

Depuis qu’elle est enfant, Yeon-hee a toujours voulu être une héroïne. Maintenant, qu’elle est une jeune femme dynamique, elle est transportée dans un monde parallèle et se voit offrir l’opportunité d’être véritablement une héroïne…

« Bul-eo-ra Geom-pung-a » (불어라 검풍아), ou « Slate » pour la distribution internationale, est un film d’action sud-coréen datant de 2021, réalisé par Jo Bareun, à qui l’on doit également « Gang » (2019). Les acteurs principaux sont Ahn Ji-hye, qu’on a pu voir dans « Our Body » (2018), Lee Min-ji, qu’on a pu voir dans « The Vanished » (2017), Park Tae-san, qu’on a pu voir dans « Bodyguard » (2020), et Jo Sun-ki, qu’on a pu voir dans « Crime Solving Special Squad » (2020). Ce métrage est paru en salles coréennes le 8 avril 2021.
L’histoire proposée par « Slate » nous invite à suivre Yeon-hee (Ahn Ji-hye), une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui depuis son jeune âge, désire devenir une héroïne de film d’action. Depuis, elle a considérablement affûté ses compétences dans les arts martiaux, mais malgré sa bonne volonté affichée, elle éprouve des difficultés à décrocher des entrevues avec des producteurs. Lorsqu’un réalisateur lui offre une opportunité d’incarner la doublure cascade de la star de son prochain film, elle accepte malgré ses premières réticences. Une fois sur le plateau, elle est transportée dans un monde parallèle sans foi, ni loi, où les gens s’entretuent sans grandes émotions. Rapidement, elle est promue protectrice du village et doit affronter les méchants du secteur. Les choses se compliquent néanmoins quand un gang de tueurs décide d’éliminer la menace que représente le Soul Slayer…
Dans bien des cas, le film d’action ne se contente pas de n’être qu’un film d’action. Ce genre est très souvent associé avec un autre. Film d’action policier, film d’action historique, comédie d’action, etc. Dans le cas présent, j’avoue ne pas avoir compris où Jo Bareun voulait nous emmener. De l’action, légèrement parfumée à la sauce fantastique. Ce dernier point reste cependant léger et se manifeste par le fait que l’histoire principale se déroule dans un monde parallèle. Reste que cela sent la misère. Nous voilà plongés dans un univers qui fait penser à l’époque Joseon, tellement magnifiquement représenté dans une multitude de films. Un petit village rural, des individus armés de sabre, mais tous abordent un look contemporain, certains évoluant même en costume-cravate. Les hommes de main des antagonistes allant même jusqu’à dissimuler leur visage sous une sorte de masque vénitien. Un mélange des genres qui m’est apparu comme plutôt cafouilleux.
Du côté des personnages, en premier lieu nous avons Yeon-hee (Ahn Ji-hye), une jeune femme ambitieuse qui désire se faire une place et un nom dans le cinéma d’action. Malheureusement pour elle, une carrière ne se construit pas d’un coup de baguette magique. Elle se retrouve donc contrainte d’accepter un rôle de doublure. Lorsqu’elle se retrouve dans un monde parallèle, les habitants du village la prennent, à tort, pour le/la Soul Slayer, sorte de héros qui défend la veuve et l’orphelin. La cheffe du village, Jina, va l’introniser dans ce rôle, espérant ainsi chasser les voyous qui sèment la terreur dans le village, molestant et pillant. Sur place, Yeon-hee va rencontrer Ghoster, un YouTuber ayant disparu depuis plusieurs années en enquêtant sur le plateau tournage réputé comme étant le triangle des bermudes coréen. Pour tenter d’amener une touche d’humour, le scénariste nous offre le personnage de Jaru Dong, leader d’un gang de voyous. Pour venir augmenter la tension, il y a les super-méchants, dont j’avoue n’avoir pas mémorisé les noms et le véritable Soul Slayer.









D’une durée de 93 minutes, le point fort de « Slate » réside probablement dans les scènes de combat. Toutefois, et même si les chorégraphies sont bien structurées et réalisées, on peut observer que certaines phases des combats ont été accélérées au montage, de manière à donner plus de vigueur à l’action. Globalement, le temps semble suspendu alors que Yeon-hee évolue dans le monde parallèle, et lorsqu’elle revient à son point de départ, peu de temps s’est déroulé dans le monde réel. L’introduction du métrage nous permet de découvrir le principal protagoniste jeune, à son arrivée dans un orphelinat. Le nœud de l’histoire réside dans la confrontation de l’héroïne avec le super méchant, qui au passage, a pris possession du corps d’un de ses sbires, beaucoup plus jeune. La fin est à l’image de l’ensemble du métrage, sans contenance, sans dimension, fade et insipide.
En conclusion, « Slate » est un film d’action médiocre, disposant d’une histoire sans queue ni tête, d’une intrigue grossière et d’un développement on ne peut plus basique. Le rythme est vif, le récit est fluide, et la narration est linéaire. La photographie est modeste, la bande musicale est dépouillée et le montage banal. Aucune originalité, aucune innovation. La distribution offre des personnages terriblement caricaturaux. L’ensemble est nettement trop faible pour qu’on puisse envisager de recommander ce film.

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