Un père éploré à la recherche perpétuelle de sa fille, récupère l’intelligence artificielle d’un satellite secret de la NASA, qui vient de s’écraser en Corée…
« Ro-bot, so-ri » (로봇, 소리), ou « Robot Sound », puis finalement « SORI: Voice from the Heart » pour la distribution internationale, est un drame de science-fiction sud-coréen datant de 2015, réalisé par Lee Ho-jae-I, à qui l’on doit également « The Scam » (2009). Les acteurs principaux sont Lee Sung-min qu’on a pu voir dans « Drug King » (2017), Lee Hee-joon qu’on a pu voir dans « 1987: When the Day Comes » (2017), Lee Honey qu’on a pu voir dans « Heart Blackened » (2017), Kim Won-hae, qu’on a pu voir dans « The Battleship Island » (2016), et Chae Soo-bin qu’on a pu voir dans « My Dictator » (2014).
« SORI: Voice from the Heart » est un film qui vient s’insérer dans plusieurs genres. L’aspect science-fiction s’articule autour de la présence de l’intelligence artificielle d’un satellite qui n’est pas sans rappeler un certain D2-R2, l’un des personnages emblématiques de la saga Star Wars. L’engin communique avec une voix féminine robotisée, assurée par Shim Eun-kyung, actrice qu’on a pu voir dans « Psychokinesis » (2017). Le film navigue également dans la thématique du drame. Un père qui n’a jamais accepté la mort de sa fille, décédée dans un tragique accident dans le métro. Cependant, il y a également une petite pointe d’humour et d’action.
Il y a plusieurs personnages secondaires que l’on peut suivre dans ce film, et plus précisément Ji-yeon (Lee Honey), une scientifique du KARI, l’Institut coréen de recherche aérospatiale. Progressivement, elle va se détacher de ses obligations gouvernementales pour venir en aide à Hae-gwan (Lee Sung-min). Ce dernier est persuadé que sa fille, Yoo-joo (Chae Soo-bin), disparue tragiquement depuis un incendie dans le métro, est encore en vie. D’un autre côté, nous avons Jin-ho (Lee Hee-joon), un agent du NIS, soit le National Intelligence Service ou service de renseignement de la Corée du Sud, mandaté pour retrouver et récupérer le satellite et son contenu secret au caractère ultra-sensible. Cependant, le personnage que l’on peut considérer comme central, n’est autre que le « robot », alias Sori, dont la voix est assurée, comme je le soulignais précédemment par Shim Eun-kyung.
D’une durée de presque deux heures, le film est ponctué par plusieurs scènes d’action, notamment des courses-poursuites entre Hae-gwan et les autorités. Le premier voulant tirer profit de la technologie de Sori, machine à laquelle il va finalement s’attacher, comme s’il s’agissait d’une personne. Le scénario de Lee So-yeong est conçu dans ce sens, et la mise en scène de Lee Ho-jae-I est construite de manière à amplifier ce phénomène en donnant un aspect « humain » au robot. Les autorités font donc figure de méchants, qui ne cherchent qu’à récupérer l’engin dans le but de le désassembler pour en tirer profit, politique oblige. Pour corser le tout, des agents de la NSA, l’agence nationale de la sécurité américaine, sont également sur le coup, prêt à détruire le satellite plutôt que de le voir tomber entre les mains des responsables sud-coréens, pourtant alliés politiques et militaires.
En substance, « SORI: Voice from the Heart » développe une approche psychologique intéressante et forte. La dernière fois que Hae-gwan a vu sa fille vivante, il s’est fortement disputé avec elle en raison de ses choix pour son avenir. Jeune femme de 20 ans, elle aspire à une expérience dans la musique, dans le chant, alors que son père souhaite la voir faire des études supérieures. Un accident dans le métro, ayant entraîné un violent incendie, a provoqué le décès de nombreuses personnes et la disparition de beaucoup d’autres. Yoo-joo faisait malheureusement partie de cette dernière catégorie. Cette disparation a profondément marqué l’homme, qui s’accroche à tous les signes possibles et imaginables dans l’espoir de retrouver sa fille. C’est souvent le cas, lorsqu’il y a une absence de corps. Faire le deuil devient difficile, voire impossible. L’association qu’il va mener avec le robot, va permettre à ce père de comprendre et d’enfin pouvoir tourner la page.
En conclusion, « SORI: Voice from the Heart » est un film sympathique disposant d’une histoire originale, d’un récit fluide et d’une narration faisant appel à de nombreux flashbacks mettant en scène Yoo-joo, la fille de Hae-gwan. Le rythme est plutôt soutenu avec de nombreuses scènes d’action. La photographie signée Joo Sung-Rim est plutôt agréable, avec une bonne représentation du robot, qui s’avère vite être attachant. La distribution offre de bonnes prestations, cependant dominée par la performance de Lee Sung-min, obligé de livrer de supers monologues face à un tas de ferraille. L’ensemble est captivant, drôle et bienveillant. Un métrage qui s’adresse à toute la famille.
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