Alors que le soleil devient menaçant, partout sur la planète, des scientifiques, chapeautés par un gouvernement d’union mondiale, construisent des propulseurs géants de manière à déplacer la Terre hors de son orbite et la faire naviguer vers un nouveau système stellaire. Malheureusement, à l’approche de Jupiter, les choses se compliquent de manière inattendue…
Origine du film : Chine
Réalisateur : Frant Gwo
Scénaristes : Gong Ge’er, Yan Dongxu, Frant Gwo, Ye Junce, Yang Zhixue, Wu Yi, Ye Ruchang
Acteurs : Qu Chuxiao, Li Guangjie, Ng Man-tat, Zhao Jinmai, Wu Jing, Qu Jingjing, Arkady Sharogradsky, Mike Sui, Zhang Yichi, Yang Haoyu
Musique : Roc Chen, Liu Tao
Genre : Drame, Science-fiction
Durée : 125 minutes
Date de sortie : 30 avril 2019 (France)
Année de production : 2019
Sociétés de production : China Film Group Corporation
Distribué par : China Film Group Corporation, Netflix
Titre original : Liúlàng Dìqiú / 流浪地球
Notre note : ★★★★☆
« The Wandering Earth » est un film de science-fiction chinois datant de 2019, réalisé par Frant Gwo, à qui l’on doit également « Lee’s Adventure » (2011). Les acteurs principaux sont Qu Chuxiao, qu’on a pu voir dans « Twenty » (2018), Ng Man-tat, qu’on a pu voir dans « Dealer/Healer » (2017), Zhao Jinmai, qu’on a pu voir dans « Go Brother ! » (2018), Wu Jing, qu’on a pu voir dans « Wolf Warrior » (2015), ainsi que sa suite, « Wolf Warrior 2 » (2017), et Mike Sui, qu’on a pu voir dans « Gone With the Time » (2015). Le métrage est basé sur la nouvelle du même nom, signée par Liu Cixin. Le film est disponible sur Netflix depuis le 30 avril 2019 en version originale, sous-titré en français.
L’histoire proposée par « The Wandering Earth » est particulièrement originale. La planète Terre est menacée par le Soleil qui s’avère être sur le point de se transformer en un géant rouge et d’ensevelir l’ensemble de notre système solaire. Les nations du monde n’ont d’autre choix qu’œuvrer ensemble au sein d’un organisme nommé Gouvernement de la Terre Unie, pour lancer un projet visant à sortir la Terre du système solaire afin de préserver la civilisation humaine. D’énormes propulseurs sont construits à travers le globe pour propulser la planète. La population est cependant fortement réduite en raison des marées catastrophiques qui se produisent après que les moteurs planétaires aient arrêté la rotation de la Terre. En outre, la population restante s’est installée dans de vastes villes souterraines, car au fur et à mesure que la Terre s’éloigne du Soleil, la surface est gelée en raison de la forte baisse des températures.
Les choses vont cependant fortement se complexifier dès lors que la Terre va entrer dans l’orbite de Jupiter. La Terre devait initialement contournée cette dernière et s’en servir afin de se propulser dans l’espace, en dehors du système solaire. Cependant, l’attraction de Jupiter étant tellement forte que la Terre est puissamment attirée par celle-ci. Les dégâts sont alors de plus en plus importants sur la Terre et bon nombre de propulseurs tombent en panne. Il faut non seulement les remettre rapidement en état, mais également inverser la poussée afin de s’échapper de l’attraction de Jupiter au risque d’aller vers l’extinction complète de l’humanité.
Partant de ce point, la configuration peut sembler familière au début. On se retrouve avec deux groupes distincts qui se battent contre les éléments afin de sauver la Terre. Dans le premier groupe, on retrouve essentiellement deux hommes, Liu Peiqiang (Jing Wu) et son collègue russe, Makarov (Arkady Sharogradsky), qui œuvrent dans une station spatiale qui ouvre la voie de la Terre dans son déplacement, obligés de lutter contre MOSS, l’ordinateur central de cette station spatiale. Dans l’autre groupe, qui lui bataille sur Terre afin de relancer le propulseur en panne de leur secteur, on retrouve Liu Qi (Qu Chuxiao), le fils de Liu Peiqiang, son grand-père, Han Zi’ang (Ng Man-tat), et sa sœur adoptive Duoduo Han (Zhao Jinmai).
Bien que la mission soit de niveau international, chaque propulseur, la structure qui l’accompagne, ainsi que la ville qui s’est développée en dessous, restent à la charge des populations restantes qui vivaient dans le secteur. Dans le cas présent, on suit donc des équipes chinoises, l’action se situant dans les environs proches de ce qui fut autrefois Shanghai. Le réalisateur Frant Gwo, et son armada de scénaristes (sept personnes) se servent du roman de Cixin Liu, mais introduisent dans leur métrage des éléments de films de science-fiction tels que « Armageddon » (1998), « Sunshine » (2007) ou encore « The Day after Tommorrow » (2004), tout en y incorporant une substance typiquement chinoise, de manière à distinguer le film de ses cousins occidentaux. De mon point de vue, cette approche est très intelligente et totalement réussie, et fait de « The Wandering Earth » un métrage totalement original.
Plutôt que de construire l’histoire autour d’un héros solitaire, entouré d’acteurs de soutien, « The Wandering Earth » distribue généreusement le courage à un ensemble de personnages. En effet, le script ne valorise jamais un personnage en particulier qui gonfle la poitrine tout en s’opposant à un antagoniste particulier. L’adversaire ici, c’est Jupiter, et plus précisément son attraction qu’il faut absolument déjouer. L’ensemble des personnages œuvrent donc ensemble et une symbiose intergénérationnelle s’installe également.
La réussite de « The Wandering Earth » repose également sur ses valeurs de production. La photographie proposée par Michael Liu est superbe. Les visions de la Terre en mouvement, puis de l’attraction que Jupiter effectue sur cette dernière sont magnifiques. Les effets spéciaux sont particulièrement soignés et réussis. La vision de la surface de la Terre post-apocalypse est impressionnante. La bande musicale orchestrée par Roc Chen vient agréablement accompagner le récit. L’édition a été confiée à Cheung Ka-fai, un vieux briscard qui œuvre depuis plus de trois décennies dans le cinéma, et dont le nom est associé à des métrages comme « SPL: Sha Po Lang » (2005), « Flash Point » (2007), « Three Kingdoms: Resurrection of the Dragon » (2008), « Ip Man » (2008), ou encore « Shinjuku Incident » (2009).
« The Wandering Earth » est paru au cours de la période des fêtes du Nouvel An chinois et a rapporté plus de 300 millions de dollars en six jours, établissant un nouveau record pour un film chinois. En date du 26 février 2019, le métrage avait rapporté 652 millions de dollars en Chine, près de 6 millions de dollars aux États-Unis et un peu plus de 1,5 millions de dollars dans le reste du monde.
En conclusion, « The Wandering Earth » est un très bon film de science-fiction disposant d’une histoire originale, d’une intrigue solide et d’un développement impressionnant. Le rythme est rationnel, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est somptueuse, la bande musicale est plaisante et l’édition permet d’obtenir un film d’une durée de 125 minutes captivantes. La distribution offre de très bonnes prestations sans qu’aucun acteur ne se détache particulièrement du lot. L’ensemble est très divertissant, tout en étant un spectacle pour les yeux. À voir…
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