Aventure, Drame, Fantastique, Horreur, Thriller

ANNIHILATION (2018) ★★★★☆


Annihilation (2018)

 

Synopsis : Lena, biologiste et ancienne militaire, participe à une mission destinée à comprendre ce qui est arrivé à son mari dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propage le long des côtes américaines. Une fois sur place, les membres de l’expédition découvrent que paysages et créatures ont subi des mutations, et malgré la beauté des lieux, le danger règne et menace leur vie, mais aussi leur intégrité mentale.

Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Alex Garland
Scénariste : Alex Garland
Acteurs : Natalie Portman, Jennifer Jason Leigh, Gina Rodriguez, Tessa Thompson, Tuva Novotny, Oscar Isaac
Musique : Ben Salisbury, Geoff Barrow
Genre : Aventure, Drame, Fantastique, Horreur, Thriller
Durée : 1 heure et 55 minutes
Date de sortie : 12 mars 2018 (France)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Skydance Media, DNA Films, Scott Rudin Productions
Distribué par : Paramount Pictures, Netflix
Titre original : Annihilation
Notre note : ★★★★☆

Notre commentaire : « Annihilation » est un film fantastique anglo-américain datant de 2018, écrit et réalisé par Alex Garland, à qui l’on doit également « Ex Machina » (2015). Les acteurs principaux sont Natalie Portman, qu’on a pu voir dans « Jane got a Gun » (2016), Jennifer Jason Leigh, qu’on a pu voir dans « Good Time » (2017), Gina Rodriguez, qu’on a pu voir dans « Deep Water » (2016), Tessa Thompson, qu’on a pu voir dans « War on Everyone » (2016), Tuva Novotny, qu’on a pu voir dans « Possession » (2009), et Oscar Isaac, qu’on a pu voir dans « Mojave«  (2015). Ce métrage est basé sur le roman du même nom, signé par Jeff VanderMeer, paru en 2014.

Le dernier métrage d »Alex Garland, « Annihilation » est troublant, ne rentrant absolument pas dans les mêmes cases que les films récents de science-fiction, que ce soit « Blade Runner 2049 » ou « The Cloverfield Paradox » (2017). En fait, on est rarement confronté à des métrages construits à partir des modèles tels que « Solaris » (1972) ou « Stalker » (1979) de Andrei Tarkovsky qui utilisait la science-fiction pour aborder une thématique beaucoup plus complexe. Pourquoi ? Parce que c’est incroyablement difficile à réaliser. Alex Garland s’y attaque néanmoins avec cet « Annihilation ».

En fait, c’est tellement difficile que la société Paramount n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire avec ce métrage, une fois qu’ils l’avaient visionné, le promouvant à peine, ne le mettant à disposition de la presse qu’à peine quelques jours avant sa sortie, et en le vendant à Netflix pour la diffusion internationale. Peut-être qu’ils étaient encore cramés par l’échec de « Mother! » (2017), mais ils enterrent maladroitement un travail ambitieux et stimulant dont il y a fort à parier que les gens vont disséquer pendant quelque temps. Ce qui en fait, finalement, une bonne raison de le voir, ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion.

Les premiers instants de « Annihilation » nous montrent une météorite venant s’écraser sur Terre et frapper un phare, non loin de la Mer. Ce détail aura de l’importance pour la suite. Dans la scène suivante, nous suivons l’interrogatoire d’une femme par un homme en combinaison HAZMAT. Des gens suivent l’interrogatoire à l’extérieur de la pièce, à travers les baies vitrées, tout en portant des masques de protection, alors qu’ils n’ont pas de contact direct avec la personne interrogée. Qui est cette femme ? Pourquoi est-elle traitée comme un danger biologique ?

Alex Garland s’amuse à construire son récit et à distribuer les informations, les éléments du puzzle, avec des scènes rapides, un simple dialogue, une ligne, agrémentés de flashbacks, et de flashfowards. Il nous donne juste ce dont nous avons besoin pour analyser et comprendre ce que nous avons devant nous, tout en gardant une longueur d’avance sur le spectateur, afin de le rendre impatient à découvrir la suite.

On découvre donc que la jeune femme interrogée, n’est autre que Lena (Natalie Portman), biologiste et ancien militaire. Elle est conduite à Southern Reach, un centre de recherche à quelques kilomètres du phare qu’on a pu voir dans la séquence d’ouverture. À l’horizon, près d’une ligne d’arbres, on peut voir ce que l’on peut décrire comme un mur d’arc-en-ciel. Le Dr. Ventress (Jennifer Jason Leigh) l’informe qu’on appelle cela « Le Miroitement », et qu’ils l’étudient désormais depuis trois années, dans le plus grand secret. Passé le Miroitement, aucun signal radio ne traverse, les robots et les drones ne reviennent pas, pas plus que les différentes expéditions humaines… jusqu’à son mari (Oscar Isaac).

L’hypothèse avancée est que quelque chose tue les personnes ou que ceux-ci deviennent fous et s’entre-tuent. Lena, le Dr. Ventress, et trois autres, Anya (Gina Rodriguez), Josie (Tessa Thompson) et Cass (Tuva Novotny), se lancent dans le Miroitement, afin d’atteindre le phare, pour y faire des prélèvements, des observations, et reviendront. Peut-être…

À ce stade de cette critique, vous vous demandez probablement combien d’éléments j’ai déjà spoilé, et bien la réponse est presque rien. Tout simplement, parce que « Annihilation » devient vraiment actif une fois que cette équipe féminine franchit l’orée du bois. On découvre alors un cadre fascinant, nous faisant pleinement basculer dans l’univers de la science-fiction, qui se révèle progressivement. Nous ne sommes pas sur une planète extraterrestre, et pourtant, il y a un sentiment permanent de menace et une sorte d’aberration biologique dans cette forêt.

Alex Garland joue avec nos nerfs, en montrant à chaque nouvelle scène juste assez pour que l’on soit confus et qu’on s’immerge dans l’action auprès de Lena et de l’équipe. Le métrage trouve ainsi un bel équilibre entre la désorientation et l’engagement dans l’histoire, notamment à travers les très bonnes performances de la distribution. « Annihilation » aurait pu devenir bêtement intellectuel ou tout simplement basculer dans la connerie, mais la mise en scène est réfléchie, pondérée, et dans une certaine mesure, une fois gommé l’aspect fantastique et/ou science-fiction de l’histoire, reste sensée.

« Annihilation » est donc un bel exercice sur la manière de garder une atmosphère et de maintenir la tension afin que cela ne se transforme pas en quelque chose de facilement repoussant. Rob Hardy, le directeur de la photographie, qui avait déjà travaillé avec Alex Garland sur « Ex Machina » (2015), offre un univers à la fois très naturel dont certains éléments sont cependant altérés par un organisme inconnu. En outre, la proposition sonore est spectaculaire, notamment dans la zone de perturbation, créant une désorientation et une certaine frayeur, avec des bruits étranges, bizarroïdes.

Le gros souci, d’un point de vue strictement personnel, c’est qu’il y a presque toujours le même problème avec ce type de métrage de type mission, c’est que le voyage est presque toujours plus intéressant, plus engageant que la destination. Les questions offrent plus d’intérêts que les réponses. Mais globalement, le récit se tient, et on se retrouve finalement face à une agréable surprise, bien loin des critiques négatives qu’on aura pu lire ailleurs.

Après, il est évident aussi que « Annihilation » n’est pas un métrage dont il est facile de parler. Il trouvera un sens différent auprès de chaque spectateur. On aborde des thématiques complexes comme l’autodestruction, l’évolution, la biologie, la confiance en nos propres corps. Des idées, des réflexions qui peuvent perdurer au-delà du temps du métrage. Dans la récente vague de films de science-fiction, il se détache du lot par son originalité.

En conclusion, « Annihilation » est un très bon film de science-fiction doté d’une histoire originale, d’intrigue prenante et d’un développement étonnant. Le rythme est en adéquation avec l’histoire, ponctué de quelques scènes d’action relativement bien orchestrées. La photographie et la bande originale sont très atypiques sans pour autant basculer dans l’outrance. L’ensemble trouve un bel équilibre, laissant le spectateur engagé dans le récit. La distribution offre de bonnes prestations, permettant à ce métrage d’être largement au-dessus de la moyenne et de se distinguer dans un genre largement exploité durant la décennie en cours. À voir !

 

Bande-annonce :

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À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

Discussion

2 réflexions sur “ANNIHILATION (2018) ★★★★☆

  1. Alors celui-là, j’espère de tout coeur pouvoir le voir rapidement !

    Aimé par 1 personne

    Publié par Vampilou fait son Cinéma | 19/03/2018, 17 05 22 03223

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