Une romancière à succès s’isole dans une vieille maison d’un petit village isolé afin de trouver l’inspiration. Rapidement, sa fille qui l’accompagne, semble jouer avec un camarade invisible. Ce dernier lui raconterait une histoire que l’écrivaine va coucher sur le papier. Son roman va devenir un bestseller, mais le succès sera de courte durée, car les médias vont l’accuser de plagiat….
« Beseuteuselleo » (베스트셀러), ou « Bestseller » pour la distribution internationale, est un thriller mystérieux sud-coréen datant de 2010, écrit et réalisé par Lee Jeong-ho, à qui l’on doit également « The Beast » (2018). Les acteurs principaux sont Uhm Jung-hwa, qu’on a pu voir dans « Princess Aurora » (2005), Ryu Seung-ryong, qu’on a pu voir dans « Extreme Job » (2019), Lee Do-kyung, qu’on a pu voir dans « Memories of the Sword » (2014), Cho Jin-woong, qu’on a pu voir dans « The Spy Gone North » (2018), Lee Sung-min, qu’on a pu voir dans « The Attorney » (2013), Park Sa-rang, qu’on a pu voir dans « Blood and Ties » (2013). Ce métrage est paru le 15 avril 2010 en Corée.
L’histoire proposée par « Bestseller » nous invite à suivre Baek Hee-soo (Uhm Jung-hwa), une auteure à succès depuis 20 ans. Sa réputation est détruite du jour au lendemain quand elle se retrouve accusée d’avoir plagié un essai d’une personne ayant participé à un concours qu’elle avait précédemment jugée. Désormais, elle lutte contre une dépression et contre le syndrome de la page blanche depuis près de deux années. Hee-soo accepte la suggestion de son éditeur d’aller s’installer dans une maison de campagne isolée dans une petite ville rurale, en compagnie de sa fille Yeon-hee (Park Sa-rang), où elle pourra se ressourcer et écrire en paix. Rapidement, l’enfant raconte qu’une mystérieuse femme invisible circulant dans la maison lui raconte des histoires. Hee-soo transforme alors ces histoires fascinantes en un nouveau roman. Celui-ci devient instantanément un best-seller, mais la renommée retrouvée de l’auteure ne dure pas longtemps, car elle est à nouveau accusée de plagiat d’un ouvrage écrit dix ans auparavant. Pour prouver sa bonne foi, Hee-soo retourne dans la maison isolée pour découvrir la vérité et comprendre avec qui sa fille parlait…
Le scénario concocté par Lee Jeong-ho, qui endosse ici la double casquette de réalisateur et de scénariste, est quelque peu maladroit, et n’est pas sans rappeler deux métrages américains, soit « Sixième Sens » (1999) de M. Night Shyamalan pour le twist qui intervient ici à mi-parcours du récit et « The Uninvited » (2009), réalisé par The Guard Brothers, film lui-même inspiré par un film coréen, « A Tale of Two Sisters » (2003), réalisé par Kim Jee-woon. On devine assez vite la réalité sur la situation de Yeon-hee, la fillette, et cela sera donc confirmé par son père, Park Young-joon (Ryu Seung-ryong). Dès que ces révélations sont données, « Bestseller » prend une orientation complètement différente, où le personnage central cherche la vérité sur les faits qui se sont jadis déroulés dans la maison. Le côté surnaturel disparaît complètement pour offrir un récit qui s’approche du survival, où l’héroïne démasquée par les auteurs d’un meurtre, tente de lui régler son compte.
Des différents personnages qui interviennent au fur et à mesure du développement, on va se focaliser sur Baek Hee-soo. L’écrivaine est une femme perdue, d’une part des événements passés l’ont profondément perturbée. D’autre part, son intégrité de romancière est remise en question pour des problèmes de plagiat. Autant, on comprend que la seconde accusation est fondée, trouvant son explication, et par extension vient dédouaner l’auteure à succès, autant la première accusation n’est absolument pas expliquée et/ou justifiée. Au registre de ce que j’ai l’habitude d’appeler les trous d’un scénario, on ne comprend pas la raison du point de bascule entre l’incapacité de Hee-soo à pondre une nouvelle histoire pour son nouveau livre, et sa boulimie soudaine d’écriture. D’un seul coup, sans que l’on sache pourquoi elle trouve l’inspiration pour écrire sans relâche son nouveau roman. Le second personnage n’est autre que Yeon-hee, la fillette. Ce personnage est la clé du mystère qui anime la première partie du récit. Elle joue et se retrouve souvent livrée à elle-même. Cependant, ses discussions avec un personnage invisible, qu’on considère qu’il ne serait que le fruit de son imagination d’enfant, ont le chic d’agacer profondément sa mère.
Les valeurs de production concernant « Bestseller » sont d’une très bonne qualité. La photographie délivrée par Choi Young-hwan est sympathique avec un très bon travail au niveau des décors. L’univers rural est très bien marqué et la maison tranche avec le style coréen. Les intérieurs sont très intéressants, idéaux pour le thème développé, du mystère et une pointe d’horreur. La bande musicale orchestrée par Kim Jun-seong est très agréable, venant idéalement appuyer les moments de tension et apportant une bonne touche de stress à l’atmosphère du film. Le montage offert par Shin Min-kyung est un peu étrange. D’une durée de 117 minutes, le film se scinde en deux parties distinctes, avec deux rythmes différents et deux ambiances disparates.
En conclusion, « Bestseller » est un bon thriller disposant d’une histoire familière, d’une intrigue en deux étapes et d’un développement inégal. Le rythme est évolutif, le récit est relativement fluide, mais comporte quelques brèches et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est bien structurée, le monde rural, la maison, le modernisme de la ville sont bien représentés, la bande originale pèse fortement sur l’ambiance du film. La distribution offre de bonnes prestations, dominée par les performances d’Uhm Jung-hwa qui offre un personnage à la limite de la folie, parfois hystérique, mais toujours animé par la découverte de la vérité, et la jeune Park Sa-rang, qui étonne par la qualité de son jeu. Un ensemble correct qui à défaut d’être original reste captivant et divertissant. À voir …
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