Corée du Sud, Crime - Policier, Historique, Mystère, Thriller

SHADOWS IN THE PALACE (2007) ★★★☆☆


Shadows in the Palace (2007)

 

Une servante de la Cour est retrouvée pendue. Lors de l’autopsie, la médecin du palais soupçonne un meurtre et commence à enquêter sur l’affaire. Profondément motivée par un sens de la justice, cette médecin va courageusement lutter contre sa hiérarchie et les us et coutumes de la Cour afin de démasquer le meurtrier…

 

 

« Shadows in the Palace » est un thriller histoire sud-coréen à connotation mystérieuse, datant de 2007, co-dirigé et réalisé par Kim Mee-jung, qui a travaillé sur le scénario de « The Concubine » (2012) et sur le montage de « Natural City » (2003). Les acteurs principaux sont Park Jin-hee, qu’on a pu voir dans « Grape Candy » (2012), Yoon Se-ah, qu’on a pu voir dans « Blood Rain » (2005), Seo Young-hee, qu’on a pu voir dans « The Accidental Detective 2: In Action » (2017), Im Jung-eun, qu’on a pu voir dans « Tazza: The High Rollers » (2006), Jeon Hye-jin, qu’on a pu voir dans « Venus Talk » (2014), et Kim Sung-ryung, qu’on a pu voir dans « The Fatal Encounter » (2014).

L’histoire proposée par « Shadows in the Palace » nous plonge dans la période de la dynastie Joseon, au sein d’un groupe de gungnyeo, ou des femmes du palais. Le terme couvre différentes catégories d’employés allant des courtisanes aux domestiques en passant par les servantes, les médecins, les gardes, les habilleuses, etc. Assermentées dans le secret, la soumission, le célibat, la chasteté, les femmes du palais consacrent officiellement leur vie au bien-être de la famille royale. À ce stade, le royaume n’a pas d’héritier du trône, alors que la concubine royale Hee-bin (Yoon Se-ah) a donné naissance à un fils. La reine mère souhaite que la reine adopte l’enfant comme étant le sien, mais Hee-bin hésite, craignant qu’elle ne soit éliminée une fois l’adoption devenue officielle.

Un matin, alors que les servantes vaquent à leurs occupations, l’une d’elles, Wol-ryung (Seo Young-hee), la plus proche de la concubine Hee-bin est retrouvée morte, pendue à un chevron du plafond dans l’une des chambres du palais. En supposant au départ qu’il s’agissait d’un suicide, Chun-ryung (Park Jin-hee), l’infirmière royale, découvre au fur et à mesure de l’avancée de son autopsie que Wol-ryung a été assassinée par étranglement. Elle découvre également des signes qui indiquent que cette femme de chambre venait d’accoucher peu de temps avant son meurtre, chose complètement prohibée par le règlement du palais. Ignorant les directives de sa hiérarchie qui l’incitent à conclure rapidement l’affaire en indiquant qu’il s’agit d’un suicide, Chun-ryung part à la recherche de réponses…

Le scénario concocté par Choi Seok-hwan et Kim Mee-jung, qui endosse ici la double casquette de co-scénariste et réalisateur, est ambigu. On pourrait juger le film différemment en le divisant en deux parties. La première est probablement la plus intéressante, la plus captivante, puis la seconde partie transforme le métrage en quelque chose d’abscons, fouillis qui fait décrocher le spectateur de manière assez spectaculaire. Dès lors que l’histoire prend une tournure fantastique, avec la présence insistante d’un fantôme, ou d’un esprit, la polarisation est détruite. Autant, on adhère à la quête de vérité de cette infirmière, médecin légiste avant l’heure, qui lève progressivement les énigmes afin d’identifier les responsables et leurs motivations réelles, autant on se perd avec l’arrivée d’une approche mystique, obscure et irrationnelle.

On saluera bien entendu cette farouche volonté de proposer une histoire qui se déroule quasiment intégralement dans un univers féminin. Il n’y aura donc aucune surprise en découvrant que le réalisateur est une réalisatrice, Kim Mee-jung. On se rendra compte que ces femmes sont, d’une part , capables d’humanité, en quête de vérité et de justice, mais d’autre part, qu’elles sont également capables de violence, de brutalité, de malfaisance et de cruauté. On retrouve des intrigues, des manœuvres, des complots et des trahisons afin d’assouvir toutes formes de quêtes personnelles. Le personnage principal, l’infirmière Chun-ryung interprété avec force par Park Jin-hee, appartient à cette première catégorie et s’inscrit donc dans une lignée de justiciers, relevant les indices, cherchant les preuves, les témoignages tout en se heurtant à la tradition, aux us et coutumes et à la hiérarchie qui n’hésite pas à faire disparaître les indices, les documents et même les personnes.

Les valeurs de production sont superbes, la photographie proposée par Lee Hyung-deok est splendide avec une belle élaboration des décors et des costumes. La bande originale orchestrée par Lee Hyung-deok est très agréable avec des partitions qui accompagnent judicieusement les moments les plus importants du récit. Enfin, l’édition élaborée par Kim Jae-bum et Kim Sang-bum permet d’obtenir un film prenant dont on ne voit pas passer le temps. En effet, on absorbe les 118 minutes du métrage sans s’ennuyer malgré la dernière partie qui installe le récit dans une forme inintelligible. Ce dernier a d’ailleurs une longue carrière derrière lui, ayant œuvré sur plus de 130 métrages, dont des classiques comme « Sympathy for Lady Vengeance » (2005), « Blades of Blood » (2010), « The Man from Nowhere » (2010), « The Front Line » (2011), « Nameless Gangster: Rules of the Time » (2012), « Hwayi: A Monster Boy » (2013), « A Taxi Driver » (2017) ou encore « The Spy Gone North » (2018).

En conclusion, « Shadows in the Palace » est un thriller historique passionnant dans sa grande première partie qui devient singulièrement inintelligible dans sa seconde partie. L’intrigue est captivante, mais le développement est désorientant. L’histoire est attractive, le récit perd en fluidité dès lors qu’on bascule dans le mystérieux et la narration fait appel à de nombreux flashbacks. La photographie est très belle, la bande originale est sympathique et l’édition est bien travaillée. La distribution, quasiment à 100% féminine, offre de très bonnes prestations. Park Jin-hee offre une performance très réussie d’une femme dangereusement rebelle pour l’époque. Un film qui remplit très bien sa fonction de divertissement. À découvrir…

 

 

 

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À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

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