Nico, 10 ans, reçoit une lettre de menace et sa vie est maintenant en danger. Personne ne semble le croire, sauf une personne qu’il ignore et qui en est venu à croire que le destin lui-même veut la mort du garçon et tente de le prévenir.
« El Aviso » ou « The Warning » pour la distribution internationale, et « L’Avertissement » pour la distribution française, est un thriller espagnol datant de 2018, réalisé par Daniel Calparsoro, à qui l’on doit également « Insiders » (2016). Les acteurs principaux sont Raúl Arévalo, qu’on a pu voir dans « My Masterpiece » (2018), Hugo Arbues, qu’on a pu voir dans « Hierro » (2009), Belén Cuesta, qu’on a pu voir dans « Parking » (2019), Aitor Luna, qu’on a pu voir dans « The (Silent) War » (2019), et Aura Garrido, qu’on a pu voir dans « Cold Skin » (2017). Ce métrage est basé sur une nouvelle du même nom de Paul Pen.
Le scénario concocté par Chris Sparling, à qui l’on doit également les scripts de « Buried » (2010) et de « ATM » (2012), est relativement abscons. Le film propose deux récits distincts, séparés d’une dizaine d’années. On passe de l’un à l’autre sans effet de transition particulier, ce qui ne permet pas vraiment de suivre l’histoire de manière fluide. On aurait pu, par exemple, jouer sur les couleurs, pour bien marquer les différentes périodes. Dix années, c’est très proche en terme de tenues vestimentaires, de véhicules, de structure de bâtiments, etc.
Dans le premier niveau de récit, on se situe dans le temps « présent », en 2018. On va suivre Nico (Hugo Arbúes), 9 ans, qui est tourmenté par des camarades de classe. Ces derniers l’obligent à voler un magazine pornographique, mais il se fait prendre par le gérant de la station-service. Ce dernier comprend la situation, et ne dit rien à sa mère, venue le récupérer. L’enfant repart finalement avec un magazine de jeux vidéo. Plus tard, Nico découvre dans le magazine une note qui l’invite à ne pas se rendre à la station-service le jour de son anniversaire, le 12 avril, sinon il sera tué…
Dans le second niveau du récit, on se situe dix années auparavant, en 2008. Nous sommes le 2 avril 2008, Jon (Raúl Arévalo) et David (Sergio Mur) s’arrêtent à la même station service, pour acheter de la glace avant de rentrer chez eux. Jon attend dans la voiture pendant que David entre à l’intérieur et est abattu lors de ce qui s’apparente à un règlement de comptes manqué. Jon est grièvement blessé et se retrouve dans le coma. Jon, mathématicien souffrant de schizophrénie, décidé d’arrêter de prendre ses médicaments. Il découvre que trois autres incidents violents se sont déroulés à l’emplacement de cette station-service. À l’exception de la fusillade impliquant David, chaque incident s’est produit le 12 avril en présence de cinq personnes. Ainsi, on retrouve systématiquement un garçon de 10 ans, et quatre adultes âgés de 21, 32, 42 et 53 ans.
On navigue ici dans une sorte d’investigation orchestrée par un mathématicien, qui voit dans la numérologie une forme de continuité entre des événements qui se sont déroulés au même endroit, répétant un schéma identique quant aux protagonistes de chaque affaire. Le raisonnement s’appuie malheureusement sur d’improbables coïncidences, sans jamais vraiment étayer précisément la logique censée être au cœur des événements. Le suspense court tout au long du film, dont la réalisation, signée Daniel Calparsoro, est captivante. Mais l’ensemble accouche d’une souris et finalement, on se dit, tout ça pour ça… Et du coup, cela se termine avec une énorme déception.
Les valeurs de production sont correctes, sans plus. La photographie proposée par Sergi Vilanova, à qui l’on doit également les images de « Mine » (2016). La bande musicale orchestrée par Julio de la Rosa est plutôt agréable, avec une bonne association avec les moments clé. L’édition livrée par Antonio Frutos manque de fluidité et il est nécessaire de rester bien concentré pour suivre le développement de l’histoire sur 92 minutes. De la distribution, on se focalisera sur Raúl Arévalo, qui incarne un personnage intelligent, trop peut être, qui s’enfonce progressivement dans la paranoïa. Il ne dort plus, est assujetti à des visions, et se persuade fortement que sa théorie est fondée. On retiendra également la prestation du jeune Hugo Arbues qui apporte beaucoup de réalisme à son personnage de faible, de victime.
En conclusion, « The Warning » est un thriller mystérieux des plus étranges, disposant d’une histoire compliquée, d’une intrigue absconse et d’un développement embrouillé. Le rythme est cohérent, le récit manque cruellement de fluidité et la narration saute d’une période à une autre, tout en offrant différents types de flashbacks. La photographie est basique, la bande originale est sommaire et l’édition n’apporte pas l’accessibilité que demande le scénario. La distribution offre de bonnes prestations dans l’ensemble. L’ensemble est tout de même captivant, mais fait pchitt dans sa conclusion… Dommage, il y avait de l’idée !
Rien que le synopsis est bizarre, mais par curiosité, je tenterai peut-être !
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Là aussi, direction Netflix !
😉
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