Kim Myeong-min est un agent Nord-Coréen établi à Séoul depuis des décennies. C’est un père de famille comme un autre, empêtré avec les factures et la cherté de la vie, l’éducation de ses enfants et ses relations tendues avec sa femme. Mais voici que ses supérieurs de l’autre côté de la ligne de démarcation le rappellent à leur bon souvenir en lui intimant l’ordre d’assassiner l’un de ses proches…
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Woo Min-ho
Scénariste : Woo Min-ho
Acteurs : Kim Myung-min, Yum Jung-ah, Byun Hee-bong, Jung Gyu-woon, Yoo Hae-jin, Jung Man-sik, Chun Bo-geun
Musique : Jo Yeong-wook
Genre : Action, Comédie, Espionnage, Thriller
Durée : 115 minutes
Date de sortie : 20 septembre 2012
Année de production : 2012
Sociétés de production : Woollim
Distribué par : Lotte Entertainment
Titre original : 간첩 / Gancheop
Notre note : ★★★☆☆
« The Spies » (간첩) également connu sous le titre de « The Spy » est une comédie d’action sud-coréenne datant de 2012, écrite et réalisée par Woo Min-ho, à qui l’on doit également « Man of Vendetta » (2010). Les acteurs principaux sont Kim Myung-min, qu’on a pu voir dans « Detective K: Secret of the Lost Island » (2015), Yum Jung-ah, qu’on a pu voir dans « The Mimic » (2017), Byun Hee-bong, qu’on a pu voir dans « The Devil’s Game » (2008), Jung Gyu-woon, qu’on a pu voir dans « The Legacy » (2014), et Yoo Hae-jin, qu’on a pu voir dans « 1987: When the Day Comes » (2017).
L’histoire proposée par « The Spies » nous invite à suivre le chef de section Kim (Kim Myung-min). Ce dernier a été envoyé en Corée du Sud il y a 22 ans pour espionner pour le compte du gouvernement nord-coréen. Mais l’espionnage n’est plus son métier, ou du moins, ce n’est pas ce qu’il fait dans la vie quotidienne. Aujourd’hui, Kim gagne sa vie en vendant de fausses pilules de Viagra introduites par la contrebande en provenance de Chine et rentre chez lui tous les soirs pour retrouver sa femme et ses deux enfants.
Lorsque Kim reçoit de manière inattendue un ordre d’assassinat provenant de Choi (Yoo Hae-jin), son supérieur hiérarchique nord-coréen, il n’a d’autre choix que de réunir son ancienne équipe. Celle-ci se compose de Kang (Yum Jung-ah), une mère célibataire et agente immobilière, de Yoon (Byun Hee-bong), un homme âgé à la retraite, qui est spécialisé dans la fabrication de fausses cartes d’identité, et de Woo (Jung Gyu-woon), un agriculteur très engagé contre la mal-bouffe, dont la spécialité se situe dans le piratage des ordinateurs. Bien que ces quatre personnes ne veulent plus être impliquées dans l’espionnage, elles n’ont d’autre choix que d’obéir aux ordres.
Kim effectue une mission de reconnaissance dans la demeure de sa cible, en se faisant passer pour le réparateur du câble et repère au passage la présence d’un coffre-fort dans l’une des pièces. Persuadé que celui-ci contient une somme d’argent importante, il convainc ses confrères espions de voler l’argent et élabore avec eux un plan secondaire pour dérober le magot supposé. L’opération tourne au fiasco et la fine équipe se retrouve avec le contre-espionnage aux trousses tout en ayant désormais une épée de Damoclès au-dessus de la tête, car leur supérieur Choi est venu spécialement de Corée du Nord pour superviser les opérations…
Woo Min-ho, qui endosse sur ce métrage la double casquette de scénariste et de réalisateur, nous offre une histoire pleine d’humour qui devient nettement plus sérieuse et grave dans la dernière partie. C’est également dans le dernier segment du film que l’action se concentre avec différentes scènes énergiques dont la fusillade finale qui offre un beau moment d’intensité. Mais au-delà de l’action qui s’avère parfaitement maîtrisée, on prend plaisir à regarder comment le metteur en scène-scénariste nous présente ses espions. Ceux-ci vivent depuis des années en étant infiltrés dans la société sud-coréenne. Ils sont des anonymes et se sont pleinement impliqués dans leur vie de substitution en oubliant finalement le pourquoi ils étaient là. Le concept rejoint énormément celui du film « Secretly, Greatly » (2013) de Jang Cheol-soo.
Ces espions dormant sont désormais confrontés aux mêmes problèmes que tout un chacun : payer ses factures, remplir le frigo, finir dignement les fins de mois. Chacun dans son secteur d’activité a déployé ses propres astuces pour y parvenir, avec plus ou moins de succès. La simple idée de reprendre du service actif ne les enchante guère, pire encore, ils y sont pleinement hostiles. Mais la présence de leur supérieur hiérarchique, ainsi que sa réputation de rigueur, et même de cruauté, leur enlève toute volonté d’échapper à leur devoir.
La photographie présentée par Choe Sang-ho est très agréable. La scène de repérage dans la maison de la cible de l’équipe d’espions développe un petit côté « Mission: Impossible » qui s’avère très bien orchestré et relativement amusant. Bien qu’ayant une durée de 123 minutes, « The Spies » n’est en rien ennuyeux, bien au contraire, le rythme est très sympathique. Le metteur en scène prend le temps de présenter les différents personnages et de montrer leur état d’esprit, leur psychologie, toujours avec une dose d’humour bien calibrée. La bande originale, proposée par Jo Yeong-wook, que l’on connaît pour avoir musicalisé de nombreux films comme « Kundo: Age of the Rampant » (2014), « The Handmaiden » (2016), « Pandora » (2016), ou encore « A Taxi Driver » (2017), est tout aussi distrayante et vient très bien s’harmoniser avec le développement du métrage.
Du côté de la distribution, bien que Kim Myung-min domine largement les débats, on retiendra également la performance de Yoo Hae-jin dans le rôle du principal antagoniste de cette histoire. L’acteur propose un personnage froid, très déterminé, n’ayant que la réussite de sa mission en point de mire. Bien que disposant d’un rôle d’appui, Jung Man-sik offre également une très bonne performance. Le tournage s’est entièrement déroulé à Séoul. « The Spies » aura attiré 1.310.895 spectateurs lors de son exploitation en salle et engrangé 9.3 millions dollars de recette.
En conclusion, « The Spies » est une bonne comédie d’action disposant d’une histoire familière, d’une intrigue captivante et d’un développement classique mais dynamique. Le récit est fluide, la narration est linéaire et le rythme est sympathique. La photographie est très plaisante, la bande originale est bien orchestrée et l’édition maîtrisée. Les scènes d’action sont très agréables. La distribution offre de bonnes prestations et l’ensemble s’avère pleinement divertissant.
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