En 1914, deux ans après l’abdication du dernier empereur de la dynastie Qing, un groupe de villageois affronte un jeune et cruel chef militaire.
« Wei Cheng » (危城), ou « Call of Heroes » pour la distribution internationale, est un film d’action historique sino-hongkongais datant de 2016, produit, écrit et réalisé par Benny Chan, à qui l’on doit également « The White Storm » (2013). Les acteurs principaux sont Sean Lau, qu’on a pu voir dans « Heartfall Arises » (2016), Louis Koo, qu’on a pu voir dans « Line Walker » (2016), Eddie Peng, qu’on a pu voir dans « Our Time Will Come » (2017), Yuan Quan, qu’on a pu voir dans « The White Storm » (2013), Jiang Shuying, qu’on a pu voir dans « House of Wolves » (2016), et Wu Jing, qu’on a pu voir dans « The Wandering Earth » (2019).
L’histoire proposée par « Call of Heroes » se déroule en Chine au début du XXe siècle. Le pays a évolué en un patchwork de gouvernements militaires en concurrence après la dissolution de la dynastie Qing. Alors que le gouverneur Cho (Louis Koo), fils d’un gouverneur militaire, se promène dans la région de Shitoucheng en tuant et volant sans discernement des civils, une institutrice fuit avec ses élèves. Elle est accueillie avec d’autres réfugiés à Pucheng, qui appartient à un autre gouverneur. Les soldats de Pucheng étant en campagne, l’autorité revient au chef de la milice, Yeung Hak-nan (Sean Lau Ching-wan). Quelques jours plus tard, Cho, qui éprouve du plaisir d’assassiner au hasard, entre seul dans Pucheng et tue l’institutrice, un de ses élèves et son cousin restaurateur. Il est rapidement arrêté et condamné à mort, mais les soldats de son père arrivent et exigent sa libération. Yeung refuse de céder et menace de tuer Cho sur place. Le colonel Cheung Yik (Wu Jing) donne un ultimatum, Cho devra être relâché au lever du jour sans quoi toute la ville sera détruite…
Benny Chan, le réalisateur, est plutôt connu pour des films d’action simples, sans autres fioritures, tel que « Invisible Target » (2007), « Connected » (2008), « City Under Siege » (2010) ou encore « The White Storm » (2013). Toutefois, « Call of Heroes » déroge quelque peu à la règle, et le cinéaste donne beaucoup de profondeur au récit de son film. En effet, dans ce métrage, il y a une approche dramatique ainsi que des notions fortes, souvent véhiculées par les Wuxia, comme la notion de justice, du sacrifice, du don de soi, de la loyauté, etc. Et dans ce sens, le réalisateur s’appuie sur la qualité de son casting.
Les valeurs de productions sont excellentes, et c’est probablement ce qui interpelle en premier. La photographie, signée Pakie Chan, est somptueuse avec un énorme soin apporté aux décors. L’intégralité d’un village est ainsi reconstituée et de nombreuses habitations servent de lieux d’action. Le guet-apens sur le pont, visant à neutraliser Yeung Hak-nan, par une bande de brigands est tout simplement jubilatoire dans sa conception. Le combat qui s’y déroule est particulièrement spectaculaire. D’une manière générale, l’intégralité des luttes est vraiment bien orchestrée, avec comme directeur de la chorégraphie, un certain Sammo Hung. Cependant, deux choses sont à signaler en terme de regret. La première, c’est la sur-utilisation des câbles pour assurer les différentes chorégraphies et déplacements. Cela donne un côté invraisemblable qui frôle parfois le grotesque. La seconde, c’est que la confrontation entre Eddie Peng et Wu Jing, bien que spectaculaire, ne fut pas plus mémorable.
Et justement, le personnage incarné par Eddie Peng est quelque peu décevant. Il traverse le film avec la promesse que tôt ou tard, il va se mettre en action, comme le laisse supposer la scène où l’on fait connaissance avec lui. Cela intervient malheureusement très tardivement dans le développement de l’histoire et s’avère finalement assez bref. La prestation de Louis Koo est nettement plus remarqué, même si parfois l’acteur semble en faire de trop. Ce dernier semble s’être fait plaisir avec le rôle du principal antagoniste du récit. C’est donc Sean Lau qui vole la vedette à ses camarades, avec un rôle tout en nuance, ayant un sens profond de la justice et du respect. Bien que les personnages féminins soient relégués à des seconds rôles, on relèvera tout de même la prestation de Yuan Quan, qui offre quelques belles passes d’armes.
En conclusion, « Call of Heroes » est un très bon Wuxia disposant d’une histoire basique, d’une intrigue captivante et d’un développement original. Le rythme est médian, le récit est fluide et la narration est linéaire en dehors de deux ou trois flashbacks dans la dernière partie. La photographie est somptueuse et les scènes d’action sont très bien orchestrées avec cependant un certain bémol pour la sur-utilisation du wire fu. La bande originale est plaisante, incorporant à la fois des sonorités asiatiques et occidentales. L’édition permet d’obtenir une bonne harmonie entre le dynamisme des combats et les temps dédiés aux confrontations verbales. L’ensemble est attachant et très divertissant, mais les quelques défauts du métrage nous empêche de lui attribuer la note maximum…
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