Drame, Espionnage, Guerre, Historique, Thriller

OPÉRATION BEYROUTH (2018) ★★★☆☆


Opération Beyrouth (2018)

 

 

Coincés par les feux croisés de la guerre civile qui ravage la ville de Beyrouth, et plus largement, provoque de l’instabilité dans l’ensemble du Liban, des agents de la CIA doivent envoyer un ancien diplomate américain sur place pour négocier la vie d’un ami qu’il a autrefois laissé derrière lui.

 

 

Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Brad Anderson
Scénaristes : Tony Gilroy
Acteurs : Jon Hamm, Rosamund Pike, Dean Norris, Larry Pine, Shea Whigham, Mark Pellegrino, Leïla Bekhti
Musique : John Debney
Genre : Drame, Espionnage, Guerre, Historique, Thriller
Durée : 1 heure et 49 minutes
Date de sortie : 30 mai 2018 (France)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Radar Pictures, ShivHans Pictures
Distribué par : Bleecker Street
Titre original : Beirut
Notre note : ★★★☆☆

 

 

« Beirut » ou « Opération Beyrouth » pour la distribution française, est un thriller d’espionnage américain datant de 2018, réalisé par Brad Anderson, à qui l’on doit également « The Call » (2013). Les acteurs principaux sont Jon Hamm, qu’on a pu voir dans « Baby Driver » (2017), Rosamund Pike, qu’on a pu voir dans « HHhH » (2017), Dean Norris, qu’on a pu voir dans « Death Wish » (2018), Shea Whigham, qu’on a pu voir dans « Death Note » (2017), et Mark Pellegrino, qu’on a pu voir dans « L’Affaire Cate McCall » (2013).

L’histoire proposée par « Opération Beyrouth » nous invite à suivre Mason Skiles (Jon Hamm), un ancien diplomate américain, reconverti dans la négociation d’entreprise pour créer du dialogue entre le patronat et les syndicats. Il doit reprendre du service afin de sauver un ancien collègue, Cal Riley (Mark Pellegrino), pris en otage à Beyrouth, dans la ville même où Mason Skiles a perdu sa femme lors d’un attentat dix ans auparavant. Pour l’aider dans sa difficile mission, il va être secondé par Sandy Crowder (Rosamund Pike), un agent de terrain de la CIA travaillant sous couverture à l’ambassade américaine. Elle est chargée de garder Mason en vie et de s’assurer de la réussite de la mission. L’opération est supervisée par des officiels du département d’état américain dont Donald Gaines (Dean Norris).

Le développement qui s’articule autour de l’histoire est complexe. Cela est dû au fait que la situation du Liban, et plus particulièrement de la ville de Beyrouth à cette époque, était complexe. La séquence d’ouverture du métrage, se déroulant en 1972, explique en partie cette situation. Ce pays a connu un fort développement économique et de ses infrastructures pendant les années 1950 à 1970, et fut alors considéré comme la Suisse du Moyen-Orient du fait de la présence de nombreuses banques. La ville de Beyrouth étant, quant à elle, considérée comme l’équivalent de la ville de Cannes.

La création de l’état d’Israël voisin, provoque l’afflux de milliers de Palestiniens et le Liban se retrouve progressivement impliqué dans le conflit israélo-palestinien. Ce pays, également en proie à des tensions sociales et communautaires bascule dans une longue guerre civile qui durera 15 années, soit de 1975 à 1990. Pour ajouter de la difficulté à la difficulté, des aspects politiques, religieux, mais également mafieux viennent s’ajouter à l’équation. C’est dans ce contexte que se déroule l’intrigue de ce métrage.

Mason Skiles, qui a sombré dans l’alcoolisme depuis le tragique décès de sa femme, va tout tenter pour sauver son ancien ami Carl Riley, mais rien ne sera simple dans cette ville en décomposition. Il devra négocier avec les Israéliens, mais également traiter de manière non-conventionnelle avec l’OLP, tout en se méfiant de la CIA qui voit en lui un simple fusible pouvant faire office de bouc émissaire. Mason Skiles n’est en rien un homme de terrain, c’est un diplomate, fin négociateur, qu’on veut utiliser, car d’un côté il connaît les différentes parties engagées, et de l’autre, il n’est qu’un pion qu’on pourrait facilement sacrifier. Les Américains veulent récupérer Cal Riley, car il détient beaucoup d’informations sensibles qui ne doivent pas tomber dans n’importe quelles mains. Finalement, sa vie importe peu.

Le gros point faible du film, c’est son manque de scènes d’action. Il y a bien quelques séquences un petit peu dynamiques mais c’est terriblement inactif dans l’ensemble. La tension est créée par la situation et l’ambiance qui règne dans cette ville en chaos. Dans ce sens, Brad Anderson, le réalisateur et Björn Charpentier, son directeur de la photographie, auront su recréer cette atmosphère particulière, où les protagonistes évoluent en permanence dans les décombres et l’insécurité, même si on est finalement assez loin de la réalité.

Le deuxième souci, c’est le rythme. C’est lent. Et du coup, les deux presque deux heures que dure le film deviennent un peu longuettes et certains risquent peut-être de décrocher. Sachant que le scénario est signé par Tony Gilroy, qu’on retrouve également comme producteur du métrage, on s’attendait à quelque chose d’un peu plus couillu… En plus d’être le scénariste de la saga Jason Bourne, Tony Gilroy a également signé les scénarios de films comme « Rogue One » (2016) et « The Great Wall » (2016), mais il aura préféré donner un aspect plus « old school » à son histoire d’espionnage.

Ces importants points négatifs sont quelque peu contre-balancés par les très bonnes prestations de la distribution. Mark Pellegrino, bien que disposant d’un rôle secondaire, est au centre de l’histoire. L’acteur dispose du rôle de la victime là où on a souvent l’habitude de le voir endosser le rôle de l’antagoniste. C’est pour cela que je m’attendrais à une fourberie de la part de son personnage, mais celle-ci n’arrivera jamais. Bien fait pour moi ! Dean Norris est encore une fois très bon dans un rôle de soutien, avec une horrible perruque sur la tête, le rendant presque méconnaissable. Rosamund Pike offre également une très bonne prestation dans un personnage ambigu, dont on comprendra les motivations dans la dernière partie du film. Enfin, Jon Hamm est excellent dans le rôle principal, offrant un personnage coincé dans un tourment intérieur qu’il cherche à combattre maladroitement en se réfugiant dans l’alcool. Œuvrant pour sauver celui qui fut jadis un ami, tout en déjouant les pièges qui sont placés tout autour de lui. Un acteur dont je dois avouer que je connais très mal la filmographie, mais dont ce rôle devrait (re)lancer sa carrière. Pour preuve, on va bientôt le retrouver dans plusieurs films dont « Tag » (2018), une comédie de Jeff Tomsic avec Jeremy Renner et « Bad Times at the El Royale » (2018) un thriller dramatique avec Chris Hemsworth, Jeff Bridges et Dakota Johnson, mais également dans « The Torture Report » prévu pour 2019, un film qui entoure les méthodes d’interrogations extrêmes de la CIA après les attentats du 11 septembre.

En conclusion, « Opération Beyrouth » est un film d’espionnage correct disposant d’une histoire intéressante de par le cadre où elle se déroule, mais souffrant d’une absence d’action. Le rythme est un peu poussif et on aurait souhaité quelques scènes nettement plus nerveuses. La photographie permet de recréer l’ambiance tendue et stressante autour du danger qui règne dans ces villes du Moyen-Orient ravagées par des années de guerres civiles. La bande originale fait souvent appel à des sonorités orientales pour venir appuyer les moments singuliers du récit. La distribution offre de très bonnes prestations et beaucoup s’accordent pour dire que Jon Hamm livre probablement ici l’une des meilleures performances de sa carrière. Un métrage légèrement trop mollasson pour être pleinement divertissant. Ceux qui s’intéressent à la géo-politique de la région sauront y trouver de l’intérêt, les autres, c’est moins sûr…

 

 

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À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

Discussion

2 réflexions sur “OPÉRATION BEYROUTH (2018) ★★★☆☆

  1. Ah, je suis contente de voir qu’il mérite le coup d’oeil et j’ai vraiment hâte de le voir maintenant !

    Aimé par 1 personne

    Publié par Vampilou fait son Cinéma | 01/06/2018, 14 02 41 06416

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