Après l’agression sexuelle de leur fille So-Won, la vie de ses parents bascule. Mais elle a fait un vœu qui pourrait bien aider sa famille.
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Lee Joon-ik
Scénaristes : Jo Joong-hoon , Kim Ji-hye
Acteurs : Lee Re, Sol Kyung-gu, Uhm Ji-won, Kim Hae-sook, Kim Sang-ho, Ra Mi-ran, Yang Jin-sung, Kim Do-yeob
Musique : Bang Jun-seok
Genre : Drame
Durée : 2 heures et 2 minutes
Date de sortie : 2 octobre 2013 (Corée)
Année de production : 2013
Sociétés de production : Lotte Entertainment
Distribué par : Lotte Entertainment
Titre original : So-won
Notre note : ★★★★★
« Sowon » ou « Hope » pour la distribution internationale, est un film dramatique sud-coréen datant de 2013, réalisé par Lee Joon-ik, à qui l’on doit également « Blades of Blood » (2010). Les acteurs principaux sont Lee Re, qui fait ici ses premiers pas devant la caméra, Sol Kyung-gu, qu’on a pu voir dans « Memoir of a Murderer » (2017), Uhm Ji-won, qu’on a pu voir dans « Master » (2016), Kim Sang-ho, qu’on a pu voir dans « Ordinary Person » (2017), et Ra Mi-ran, qu’on a pu voir dans « The Tiger: An Old Hunter’s Tale » (2015).
Il y a un contraste assez saisissant entre l’affiche du film et son sujet. De prime abord, quand on se dirige vers ce film, on peut croire qu’on va se retrouver confronter à une histoire familiale, œuvrant pour affronter les vicissitudes de la vie, comme c’est le cas dans bien des endroits de la planète. Cependant, lorsque l’on s’y intéresse de plus près, et qu’on découvre les faits réels sur lesquels le métrage est construit, on éprouve un certain effroi…

Hope (2013)
Ainsi donc, « Hope » nous invite à suivre une famille modeste coréenne, dont la fille So-won, magnifiquement et superbement interprétée par la jeune Lee Re, est agressée physiquement et sexuellement, alors qu’elle se rend à l’école. Il y a une profonde violence dans l’esprit des descriptions. Bien qu’aucune image ne soit directement explicite, ce qui est suggéré et présenté est suffisamment clair pour qu’on puisse comprendre la nature de l’agression, et les dégâts physiques engendrés par l’acte. Il aura fallu qu’on interrompe par deux fois le film pour respirer un petit peu, tant le propos est rude.
Pendant quelques minutes, après le drame, on peut s’imaginer qu’on va basculer dans une histoire de vengeance, où le père de So-won, Dong-hoon (Sol Kyung-gu), chercherait à se faire justice lui-même. Mais cette piste est vite écartée, et finalement, c’est le processus d’acceptation et de guérison que l’on va suivre. Pour aider sa fille à surmonter les syndromes post-traumatiques, le père va utiliser un costume pour se déguiser en Cocomong, le personnage du dessin animé préféré de l’enfant, et ainsi lui redonner le sourire, et ainsi l’aider à guérir de ses différentes blessures.
Lee Joon-ik, le réalisateur, s’appuyant sur un excellent scénario signé par Jo Joong-hoon et Kim Ji-hye, offre une mise en scène absolument remarquable. La gravité de la situation est traitée avec tout le sérieux que cela mérite. C’est parfois très explicite et on se le prend en pleine figure, mais finalement, ce n’est que le reflet de la vérité. Lorsqu’un adulte viole une petite fille, il y a des dégâts irréversibles, tant sur le plan physique que psychique. On éprouve une véritable empathie pour les personnages de ce film, et, en tant que parents, on peut aisément s’identifier aux différents protagonistes de cette histoire dramatique.
La distribution joue également un rôle prépondérant dans la réussite de ce métrage. La jeune Lee Re est bluffante de sincérité, malgré le fait qu’elle effectue là ses premiers pas devant la caméra. Depuis, on a pu la retrouver, entre autre, dans « A Melody To Remember » (2016) ainsi que dans « Seven Years of Night » (2018). Sol Kyung-gu est juste excellent dans ce rôle de père, qui va pleinement s’investir dans le bien-être de sa fille martyrisée. Uhm Ji-won incarne la mère de So-won, dans un rôle moyennement sympathique, faisant reposer beaucoup de pression sur son époux. On relèvera également la très bonne prestation de Kim Sang-ho, dans un rôle de soutien, incarnant le meilleur ami du père de So-won, qui viendra soutenir financièrement la famille de l’enfant, afin que celle-ci puisse aborder au mieux le drame.
Les valeurs de production tout autour du métrage sont extrêmement bien orchestrées. La photographie proposée par Kim Tae-gyeong, bien que basique, permet de s’immerger pleinement dans la vie d’une famille simple, limite modeste. L’édition réalisée par Kim Sang-bum et Kim Jae-bum, permet durant les 120 minutes, d’offrir un équilibre dans les différentes séquences, laissant ainsi le spectateur prendre toute la mesure du drame. Enfin la bande originale signée par Bang Jun-seok, bien que discrète, vient parfaitement accompagner le récit et appuyer les moments forts du métrage.
En conclusion, « Hope » est un excellent film dramatique disposant d’une histoire forte, d’un développement judicieux et d’une mise en scène très juste, appuyés par un excellent casting. Parfois, il n’y a pas besoin d’images pour susciter l’horreur. C’est le cas avec ce métrage. La trame centrale est particulièrement violente et la présentation qui en est faite est directe et rude. La mise en scène est adroite et la distribution vient parfaitement bien servir l’histoire par de remarquables prestations. L’ensemble est très émouvant, et il est difficile d’y rester insensible. Prévoir une boîte de mouchoirs …
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