Installé à Busan en Corée du Sud dans les années 1970, Lee Doo-sam construit un empire comme trafiquant de drogue dans la pègre, tandis que le procureur général Kim In-goo tente de le neutraliser.
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Woo Min-ho
Scénariste : Woo Min-ho
Acteurs : Song Kang-ho, Jo Jung-suk, Bae Doona, Kim Dae-myung, Kim So-jin, Lee Hee-joon, Jo Woo-jin, Yoon Je-moon, Yoo Jae-myung, Choi Deok-moon
Musique : Felix Trawoeger
Genre : Biopic, Crime, Drame
Durée : 139 minutes
Date de sortie : 19 décembre 2018 (Corée)
Année de production : 2018
Sociétés de production : Hive Media Corp.
Distribué par : Showbox
Titre original : Mayakwang / 마약왕
Notre note : ★★★★☆
« Mayakwang » (麻藥王) , ou « The Drug King » pour la distribution internationale, est un film policier dramatique sud-coréen datant de 2018, écrit et réalisé par Woo Min-ho, à qui l’on doit également « Inside Men » (2015). Les acteurs principaux sont Song Kang-ho, qu’on a pu voir dans « The Age of Shadows » (2016), Jo Jung-suk, qu’on a pu voir dans « The Fatal Encounter » (2014), Bae Doona, qu’on a pu voir dans « The Tunnel » (2016), Kim Dae-myung, qu’on a pu voir dans « The Last Princess » (2016), Kim So-jin, qu’on a pu voir dans « No Tears for the Dead » (2014), Lee Hee-joon, qu’on a pu voir dans « 1987: When the Day Comes » (2017), et Yoon Je-moon, qu’on a pu voir dans « Voice of a Murderer » (2007).
L’histoire proposée par « The Drug King » nous invite à suivre Lee Doo-sam (Song Kang-ho), un coréen mafieux qui va devenir le plus gros trafiquant de drogue de son époque, installant un business entre la Chine, la Corée et le Japon. Cet homme va essentiellement réussir, car il est particulièrement entêté. Il va également réussir à survivre là où d’autres auraient perdu la vie, soit en se soumettant, soit en s’associant toujours aux bonnes personnes, au bon moment. Toutefois, comme de nombreux autres pontes de la drogue, avant et après lui, et même s’il va se maintenir durant quelques années à la tête d’un commerce florissant, il va chuter, et principalement, car il va devenir dépendant de sa propre marchandise…
L’aspect criminel/policier est relativement familier. On peut suivre les pérégrinations du fameux Lee Doo-sam dans la construction de son empire de la drogue. Un procureur incorruptible, Kim In-goo (Jo Jung-suk), tente de le faire tomber. Il va falloir des années avant qu’il ne puisse réellement l’inquiéter tellement le truand a réussi à corrompre toute la chaîne police-justice-politique de son secteur afin d’obtenir une forme d’immunité. Ce n’est qu’avec les troubles politiques du début des années 1980, qui sont d’ailleurs admirablement bien décrits dans des métrages comme « A Taxi Driver » (2017) et « 1987: When the Day Comes » (1987), que Lee Doo-sam va perdre ses appuis et se retrouver à la merci de la justice. Son arrestation permettra d’ailleurs de purger une bonne partie du système, qui avait largement profité de son argent.
La tentation de faire une comparaison entre ce métrage et « Scarface » (1984) de Brian De Palma, est très forte. Les deux histoires sont très semblables. L’ascension progressive dans un secteur en plein développement, le règne sans partage, l’argent à profusion, puis la chute. Les ressorts dramatiques sont également similaires. Le personnage central sombrant dans une forme de déchéance et de folie du fait de sa propre consommation. Il devient paranoïaque, se replie sur lui-même et joue du fusil. Durant cette phase de destruction, il perd peu à peu ses amis, son épouse et ses enfants. Classique. La seule différence, c’est que l’action se déroule en Asie et non pas à Miami. En outre, la fin est un peu moins tragique pour Lee Doo-sam que pour Tony Montana. Enfin, différence de taille, ce dernier est un personnage de fiction, alors que l’histoire de Lee Doo-sam est réelle.
Les valeurs de production sont tout à fait remarquables. Bien que durant 139 minutes, « The Drug King » est particulièrement prenant et aucune sensation de monotonie ou de « temps long » vient perturber le développement du film. Bien au contraire, l’édition permet d’obtenir un métrage bien équilibré avec des scènes d’action très bien orchestrées et toujours réalistes. La photographie est superbe, et on peut relever l’excellent travail sur les décors, les véhicules ainsi que les costumes, permettant de s’immerger pleinement dans l’époque où se déroulent les faits présentés. La bande originale est également tout à fait agréable et vient parfaitement souligner les moments clé du récit.
Du côté de la distribution, il y a énormément de satisfaction à retirer des prestations proposées par l’ensemble des acteurs qui la composent. Bae Doona incarne avec beaucoup de dynamisme une femme qui se veut être libre, chose qui ne devait être simple dans la Corée de cette époque. Jo Jung-suk incarne avec force un procureur honnête, scrupuleux dans sa démarche et dans les méthodes qu’il déploie afin d’arriver à ses fins. Cependant, c’est Song Kang-ho qui s’avère, une nouvelle fois, le plus impressionnant. Il est littéralement habité par le personnage. Sa performance est d’un niveau supérieur, notamment dans la dernière partie du métrage, où il donne toute la dimension de son art dans la représentation de ce personnage qui bascule complètement dans la folie. Impressionnant !
En conclusion, « The Drug King » est un excellent policier dramatique disposant d’une histoire familière, d’une intrigue captivante et d’un développement dynamique et abrupte. Le récit est fluide, la narration est linéaire, mais survole une période assez importante. Le rythme est cohérent et quelques scènes d’action viennent dynamiser l’ensemble. La photographie est superbe avec un soin particulier apporté aux décors, aux costumes, et aux véhicules. La bande originale est très agréable. La distribution offre d’excellentes prestations, largement dominée par la performance magistrale de Song Kang-ho. L’ensemble, bien que durant 139 minutes, est singulièrement prenant et offre un super divertissement.
Je l’ai noté
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