Des soldats de Corée du Nord et de Corée du Sud, ainsi qu’un pilote américain, se retrouvent dans un village isolé, où ses habitants ignorent largement ce qui se passe dans le monde extérieur, y compris la guerre.
« Welkeom tu dongmakgol » (웰컴 투 동막골), ou « Welcome to Dongmakgol » pour la distribution internationale, est un film dramatique sud-coréen datant de 2005, co-écrit et réalisé par Park Kwang-hyun, à qui l’on doit également « Fabricated City » (2017). Les acteurs principaux sont Jung Jae-young, qu’on a pu voir dans « Broken » (2013), Shin Ha-kyun, qu’on a pu voir dans « Extreme Job » (2018), Kang Hye-jung, qu’on a pu voir dans « Lucid Dream » (2016), Im Ha-ryong, qu’on a pu voir dans « Neighbors » (2012), Seo Jae-kyung, qu’on a pu voir dans « Wild Card » (2003), et Ryu Deok-hwan, qu’on a pu voir dans « Default » (2018). Ce métrage est également connu sous le titre de Battle Ground 625. Ce film est paru le 4 août 2005 en Corée.
En septembre 1950, durant la guerre de Corée, Neil Smith (Steve Taschler), un pilote américain se crashe dans une région reculée et montagneuse. Les habitants de Dongmakgol, petit village de montagne coupé du monde, viennent en aide au pilote blessé. Pendant ce temps, un peloton de soldats nord-coréens tombe dans une embuscade tendue par une unité sud-coréenne. Trois soldats nord-coréens parviennent à s’échapper en empruntant un passage montagneux escarpés. Ils parviennent au village de Dongmakgol, où vient tout juste d’arriver deux militaires sud-coréens. Après plusieurs moments de tension, l’ensemble des soldats finit par se détendre et participent aux travaux du village ainsi qu’aux récoltes. Cependant, un commando venu porter assistance à Neil Smith va semer le trouble dans le village et tous devront faire front pour neutraliser les nouveaux venus au comportement agressif. Après coup, ils devront s’associer pour détourner un bombardement massif du secteur par les alliés qui sont persuadés que la région fourmille de batterie anti-aérienne. Le passible village est en danger…
Le scénario concocté par Kim Joong, Jang Jin et Park Kwang-hyun est très bien écrit. On notera que ce dernier, Park Kwang-hyun, endosse ici la double casquette de co-scénariste et de réalisateur. Le récit prend le temps de bien installer les différents personnages et de démontrer les tensions qui opposent les différents protagonistes. On peut même mesurer une certaine stupidité chez les belligérants qui n’ont parfois qu’une connaissance superficielle du conflit qui les oppose. L’ensemble des habitants de ce petit village de Dongmakgol sont complètement naïfs, vivant dans une bulle, en ne se préoccupant que des choses de leur quotidien. Cette situation est paraphrasée, amplifiée par la présence du personnage incarné Kang Hye-jung. Une jeune femme écervelée qui ne mesure nullement la dangerosité de la situation. L’injustice et les exactions orchestrées vont finir de renforcer les liens des différents protagonistes qui vont s’associer, au-delà de leurs différences, pour tenter de sauver le village.
Sur une durée de 133 minutes, « Welcome to Dongmakgol » offre un rythme qui oscille entre scènes d’action, discussions et situations humoristiques. La scène de confrontation entre les différents personnages principaux et un sanglier, venu semer la zizanie, est particulièrement originale et cocasse. La bataille finale est pleine d’émotion avec son lot de sacrifices dans une opposition inégale. Finalement, ce métrage est un parfait exemple du film anti-guerre, qui démontre, certes avec certains défauts, qu’en se côtoyant, qu’en discutant ensemble, qu’en agissant côte à côte pour le bien de la collectivité, on peut surpasser nos différences pour aller de l’avant. En définitive, le véritable héros de toute cette histoire est probablement le village de Dongmakgol, qui semble protégé par une force invisible matérialisé par cette nuée de papillons.
Les éléments de production développés pour « Welcome to Dongmakgol » sont légèrement supérieurs à la moyenne. La photographie Choi Sang-ho est sympathique, offrant de superbes visuels de la montagne. Les décors expriment parfaitement l’univers paysan, accompagné par une petite pointe de mystique, représentée par la présence de statuettes en papier mâché qui borde le sentier permettant d’accéder au village. La bande musicale orchestrée par Joe Hisaishi, compositeur japonais, est vraiment excellente, offrant une coloration très poétique à une multitude de scènes. Enfin, le montage présenté par Steve M. Choe offre un film qui aurait peut-être gagné en dynamisme en le raccourcissant d’une bonne trentaine de minutes. Rappelons que le cinéaste fut le monteur de nombreux métrages dont « Montage » (2013), « Snowpiercer » (2013), « Northern Limit Line » (2015), ou encore « Operation Chromite » (2016). On notera que Kang Hye-jung a remporté le Blue Dragon Film Award dans la catégorie de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle pendant qu’Im Ha-ryong remportait celui dans la catégorie du Meilleur Acteur dans un Second Rôle.
En conclusion, « Welcome to Dongmakgol » est un très bon film dramatique disposant d’une histoire originale, d’une intrigue classique et d’un développement atypique. Le rythme est pondéré laissant suffisamment de temps pour positionner les personnages, le récit est fluide et la narration est linéaire en dehors de quelques flashbacks présentés sous forme de rêves/cauchemars. La photographie est très agréable, la bande musicale est gracieuse et permet de bien distinguer l’aspect amusant des moments plus graves. Le montage est propre, mais aurait permis au film de gagner du punch en étant écourté de quelques minutes. La distribution offre de très bonnes prestations et la performance délivrée par Kang Hye-jung mérite amplement ses récompenses. L’ensemble est attachant et mérite qu’on lui accorde une bonne recommandation.
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