Plusieurs flics œuvrent dans le milieu criminel sous couverture. En raison de certains problèmes, toutes les identités d’infiltration ont été effacées de la base de données de la police, si bien qu’on ne sait plus qui est qui …
« Line Walker » (使徒行者) est un thriller d’action sino-hongkongais datant de 2016, réalisé par Jazz Boon qui signe ici son premier long-métrage. Ce film est basé sur une série télévisée du même nom, elle-même réalisée par Jazz Boon. Les acteurs principaux sont Nick Cheung, qu’on a pu voir dans « Nightfall » (2012), Louis Koo, qu’on a pu voir dans « SPL II: A Time for Consequences » (2015), Francis Ng, qu’on a pu voir dans « Exiled » (2006), Charmaine Sheh, qu’on a pu voir dans « Always Be with You » (2017), et Hui Shiu-hung, qu’on a pu voir dans « Out of Inferno » (2013).
Si on voulait résumer ce métrage en quelques mots, ce serait « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué tant le scénario concocté par Cat Kwan est alambiqué. On retrouve une bonne dose d’action dans « Line Walker » et notamment des fusillades et de la baston, mais on s’attendait à mieux, rien que par la présence de Nick Cheung, qui nous a habitué à plus de « folies » dans ses prestations. Il y a également une part de suspense, le spectateur n’étant jamais dans la certitude du positionnement précis des protagonistes, l’histoire laissant flotter le doute quant à savoir qui sont les bons et les méchants.
L’inspecteur Q (Francis Ng) et l’agent Ding Siu-ka (Chermaine Sheh) sont des membres du C.I.B. de Hong Kong (Criminal Intelligence Bureau). Lorsqu’ils sont contactés par quelqu’un précisant qu’il est Blackjack, ils pensent avoir enfin renouer le contact avec l’un des nombreux policiers infiltrés dans les organisations criminelles et dont ils avaient perdu la trace. En effet, après la mort du seul contact officiel de la police, les fichiers avaient été effacés afin de préserver l’identité et la sécurité de ces hommes. Les agents du C.I.B. restent cependant perplexes quant à l’identité de Blackjack.
Ils finissent par identifier Blackjack comme étant Shiu Chi-long (Louis Koo), qui n’est autre que le bras droit de Blue (Nick Cheung). Les deux hommes se connaissent de longues dates et se sont sauvés la vie l’un l’autre à de multiples reprises, mais Blue sait qu’il y a une taupe dans son organisation et il n’exclut pas que Shiu soit l’informateur. Dans ces circonstances, il devient difficile pour ce dernier de communiquer des informations sur un futur trafic de drogue avec le Brésil, où le patron de la triade, Tung Pak-ho (Li Guangjie), tire les ficelles. Ce dernier est singulièrement paranoïa, mais Blue désire prendre du galon dans l’organisation, ce qui entraîne des conflits et des tensions. Pour les agents du C.I.B., le jeu du chat et de la souris devient de plus en plus périlleux…
« Line Walker » est particulièrement dynamique, l’édition proposée par Azrael Chung ramenant le métrage à 109 minutes. Finalement, c’est tellement rythmé que c’est peut-être l’un des défauts du film. Souvent, j’ai tendance à dire de certains métrages qu’ils auraient dû être raccourcis, mais dans le cas présent, l’histoire étant tellement compliquée, que les cinéastes auraient pu facilement pousser vers un film de 120 minutes. Il y a en effet beaucoup de rebondissements et de nombreux personnages ont une double identité. On ajoute à cela une sous-intrigue concernant une prise de contrôle au sein de l’organisation criminelle. Certains personnages désirant s’élever dans la hiérarchie. Et pour compliquer les relations entre les personnages, on trouve également une dose de drame par rapport à l’amitié entre les bons et les méchants et donc l’inévitable trahison qui se profile dans la dernière partie du métrage.
Les valeurs de productions sont plus que satisfaisantes. Kenny Tse signe une très bonne photographie, offrant différents visuels sympathiques, que ce soit pour les séquences matérialisant l’action à Hong Kong comme pour les scènes censées se dérouler au Brésil. La bande musicale orchestrée par Yusuke Hatano vient souligner avec force les passages tendus du récit. La distribution offre de bonnes prestations. Charmaine Sheh offre un côté humoristique à son personnage, ce qui donne lieu à de croustilleux échanges avec Francis Ng. Ce dernier incarne avec calme et méthode un policier consciencieux. Louis Koo fait le boulot dans son rôle à double-face et Nick Cheung est impeccable en gangster, bien qu’on s’attendait à plus d’action de sa part. Hui Shiu-hung dispose d’un rôle secondaire, mais déterminant pour l’intrigue. Enfin, Li Guangjie livre une superbe prestation de gangster paranoïaque et sanguinaire.
En conclusion, « Line Walker » est un bon thriller d’action, disposant d’une histoire compliquée, d’une intrigue à multiples rebondissements et d’un développement dynamique. Le rythme est soutenu, le récit est alambiqué, et la narration fait usage de nombreux flashbacks. La photographie est plaisante, très lumineuse, la bande originale est agréable et harmonieuse tandis que l’édition aurait dû être allongée sur certaines scènes et/ou permettre un développement plus poussé de certains personnages. La distribution offre de très bonnes performances, avec un petit plus pour Li Guangjie pour le côté déjanté de sa prestation. L’ensemble aurait gagné en fluidité sur un format plus long.
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