Une adolescente disparaît, sa famille s’inquiète, mais la police piétine jusqu’au décès brutal de voisins qui semblaient tous avoir un lien avec l’adolescente…
« Bulsinji-ok » (불신지옥), ou « Living Death » pour la distribution internationale, mais que l’on trouve également sous le titre de « Possessed », est un film d’horreur sud-coréen datant de 2009, écrit et réalisé par Lee Yong-ju, à qui l’on doit également « Architecture 101 » (2012). Les acteurs principaux sont Nam Sang-mi, qu’on a pu voir dans « Dead Friend » (2004), Shim Eun-kyung, qu’on a pu voir dans « Psychokinesis » (2018), Ryu Seung-ryong, qu’on a pu voir dans « The Admiral: Roaring Currents » (2014), Kim Bo-yeon, qu’on a pu voir dans « Moby Dick » (2011), Jang Young-nam, qu’on a pu voir dans « The Negotiation » (2018), Moon Hee-kyung, qu’on a pu voir dans « The Treacherous » (2015), et Shin Eun-jung, qu’on a pu voir dans « Canola » (2016). Ce film est paru le 12 août 2009 en Corée et a été récompensé du prix du Meilleur Scénario aux 30e Blue Dragon Film Awards.
L’histoire proposée par « Living Death » nous invite à suivre Hee-jin (Nam Sang-mi), une étudiante qui doit subitement rentrer chez elle après un appel téléphonique de sa mère lui annonçant la disparition de sa sœur de 14 ans, So-jin (Shim Eun-kyung). Lorsqu’elle arrive dans l’appartement familial, sa mère (Kim Bo-yeon), fervente catholique refuse de faire appel à la police, préférant se réfugier dans la prière. Hee-jin passe outre ses recommandations et l’inspecteur Tae-hwan (Ryu Seung-ryong) s’occupe de l’affaire. Pour lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure, s’agissant probablement d’une fugue. Toutefois, l’affaire prend une tournure toute différente, lorsqu’une voisine se suicide en laissant une lettre d’excuses adressée à So-jin. Les investigations laissent entrevoir que cette dernière était possédée. Des événements de plus en plus étranges commencent à se développer et des morts suspectes ont lieu dans l’environnement direct de So-jin laissant Hee-jin dans le désarroi et l’inspecteur Tae-hwan dans l’expectative…
« Living Death » est à la fois un thriller et un film d’horreur. Durant la quasi-totalité du film, Hae-jin et l’inspecteur Tae-hwan recherchent la jeune So-jin disparue. Ensemble, ou chacun de son côté. L’inspecteur est atterré par les témoignages qui laissent une grande place au surnaturel. Bien que profondément incrédule, aussi bien par l’approche religieuse de la mère de So-jin que par l’aspect mystique et chamanique de l’affaire. L’ensemble l’ébranle, étant lui-même face à une situation personnelle compliquée par rapport à la maladie de son enfant et la détresse de sa femme. Les éléments horrifiques sont plutôt classiques avec des silhouettes qui traversent l’écran en contre-champ, des ombres, des portes qui s’ouvrent toutes seules, des yeux révulsés, des visages blafards, des corps meurtris. Rien de révolutionnaire, rien d’original, des choses familières, mais c’est correctement utilisé.
Le scénario concocté par Lee Yong-ju, qui endosse ici la double casquette de scénariste et de réalisateur, bien que primé, comporte certains trous. Bien qu’il ne faille pas systématiquement chercher à tout comprendre dans un film d’horreur s’articulant sur le mystique et/ou le paranormal, on s’emploie toujours à être cartésien face à ce que l’on nous propose. Certains aspects ne sont pas clairement expliqués et sont finalement masqués par un épilogue simple et des révélations qui lèvent le voile sur une bonne grosse partie du mystère. De l’ensemble des personnages, on retiendra essentiellement celui de la sœur aînée de la disparue, Hee-jin incarnée avec réalisme par Nam Sang-mi dans la bonne majorité du récit. Personnellement, j’ai commencé à ne plus adhérer au personnage dès lors que celui-ci se retrouve également sous l’emprise de ce qui s’apparente à une forme de possession par intermittence. Soit tu es possédée, soit tu ne l’es pas. Cela manque de simplicité. Je lui ai donc préféré le personnage de l’inspecteur Tae-hwan, interprété par l’excellent Ryu Seung-ryong. L’acteur offre une excellente performance, qui a elle seule mérite qu’on regarde ce film. Le pauvre tombe des nues. Il est tantôt ahuri, tantôt consterné face aux éléments de ses investigations.
Les valeurs de production de « Living Death » sont correctes. La photographie délivrée par Jo Sang-yoon est simple tout en s’attachant à préciser le niveau de vie modeste des principaux protagonistes de l’histoire, centré pour l’essentiel dans un immeuble de banlieue. La bande musicale et sonore orchestrée par Kim Hong-jib est excellente et participe grandement aux effets de frayeur et de tension proposés par le développement de l’intrigue. L’édition signée par Kim Jae-bum et Kim Sang-bum débouche sur un métrage de 106 minutes bien équilibré qui s’avère prenant dans sa majorité. À noter que Kim Sang-bum est loin d’être un inconnu œuvrant comme monteur depuis la fin des années 1990 et ayant travaillé sur des dizaines et des dizaines de films. Il a été primé à plusieurs reprises pour son travail dont notamment pour « Sympathy for Mr. Vengeance » (2002), « Oldboy » (2003), « Blood Rain » (2005) ou encore « The Man from Nowhere » (2010).
En conclusion, « Living Death » est un film d’horreur classique dans la moyenne, sans être vraiment bon et sans être fondamentalement mauvais. L’histoire est conventionnelle, l’intrigue est simple et le développement manque parfois de fluidité. Le rythme est cohérent, le récit est parfois embrouillé et la narration fait appel a de multiples flashbacks. La photographie est basique, la bande originale est excellente et l’édition permet de garder le spectateur captivé. La distribution offre de bonnes prestations cependant dominée par la performance de Ryu Seung-ryong. L’ensemble se laisse regarder sans être fondamentalement marquant.
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