Lewis est un homme ordinaire, mais il cache en réalité une véritable obsession, celle de se venger de Cathy. Lewis kidnappe cette dernière en plein jour et l’emmène chez lui où il l’enferme dans une cellule insonorisée et tente d’extraire un sombre secret de son passé.
Origine du film : Espagne, France
Réalisateur : Xavier Gens
Scénaristes : Jesús Olmo, Eron Sheean
Acteurs : David Oakes, Aura Garrido, Ray Stevenson, John Benfield, Iván González, Winslow Iwaki, William Frater
Musique : Víctor Reyes
Genre : Aventure, Horreur, Science-fiction
Durée : 108 minutes
Date de sortie : 20 octobre 2017 (Espagne)
Année de production : 2017
Sociétés de production : Babieka, Kanzaman France, Pontas Films
Distribué par : Samuel Goldwyn Films
Titre original : Cold Skin
Notre note : ★★★☆☆
« Cold Skin » est un film d’horreur franco-espagnol datant de 2017, dirigé par Xavier Gens, à qui l’on également « The Crucifixion » (2017). Les acteurs principaux sont David Oakes, qu’on a pu voir dans « The Garden of Evening Mists » (2018), Aura Garrido, qu’on a pu voir dans « The Body » (2012), et Ray Stevenson, qu’on a pu voir dans « Final Score » (2018). Le métrage est basé sur une nouvelle du même nom signée Albert Sánchez Piñol et parue en 2002.
L’histoire proposée par « Cold Skin » nous plonge en 1914, où un jeune irlandais nommé Friend (David Oakes) se rend dans une île éloignée de l’Atlantique Sud pour y travailler en tant que météorologue. Il doit y relever celui en place, mais ce dernier semble avoir disparu. Le seul autre habitant de l’île est le gardien du phare, Gruner (Ray Stevenson). Ce dernier accueille Friend avec froideur. Rapidement, le jeune météorologue réalise que la disparition de son prédécesseur est due à l’invasion de créatures inconnues émergeant de l’océan dans le noir. Une lutte sans fin s’engage entre les amis de fortune et des dizaines de créatures, nuit après nuit, semaine après semaine …
Toute cette histoire pourrait prêter à sourire, mais Xavier Gens, le réalisateur, aborde son sujet avec beaucoup de sérieux. Un récit qui nous plonge aux côtés de deux hommes que tout semble opposer, deux solitaires, obligés de vivre dans une forme de violence permanente, notamment la nuit et partageant leurs journées avec une femme-poisson (Aura Garrido). Il y a manifestement une inspiration directe puisée dans le métrage de Guillermo Del Toro, « Shape of Water » (2017). Le chaos qui règne dans et autour du phare, dès lors que l’obscurité à pris possession des lieux, contraste avec un développement précis des trois personnages principaux. La solitude explique pour beaucoup les orientations et l’attitude de ces derniers. Mais le metteur en scène pousse un peu plus loin en tentant de nous faire entrevoir le pourquoi de la volonté de chacun de se confronter à l’isolement.
Une bonne partie du métrage repose sur la prestation des acteurs principaux. Ray Stevenson est pleinement impliqué dans son personnage. Il démontre comment la peur peut transformer quelqu’un en un véritable destructeur, mais également comment l’isolement peut faire perdre le sens de réalité et du sens commun, à travers la relation malsaine et immonde qu’il entretient avec une image de ce qu’il déteste plus que tout. David Oakes incarne l’inverse, un jeune idéaliste, rêveur, qui s’émerveille par la beauté des lieux, et sombre dans l’horreur avec la réalité qui anime les nuits sur l’île. Enfin, Aura Garrido nous livre une superbe performance. Méconnaissable sous son maquillage, l’actrice, aidée par les effets spéciaux, offre une palette de sentiments, tels que la colère, la peur, la terreur, la tristesse et la douleur. Un rôle muet où finalement tout passe par l’attitude physique et les expressions du visage, des yeux.
Du côté des éléments de production, il faut reconnaître que la photographie proposée par Daniel Aranyó, dont on aurait pu étudier le style sur des métrages comme « Régression » (2015), est juste sublime. Le tournage s’étant effectué en grande partie en Iceland, les paysages sont somptueux et offrent une vision presque lunaire. Les vagues qui viennent fouetter la côte sont magnifiées par les différents angles de prises de vue. Le côté horrifique est donc amené par les créatures dans une attitude très zombiesque, la vitesse de déplacement en plus. Le phare faisant office de fortification que les assaillants attaquent sans relâche. La bande originale proposée par Víctor Reyes est plutôt discrète, tandis que l’édition offerte par Guillermo DeLaCal permet de bien marquer les périodes calmes et d’agitation intense, tout en laissant une place raisonnable à l’évolution des personnages et de leurs relations.
En conclusion, « Cold Skin » est un thriller d’horreur original disposant d’une histoire atypique, d’une intrigue audacieuse et d’un développement percutant. Bien que l’environnement soit dominé par un nombre important d’étranges créatures, c’est avant tout une histoire de relation humaine et de conflit relationnel qui domine. La photographie est somptueuse, mettant en beauté l’environnement direct des lieux où se déroule l’action. Le rythme est bien marqué, ponctué par de nombreuses scènes d’action. La distribution offre de très bonnes prestations avec un Ray Stevenson littéralement habité par son personnage. Un film étonnant, mais avec lequel on éprouve un sentiment partagé sans vraiment pouvoir l’expliquer, ce qui le rend assez difficile à qualifier et à juger, et donc à noter…
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