Un horticulteur et ancien militaire ayant participé à la guerre de Corée, âgé de 90 ans, transporte régulièrement de la cocaïne jusque dans l’Illinois pour un cartel de drogue mexicain.
Origine du film : États-Unis
Réalisateur : Clint Eastwood
Scénariste : Nick Schenk
Acteurs : Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Peña, Dianne Wiest, Andy Garcia, Alison Eastwood, Taissa Farmiga, Clifton Collins Jr., Victor Rasuk, Ignacio Serricchio
Musique : Arturo Sandoval
Genre : Crime, Drame, Thriller
Durée : 116 minutes
Date de sortie : 23 janvier 2019 (France)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Imperative Entertainment, Bron Creative, Malpaso Productions
Distribué par : Warner Bros. Pictures
Titre français : La Mule
Notre note : ★★★★☆
« The Mule » ou « La Mule » pour la distribution française, est un thriller dramatique américain datant de 2018, produit et réalisé par Clint Eastwood, à qui l’on doit également « American Sniper » (2014). Les acteurs principaux sont Clint Eastwood, qu’on a pu voir dans « Magnum Force » (1973), Bradley Cooper, qu’on a pu voir dans « A Star Is Born » (2018), Laurence Fishburne, qu’on a pu voir dans « John Wick: Chapter 2 » (2017), Michael Peña, qu’on a pu voir dans « 12 Strong » (2018), Dianne Wiest, qu’on a pu voir dans « The Odd Life of Timothy Green » (2012), et Andy García, qu’on a pu voir dans « Geostorm » (2017). Le scénario, signé Nick Schenk, est basé sur un article du New York Times « Le mule de 90 ans du cartel Sinaloa » de Sam Dolnick, qui raconte l’histoire vraie de Leo Sharp, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, qui fut un transporteur de drogue pour le cartel mexicain.
L’histoire proposée par « The Mule » nous invite à suivre Earl Stone (Clint Eastwood), un horticulteur et un ancien combattant de la guerre de Corée, âgé de 90 ans, qui se retrouve ruiné financièrement et rejeté par une partie de sa famille. En manque d’argent, il devient une « mule », transportant de la cocaïne à travers l’Illinois, pour un cartel mexicain. N’éveillant en rien les suspicions en raison de son âge, de sa race, de ses antécédents criminels sans faille et du strict respect du code de la route, Earl se voit rapidement confier de grosses quantités de drogue, tout en percevant un « salaire » de plus en plus important. Dans le même temps, des agents de la DEA, pilotés par l’agent spécial Colin Bates (Bradley Cooper) et son collègue Trevino (Michael Peña), se rapprochent de plus en plus d’un passeur en charge de transporter de grosses quantités de drogue, connu sous le pseudonyme de Thatha (grand-père)…
« The Mule » c’est avant tout un drame. L’échec d’une vie à l’américaine. Une grosse fissure dans ce que l’on appelait autrefois le rêve américain. Earl Stone est un homme qui a travaillé toute sa vie afin de subvenir, comme il pouvait, aux besoins de sa famille. Sa passion pour les fleurs l’a conduit sur la route de manière perpétuelle, de congrès en concours, fréquentant plus souvent ses camarades horticulteurs, plutôt qu’assister aux moments familiaux importants. Ce manque de présence l’aura éloigné de son épouse, Mary (Dianne Wiest) mais également de sa fille, Iris (Alison Eastwood). Earl a manqué le virage informatique et internet de sa profession et se retrouve sur la paille, avec bien peu de ressources, en raison du modèle sociale américain particulier.
« The Mule » c’est également une histoire criminelle. Earl se transforme en « mule » pour transporter de la drogue. Bien qu’il soit surpris lorsqu’il découvre ce qu’il transporte, l’argent facile et les facilités que cela lui procure ont vite fait de faire disparaître les éventuelles réticences qu’il pouvait avoir. Il a pleinement conscience de ce qu’il est, et qu’il n’éveille en rien la suspicion en raison de son grand âge et de son attitude débonnaire. Le réalisateur, Clint Eastwood, montre, à plusieurs reprises (comme par exemple la scène où le personnage principal vient en aide à des afro-américains sur le bord de la route) qu’Earl Stone est quelque peu anachronique, en décalage avec son temps, avec son époque.
Il y a une dose d’humour plutôt agréable dans « The Mule ». Celle-ci est construite autour du personnage incarné avec malice par Clint Eastwood. Cela se manifeste essentiellement dans son rapport aux autres, à travers des réflexions. Les dialogues sont donc particulièrement plaisants et drôles par endroit. Il y a également une belle charge émotionnelle, notamment dans la dernière partie, dans les échanges entre Earl et son ex-épouse. Le récit est fluide, le rythme est très agréable, et les 116 minutes coulent sans que l’on s’en rende compte. La photographie proposée par Yves Bélanger, qui avait déjà précédemment œuvré sur « Shut In » (2016), offre quelques somptueux visuels. Le tournage s’est déroulé dans l’état de Géorgie durant le mois de juin 2018.
Bien que la distribution de « The Mule » soit impressionnante, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Peña et Andy García ne disposent finalement que de rôles secondaires. Il en est de même pour Taissa Farmiga, qu’on avait bien apprécié dans « The Nun » (2018). Le focus est singulièrement placé sur le personnage interprété par Clint Eastwood. L’acteur, aujourd’hui âgé de 88 ans, incarne merveilleusement bien ce personnage qui ne se laisse pas facilement impressionner. Une sorte de chant du cygne joué avec beaucoup de finesse et d’espièglerie. Une mention spéciale a Dianne Wiest, dans son rôle d’ex-épouse, qui saura probablement vous tirer une petite larme dans le dernier segment du métrage.
En conclusion, « The Mule » est un très bon thriller dramatique disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue rationnelle et d’un développement soigné et malicieux. Le rythme est plaisant, le récit est fluide et cohérent, la photographie est agréable et la bande originale est amusante. Les personnages sont attachants et la distribution offre de très bonnes prestations, cependant dominée par la performance de Clint Eastwood, qui s’avère séduisante et touchante. Un film simple, tout en maîtrise, qui saura charmer les fans de la star…
D’accord avec l’humour, le ressort autobiographique et le côté roadmovie sympathique. Par contre, les seconds rôles familiaux sont dégoulinants et peu crédibles et le côté fin rédemptrice américaine un peu écœurante. Et puis il y a des longueurs. En bref, du potable Eastwood, pas son meilleur cru.
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