Jang est un inspecteur de la police criminelle qui a tendance à faire un usage abusif de la violence avec les délinquants, tandis qu’Oh est un procureur qui croit au système judiciaire et au respect des procédures. Après l’assassinat de son jeune frère, l’inspecteur va intégrer l’équipe du procureur afin de neutraliser un chef de gang très influant afin que la justice soit rendue.
Origine du film : Corée du Sud
Réalisateur : Kim Sung-soo
Scénaristes : Kim Sung-soo, Han Ji-hoon
Acteurs : Kwon Sang-woo, Yoo Ji-tae, Son Byong-ho, Lee Joo-sil, Kang Sung-jin, Jeong Won-joong, Uhm Ji-won, Choi Deok-moon, Jo Sung-ha, Kim Yoon-seok, Ahn Gil-kang
Musique : Kenji Kawai
Genre : Action, Justice, Police, Thriller
Durée : 124 minutes
Date de sortie : 13 janvier 2006 (Corée)
Année de production : 2006
Sociétés de production : Popcorn Films, Showbox/Mediaplex
Distribué par : Showbox
Titre original : Yasu / 야수
Notre note : ★★★☆☆
« Yasu » (야수), ou « Running Wild » pour la distribution internationale, est un thriller policier datant de 2006, co-écrit et réalisé par Kim Sung-soo, à qui l’on doit également « Genome Hazard » (2013). Les acteurs principaux sont Kwon Sang-woo, qu’on a pu voir dans « The Accidental Detective 2: In Action » (2018), Yoo Ji-tae, qu’on a pu voir dans « The Swindlers » (2017), Son Byong-ho, qu’on a pu voir dans « The Magician » (2015), Kang Sung-jin, qu’on a pu voir dans « Fists of Legend » (2013), Uhm Ji-won, qu’on a pu voir dans « The Phone » (2015), Jo Sung-ha, qu’on a pu voir dans « Commitment » (2013), Kim Yoon-seok, qu’on a pu voir dans « 1987: When the Day Comes » (2017), et Ahn Gil-kang, qu’on a pu voir dans « Man on High Heels » (2014).
Jang Do-young (Kwon Sang-woo) est un inspecteur de police, spécialisé dans les homicides, qui n’hésite pas à utiliser la violence lorsqu’il s’agit de criminels. Oh Jin-woo (Yoo Ji-tae) est un procureur qui croit en l’importance du respect des règles et des preuves pour rendre la justice. Après le meurtre de son jeune demi-frère, Do-young et Jin-woo se rencontrent alors que l’inspecteur de police met à mal une surveillance supervisée par le procureur. Le duo improbable s’unit pour traduire en justice Yu Kang-jin (Son Byong-ho), un chef de gang, qui cherche à se faire une place dans le monde politique. Malheureusement pour les hommes de justice, ce dernier semble avoir le bras long, et tous leurs efforts se retrouvent systématiquement bloqués par l’administration. Le duo devient lui-même la cible de la justice…
Kim Sung-soo endosse pour ce métrage la double casquette de réalisateur et de co-scénariste. Pour l’écriture, il s’est associé à Han Ji-hoon, à qui l’on doit également les scénarios de « Once Upon a Time in Seoul » (2008) et de « Tae Guk Gi: The Brotherhood of War » (2004). Ensemble, ils proposent un pertinent mélange entre le thriller policier et le thriller d’action. Cependant, ce qui domine peut-être le plus dans cette histoire, c’est l’aspect dramatique. L’inspecteur de police, Jang Do-young, perd son jeune demi-frère assez rapidement dans le développement du métrage. Plus tard, c’est le décès de sa mère qui vient le frapper et le plonger dans un profond désarroi. De son côté le procureur, Oh Jin-woo, n’est pas mieux loti. Son engagement et surtout son implication profonde dans les dossiers dont il s’occupe lui ont coûté jadis son ascension fulgurante dans son administration, et maintenant, dès les premières minutes du métrage, lui coûte son mariage, sa femme demandant le divorce.
« Running Wild » propose un focus sur les rapports étroits entre le monde politique et le monde mafieux. Mais le métrage s’avère également être une critique de la corruption galopante dans l’administration coréenne. Une thématique régulièrement abordée dans le cinéma en provenance du Pays du Matin Calme avec des métrages comme « Ordinary Person » (2017) de Kim Bong-han, « The King » (2017) de Han Jae-rim, « The City of Madness » (2016) de Kim Sung-su, ou encore « New Trial » (2017) de Kim Tae-yoon. La volonté d’un personnel animé par l’incorruptibilité est littéralement broyée par le système, n’hésitant pas à jeter le discrédit sur ces personnes animées par un sentiment profond de justice.
La combinaison entre l’action policière et l’action judiciaire est très bien orchestrée. La présentation se fait dans un premier temps de manière individuelle pour finalement fusionner. Le concept qui permet d’associer deux partenaires que tout oppose, n’est pas une nouveauté, mais la mise en scène proposée par Kim Sung-soo permet surtout de comprendre la philosophie et les motivations des deux protagonistes. D’un côté, on trouve un inspecteur qui fait n’importe quoi, qui démarre au quart de tour pour basculer dans une violence verbale et physique, et de l’autre côté, un procureur qui tente de suivre les procédures dans les règles de l’art. La conclusion du métrage offre probablement la vision du metteur en scène sur ce qu’aurait dû être la meilleure solution à adopter dès le départ…
Le gros défaut que l’on rencontre lorsque l’on visionne « Running Wild » c’est la longueur de certaines scènes, et plus particulièrement les séquences dramatiques, et qui, pour la majorité, se concentre dans la dernière partie. Cette manière de faire, donne le sentiment qu’on n’en finit pas. Du coup, on se retrouve avec un métrage de 124 minutes qui aurait largement pu être raccourci de 20 bonnes minutes. A contrario, l’ensemble de la distribution offre de très bonnes prestations. À cela, on appréciera les excellentes performances des trois principaux acteurs. Kwon Sang-woo offrant un personnage de chien fou, qui ne possède aucune mesure et qui vit avec la colère, pour ne pas dire la haine, à fleur de peau. Oh Jin-woo délivre un personnage plus lisse, plus mature, plus réfléchi, qui finira par se faire happer par le système et qui se résignera à basculer lui-même dans la violence. Enfin, Son Byong-ho propose un antagoniste perfide, violent, et singulièrement inaccessible.
En conclusion, « Running Wild » est un très bon thriller policier disposant d’une histoire familière, d’une intrigue captivante et d’un développement original mais funeste. Le rythme est cohérent, mais certaines scènes s’étirent inutilement, le récit est fluide, et la narration est linéaire. La photographie est agréable, tout comme l’édition et la bande originale. La distribution offre de très bonnes prestations, dominée par les performances du trio d’acteurs principaux. Un métrage intéressant et de très bonnes factures pour l’époque, ayant rencontré un franc succès populaire en Corée.
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