Une tueuse en série et une autre femme, au téléphone dans une maison, à 20 ans d’intervalle. Et l’une menace le passé et la vie de l’autre pour changer son propre destin.
« Kol » (콜), ou « The Call » pour la distribution internationale, est un thriller sud-coréen datant de 2020, écrit et réalisé par Lee Chung-hyun, qui signe ici son premier long-métrage. Les acteurs principaux sont Park Shin-hye, qu’on a pu voir dans « #Alive » (2020), Jeon Jong-seo, qu’on a pu voir dans « Burning » (2018), Kim Sung-ryung, qu’on a pu voir dans « The Fatal Encounter » (2014), Lee El, qu’on a pu voir dans « Inside Men » (2015), Oh Jung-se, qu’on a pu voir dans « Extreme Job » (2019), et Lee Dong-hwi, qu’on a pu voir dans « The Handmaiden » (2016). Ce film est paru sur Netflix le 27 novembre 2020. La date de sortie de ce métrage a été affectée par la pandémie de COVID-19, toujours en cours.
Bien que l’on puisse classifier « The Call » dans différents genres, tels que horreur, crime ou encore serial killer, c’est, de mon point de vue, l’aspect thriller qui tient le haut du pavé. En effet, le scénario proposé par Lee Chung-hyun, qui endosse ici la double casquette de scénariste et de réalisateur, est particulièrement captivant, développant une forte intrigue. En 2019, Kim Seo-yeon (Park Shin-hye), 28 ans, égare son téléphone alors qu’elle rend visite à sa mère malade, vivant dans une zone rurale. En arrivant dans sa maison d’enfance abandonnée et fortement délabrée, elle trouve un téléphone vieux de plusieurs décennies sur lequel elle va recevoir des appels d’une jeune femme en détresse qui prétend qu’elle est torturée par sa mère.
Intriguée par ses mystérieux appels, Kim Seo-yeon mène de rapides investigations qui vont lui permettre de comprendre que la personne au bout du fil n’est autre que Oh Young-sook (Jeon Jong-seo) qui vivait dans cette même maison, mais en 1999… Les deux jeunes femmes peuvent donc communiquer à travers le temps et échanger des informations sur leurs situations respectives. Passé le stade de la découverte, Oh Young-sook, entreprend d’agir en 1999 de manière à interférer sur la vie de Kim Seo-yeon, ce qui va profondément modifier la situation de cette dernière en 2019. Progressivement, Oh Young-sook va dévoiler sa véritable nature de psychopathe et ainsi devenir une véritable menace sur l’existence même de Kim Seo-yeon…
Toujours de mon point de vue, il y a trois personnages marquants dans ce récit. La mère de Young-sook, incarnée par Lee El, est plutôt austère, froide et dans les premiers temps, on lui attribue le rôle de l’antagoniste, avant de se rendre compte qu’il n’en est rien. Chamane de son état, elle cherche à éloigner les mauvais esprits qui habitent sa fille. Kim Seo-yeon, est une jeune femme en rupture avec sa mère. Interprétée avec justesse par Park Shin-hye, elle impressionne particulièrement pendant les moments émotionnels. Son désespoir semble réel et ne se présente pas sous la forme hystérique que l’on voit régulièrement dans les films d’horreur. En effet, elle fait porter la responsabilité à cette dernière sur le décès de son père, qui a tragiquement perdu la vie dans l’incendie de leur maison. On découvrira que ses certitudes concernant cet accident domestique étaient fausses. Toutefois, c’est probablement le personnage d’Oh Young-sook qui s’avère être le plus intéressant. Incarnée avec beaucoup de force par Jeon Jong-seo, découverte dans « Burning » en 2018. Apparaissant dans un premier temps comme une victime, on découvre graduellement son côté sombre, jusqu’à finalement la positionner comme la véritable méchante de l’histoire.
D’une durée de 112 minutes, l’intrigue est particulièrement haletante. L’action se partage entre le temps présent, en 2019, et le passé, en 1999. La tension monte en pression progressivement et rien ne semble pouvoir empêcher l’antagoniste de disposer de l’avenir du personnage principal. On pourra regretter que rien ne vienne expliquer le pourquoi de cette mystérieuse connexion téléphonique à travers le temps. Et le twist final n’arrange rien, au point de laisser la porte ouverte vers une suite possible…
La maison familiale pourrait presque être considérée comme un personnage à part entière. Présentée sous différents aspects en fonction des périodes et des distorsions du temps, elle est tantôt moderne, tantôt propre et rangée, mais à d’autres moments elle est ravagée par le temps, sans vie, terne et triste. Cette maison participe grandement à l’ambiance générale du récit. Une atmosphère qui se fait parfois effrayante, notamment avec la zone secrète de la demeure, dont l’accès est dissimulé derrière un mur. L’ensemble permet de créer un niveau de suspense densément rempli. Il est également agréable qu’aucun jump scare n’ait été utilisé, car après tout nous voilà là en présence d’un thriller et non pas d’un véritable film d’horreur.
En conclusion, « The Call » est un très bon thriller, disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue habilement ficelée et d’un développement laissant une grande part au suspense. Le rythme est plutôt tendu, le récit est fluide et la narration se divise sur deux périodes distinctes séparées d’une vingtaine d’années. La photographie délivrée par Jo Young-jik est très soignée et vient participer à l’élaboration de l’atmosphère du film. Les quelques effets spéciaux sont propres. La bande originale orchestrée par Dalpalan est discrète et le montage proposé par Yang Jin-mo est de grande qualité. La distribution réduite offre de très bonnes prestations avec un petit plus pour Jeon Jong-seo pour son incarnation du personnage déjanté. L’ensemble est suffisamment prenant pour faire de ce métrage un très bon divertissement.
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Ce film a l’air génial !
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