborde les problèmes de racisme avec le rejet du couple afro-américain qui se voit interdit de s’asseoir au comptoir, les commentaires racistes de Strickland à Zelda. Dans une certaine mesure, on se dit, comme à l’issue de la séance de « Detroit » (2017) de Kathryn Bigelow, que finalement, les choses n’évoluent guère dans ce monde.
Le film a été projeté en première lors du 74e Festival International du Film de Venise en compétition officielle, où il a reçu le Lion d’Or du meilleur film. Il a également été projeté au Festival International du Film de Toronto 2017. En date d’aujourd’hui, « The Shape of Water » a rapporté 113 millions de dollars dans le monde entier pour un budget de production de 20 millions de dollars. Ce métrage a reçu des éloges pour les performances de la distribution, pour son scénario, pour la mise en scène ainsi que pour sa bande originale. Il a d’ores et déjà remporté deux Golden Globes et trois BAFTA Awards. À ce jour, il cumule déjà plus de 350 nominations et a remporté 93 prix.
En conclusion, « The Shape of Water » est tout simplement un film magique, articulé sur une très belle histoire, offrant de magnifiques visuels dans des décors très kitchs. L’intrigue est basique, mais somptueusement mise en scène. La distribution offre d’excellentes prestations. Les effets spéciaux sont très bien orchestrés et l’ambiance est admirablement travaillée. Un beau film, offrant un pur moment de divertissement dont on ressort émerveillé. À voir, sans hésiter !
Bande-annonce :
Ah, l’un de mes plus gros coups de coeur pour moi, une véritable pépite, une histoire sublime, autant visuellement, qu’émotionnellement !
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Je m’attendais à être plus émue, des petits trucs m’ont fait tiqué, mais le film est tout de même très réussi ! 😀
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