Un inspecteur de police joue au chat et à la souris avec un homme d’affaires qui a assassiné brutalement ses propres parents.
« Gonggongui jeok » (공공의), ou « Public Enemy » pour la distribution internationale, est un thriller policier sud-coréen, datant de 2002, produit et réalisé par Kang Woo-suk, à qui l’on doit également « The Map Against The World » (2016). Les acteurs principaux sont Sol Kyung-gu, qu’on a pu voir dans « 1987: When the Day Comes » (2017), Lee Sung-jae, qu’on a pu voir dans « Natalie » (2010), Kang Shin-il, qu’on a pu voir dans « The Prison » (2016), Kim Jung-hak, qu’on a pu voir dans « No Mercy » (2009), Do Yong-gu, qu’on a pu voir dans « The Fortress » (2017), et Ahn Nae-sang, qu’on a pu voir dans « The Last Princess » (2016). Ce métrage a bien été accueilli par le public et la critique, vu par près de 3 millions de spectateurs en Corée du Sud. Sol Kyung-gu a obtenu le prix du Meilleur Acteur aux Grand Bell Awards et aux Blue Dragon Film pour son rôle. Le succès du film a amené les producteurs à faire une suite, « Another Public Enemy » paru en 2005.
L’histoire proposée par « Public Enemy » nous invite à suivre Kang Chul-joong (Sol Kyung-gu), inspecteur de police, qui se retrouve à enquêter sur un double homicide violent. Bientôt, il va soupçonner Cho Kyu-hwan (Lee Sung-jae), le propre fils des victimes. Profondément persuader que Kyu-hwan est le meurtrier, le policer, peu orthodoxe dans ses méthodes, va mettre la pression sur son suspect, en se rendant sur son lieu de travail, en rendant visite à sa femme, en le suivant sans se cacher dans les nombreux déplacements quotidiens de celui-ci. Le but étant de le faire craquer en le maintenant sous pression. Mais à ce petit jeu, c’est Chul-joong lui-même qui craque le premier, et lors d’un interrogatoire, il frappe violemment son suspect. Sa hiérarchie n’a d’autres choix que de le relever de ses fonctions, et le policer se retrouve à la circulation. Peu importe, Chul-joong est bien décidé à prouver que Kyu-hwan est non seulement le meurtrier de ses parents, mais également un psychopathe qui a fait d’autres victimes…
Le scénario de « Public Enemy » aura été écrit à quatre mains, soit Baek Seung-jae, Jung Yoon-seup, Kim Hyun-jung, et Chae Yoon-suk. L’histoire qui en découle apparaît aujourd’hui comme usuelle avec un flic peu conventionnel d’un côté et un meurtrier en col blanc. D’un côté, nous avons l’inspecteur Kang Chul-joong (Sol Kyung-gu), policier corrompu qui touche des pots-de-vin et vole la drogue des criminels pour la revendre pour son compte. Ses méthodes font de lui une cible pour les affaires internes qui enquêtent sur lui. En outre, cet inspecteur violente les suspects et aborde une apparence négligée. De l’autre côté, nous avons Cho Kyu-hwan (Lee Sung-jae), un homme d’affaires qui œuvre dans la finance. Bien sous tous rapports, marié et père d’une petite fille, il présente bien, charmant et poli. Mais sous cette façade se cache un psychopathe. Régulièrement, il tue les personnes qui ont terni sa journée. Un chauffeur de taxi, un autre homme d’affaires bousculé accidentellement dans un restaurant, et finalement ses propres parents, pour un différend financier.
La mise en scène proposée par Kang Woo-suk installe « Public » sur un rythme moyen. Les différentes scènes de palabre sont ponctuées par des scènes d’action. Parfois, même ces scènes d’action font figure de remplissage, car elles n’apportent pas grand chose au développement à proprement parlé. En dehors de la confrontation finale, et des meurtres perpétrés par le principal antagoniste, les affrontements physiques se limitent à des corrections infligées par le policier à des voyous. On peut noter la présence de cette « coutume » où les supérieurs admonestent physiquement leurs subalternes en leur donnant des claques derrière la tête, voire en leur distribuant des coups de pieds dans les tibias.
Pour l’époque, les valeurs de productions proposées autour de « Public Enemy » sont plus que correctes. La photographie présentée par Kim Sung-bog offre différents point de vue de la société coréenne. On peut bien mesurer l’univers social des deux principaux protagonistes de l’histoire. La bande originale orchestrée par Jo Yeong-wook est plutôt agréable, bien que discrète. Ce directeur musical est sans doute plus connu pour ses collaborations avec le réalisateur Park Chan-wook. Pourtant, rien que sur la dernière décennie, il a travaillé sur des films comme « The Client » (2011), « The Spies » (2012), « New World » (2013), « Kundo: Age of the Rampant » (2014), « The Handmaiden » (2016) ou encore « The Spy Gone North » (2018). Enfin, l’édition délivrée par Ko Im-pyo offre un métrage sans réel temps mort, ne laissant pas de place pour la lassitude.
En conclusion, « Public Enemy » est un thriller d’action correct, disposant d’une histoire basique, d’une intrigue usuelle et d’un développement mêlant l’humour et l’action. Le rythme est modéré, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est convenable, la bande originale est agréable et l’édition est propre. La distribution offre de bonnes prestations et c’est assurément la performance de Sol Kyung-gu qu’on retiendra le plus de ce métrage. Un film qui reste divertissant, et qui permet de mesurer ô combien le cinéma coréen à su évoluer lors de ces deux dernières décennies.
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