À la recherche d’une femme disparue dans le Dakota du Nord, un agent du FBI et un shérif se concentrent sur son mari, religieux zélé, mais découvrent quelque chose de bien plus étrange…
Origine du film : Canada, États-Unis
Réalisateur : Clay Staub
Scénaristes : Peter Aperlo, Clay Staub
Acteurs : Amanda Schull, Shawn Ashmore, Milo Ventimiglia, Bridget Regan, Jonathan Frakes, Sarah Constible, Beverly Ndukwu, Jan Skene, Adam Hurtig
Musique : Keefus Ciancia
Genre : Horreur, Science-fiction, Thriller
Durée : 94 minutes
Date de sortie : 5 janvier 2018 (États-Unis)
Année de production : 2017
Sociétés de production : Caramel Film, Mednick Productions
Distribué par : IFC Midnight, ACE Entertainment, Netflix
Titre français : Enlèvement
Notre note : ★★☆☆☆
« Devil’s Gate », ou « Enlevement » pour la distribution française, un thriller d’horreur teinté de science-fiction d’origine américano-canadienne. Un métrage datant de 2017, co-écrit et réalisé par Clay Staub, qui signe là son premier long-métrage, après avoir été directeur de la seconde unité sur des métrages comme « 300 » (2006) ou « Justice League » (2017). Les acteurs principaux sont Amanda Schull, qu’on a pu voir dans « The Revenge » (2016), Shawn Ashmore, qu’on a pu voir dans « Acts of Violence » (2018), et Milo Ventimiglia, qu’on a pu voir dans « Killing Season » (2013).
L’histoire proposée par « Devil’s Gate » nous invite à suivre Daria Francis (Amanda Schull), une agente du FBI, chargée d’enquêter sur la disparition mystérieuse d’une femme et de son enfant. Accompagné dans ses investigations de Conrad Salter (Shawn Ashmore) alias Colt, l’un des adjoints du shérif, c’est tout naturellement qu’ils se présentent au domicile du mari de la disparue, Jackson Pritchard (Milo Ventimiglia). La maison isolée n’est guère accueillante et l’homme est agressif à tel point que les deux représentants de la loi doivent user de la force pour empêcher ce dernier d’user de la violence. Alors qu’ils perquisitionnent la maison, ils découvrent dans la cave un être dont ils n’arrivent pas à déterminer l’origine. Dès lors les conditions météorologiques se déchaînent contre eux, les confinant dans la lugubre demeure, qui semble cacher bien des secrets…
Les prémisses de « Devil’s Gate » sont vraiment excellentes. Le métrage débute avec la mort violente d’un premier individu qui finalement s’avère être un dommage collatéral des événements. Les débuts de l’enquête sont très captivants et on accroche aisément au récit. Mais brusquement tout tombe à plat dès que la première révélation se fait jour, soit à peine après une vingtaine de minutes. Alors qu’on s’orientait vers le concept d’une présence démoniaque, ce qui correspondait d’ailleurs avec le titre original, l’introduction de l’approche science-fiction avec la présence d’extraterrestres fait chuter le métrage dans le ridicule.
Du coup, plus rien ne fonctionne. Le côté religieux devient grotesque et n’a aucune raison d’être, dans la mesure où l’histoire se transforme en une vulgaire histoire d’enlèvement des humains par des extraterrestres. L’horreur n’est guère au rendez-vous, en dehors d’une ou deux scènes gores, c’est plutôt léger. Il n’y a rien d’effrayant dans « Devil’s Gate », à moins d’être hyper-sensible. La photographie proposée par Miroslaw Baszak est plutôt asthénique, se limitant dans sa grande majorité à l’intérieur de la maison et de sa cave, ainsi que son extérieur proche. Les effets spéciaux sont propres mais basiques.
L’édition, signée Guillaume Girard et Yvann Thibaudeau, est probablement le point le plus positif, car elle nous évite de nous éterniser avec ce métrage qui ne dure que 94 minutes. La bande musicale orchestrée par Keefus Ciancia est discrète. La distribution offre d’honorables prestations, d’où Amanda Schull s’en sort le mieux. A contrario, Milo Ventimiglia, manque de crédibilité, probablement perdu dans un personnage qui ne sait plus où il en est, entre la religion, l’héritage familial, la disparition de ses proches, et sa propre identité… C’est beaucoup trop brouillon, même pour l’acteur qui semble ne pas savoir sur quel pied danser. Jonathan Frakes, bien que peu présent à l’écran, nous offre un personnage énigmatique, qui semble en savoir plus qu’il ne le laisse entendre. L’acteur donne beaucoup de relief à son personnage dans une proportion harmonieuse pour créer le mystère.
En conclusion, « Devil’s Gate » est un film raté, car le thème est brouillé par une absence d’orientation précise. Horreur, science-fiction, satanisme, enlèvement, surnaturel, extraterrestre, c’est trop désordonné pour qu’on se positionne dans l’histoire. L’histoire est chaotique, l’intrigue et le développement sont médiocres. Le rythme est plutôt soutenu, le récit est cafouilleux et la narration est linéaire. La photographie est simpliste, les effets spéciaux sont présentables mais basiques, la bande originale est sobre et l’édition permet de ne pas souffrir trop longtemps face au manque d’originalité du métrage. La distribution offre d’honorables prestations au service de personnages qui manquent également de fluidité. Un film dont on pourra se dispenser…
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