Quatre amis d’enfance voient leurs routes se séparer après le lycée. Deux poursuivent leurs études à l’université tandis que les deux autres deviennent des gangsters de clans rivaux.
« Chin-gu » (친구), ou « Friend » pour la distribution internationale, est un film d’action dramatique sud-coréen datant de 2001, écrit et réalisé par Kwak Kyung-taek, à qui l’on doit également « The Classified File » (2015). Les acteurs principaux Yu Oh-seong, qu’on a pu voir dans « The Great Battle » (2018), Jang Dong-gun, qu’on a pu voir dans « No Tears for the Dead » (2014), Seo Tae-hwa, qu’on a pu voir dans « Norigae » (2012), et Jung Woon-taek, qu’on a pu voir dans « City of Damnation » (2008). Ce métrage est paru le 31 mars 2001 en Corée.
L’histoire proposée par « Friend » nous invite à suivre la vie de quatre amis d’enfance : Joon-seok (Yu Oh-seong), le chef du groupe dont le père est un puissant patron de la mafia ; Dong-su (Jang Dong-gun), bras-droit de Joon-seok, dont le père est un entrepreneur de pompes funèbres, Jung-ho (Jung Woon-taek) le clown de la bande ; et Sang-taek (Seo Tae-hwa), qui s’avère être un étudiant exemplaire. Enfants, ils jouent ensemble, au collège, ils font les 400 coups, et au lycée les destins commencent à se mettre en place, Joon-seok et Dong-su étant les petits caïds de leur établissement scolaire. Après avoir obtenu leur diplôme, Sang-taek et Jung-ho partent pour l’université, laissant leurs deux autres camarades s’engager dans des gangs mafieux. Les années passent, Joon-seok et Dong-su sont désormais opposés et une animosité se fait de plus en plus forte, au grand désespoir de Sang-taek et Jung-ho, qui sont désormais cantonnés à être des spectateurs passifs de la rivalité grandissante…
« Friend » est considéré par beaucoup de passionnés comme l’un des premiers classiques à sortir de la nouvelle vague coréenne. Il semble avoir fait ses preuves par rapport à bon nombre de ses contemporains à la même époque. À un moment donné, il fut le film coréen le plus rentable de tous les temps et a mérité, à juste titre, un tas de prix lors de divers festivals et autres cérémonies dédiées au cinéma. Ce film se démarque immédiatement de la plupart des films de l’époque où il a été tourné, en installant son récit dans les rues de Busan plutôt que dans la métropole animée de Séoul. Cela donne un aspect et une sensation uniques allant jusqu’à une forte implication des acteurs, utilisant le dialecte local.
Kwak Kyung-taek, qui endosse ici la double casquette de scénariste et de réalisateur, a précisé que son film était semi-autobiographique, et cela donne une dimension passionnelle au récit de son premier long-métrage. Passion qui n’était plus aussi présente dans ses films suivants, tels que les thrillers d’action « Typhoon » (2005) et « Eye for an Eye » (2008). Il n’était donc guère surprenant qu’en 2009, il soit revenu vers les personnages de ce premier film, donnant une suite intitulée « Friend 2, The Great Legacy » que je souhaite visionner rapidement dans la foulée de ce premier opus.
« Friend » s’inscrit dans un rythme plutôt modéré avec plusieurs scènes explosives. Les événements sont racontés à intervalles réguliers, 1976, 1981, 1984, 1990, et sont présentés par le personnage incarné par Jung Woon-taek, avec une certaine nostalgie en regardant ainsi les années passer. Cette narration ne sert pas seulement à faire avancer l’histoire, elle permet également au spectateur de s’immerger dans les émotions d’une personne qui regarde en arrière avec probablement les regrets qui l’accompagnent. À mi-parcours, les personnages campés par Yu Oh-seong et Jang Dong-gun, prennent une orientation dans leur vie qui se présente comme étant plus sombre que celle des deux autres, qui veulent rester concentrés sur leurs études. Inévitablement, les mondes de deux protagonistes ayant décidé d’œuvrer dans les gangs, sont nettement plus violents. Cette violence est dépeinte de manière brutale et s’achèvera dans la mort d’un des personnages principaux dans une séquence singulièrement féroce et brutale.
D’une manière générale, les valeurs de production du film sont tout à fait acceptables pour un film d’une vingtaine d’années. La photographie présentée par Hwang Gi-seok est d’un très bon niveau. Le cinéaste marque bien les différentes périodes en multipliant les visuels et en gardant quelques lieux symboliques en référence, comme l’établissement mortuaire du père de Dong-su. La bande originale a été confiée à plusieurs compositeurs. En effet, Choi Man-sik, Choi Sun-sik, Im Ju-hui, Choe Seung-yeon, Oh Hye-won, et Luc Baiwir ont oeuvré de concert pour proposer l’accompagnement musical du film. Différentes sonorités viennent accompagner chaque période de manière significative. Enfin, le montage délivré par Park Gok-ji, offre un bon équilibre entre les passages violents et la mise en place de la relation de plus en plus délétère entre les deux principaux protagonistes. Rappelons que ce cinéaste œuvre dans le septième art depuis 1987 et qu’il a déjà plus de 100 métrages à son actif.
En conclusion, « Friend » est un bon film d’action fortement pigmenté par le drame à la sauce gangster. Le métrage dispose d’une histoire classique mettant en avant les distanciations qui s’installent en fonction des choix de vie des protagonistes. Le rythme est modéré, le récit est fluide et la narration est linéaire, en dehors de la scène de fin, qui nous ramène au début du film. La photographie est de bonne qualité, la bande originale est plaisante et le montage est maîtrisé. La distribution offre de bonnes prestations, et bien que le récit est sur quatre personnages, le focus se place essentiellement sur deux d’entre eux, permettant à Yu Oh-seong et Jang Dong-gun de sortir du lot. L’ensemble reste agréable à regarder malgré le poids des années…
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