

Un jeune garçon va suivre une formation très rude afin d’apprendre à maîtriser le jeu de Go. Devenu adulte, il s’avère être un véritable expert. Il va défier les joueurs les plus aguerris pour atteindre le grand maître coréen et ainsi assouvir une vengeance mûrement préparée…

« Gui-soo » (신의 한 수: 귀수편), ou « The Divine Move 2: The Wrathful » pour la distribution internationale, est un thriller d’action sud-coréen datant de 2019, réalisé par Khan Lee, qui signe ici son premier long-métrage coréen. Les acteurs principaux sont Kwon Sang-woo, qu’on a pu voir dans « The Accidental Detective 2: In Action » (2018), Kim Hee-won, qu’on a pu voir dans « Tazza: One Eyed Jack » (2019), Kim Sung-kyun, qu’on a pu voir dans « Fengshui » (2018), Heo Sung-tae, qu’on a pu voir dans « Black Money » (2019), et Woo Do-hwan, qu’on a pu voir dans « The Divine Fury » (2019). Ce métrage est paru en salles coréennes le 07 novembre 2019.
L’histoire proposée par « The Divine Move 2: The Wrathful » nous invite à suivre Gwi-soo (Kwon Sang-woo), un expert du jeu de Go, qui cherche à se venger de la mort de sa sœur alors qu’il était tout deux enfants. Après avoir servi Heo Il-do (Kim Sung-kyun), un truand manchot, qui l’utilise pour tricher au Go, jusqu’à ce que la situation ne tourne au drame, Gwi-soo est pris sous la coupe de Son-hyeong (Kim Jung-pal). Ce dernier va lui enseigner l’art supérieur du Go de manière monastique. Arrivé à l’âge adulte, Gwi-soo peut quitter le monastère pour assouvir sa soif de vengeance. Pour accéder au grand maître Hwang Deok-yong (Jung In-kyum), il va devoir rencontrer plusieurs adversaires. Guider et épauler par le Professeur Ttong (Kim Hee-won), il va ainsi se rapprocher de son objectif, non sans difficulté…
Le scénario concocté par Yoo Seong-hyeob, déjà à l’œuvre sur le premier opus, « The Divine Move » paru en 2014, se présente comme une préquelle, l’action se déroulant dans les années 1990. Tout comme pour le premier film, si on aborde l’histoire simplement, on voit des gens se bastonner, se poignarder et pire encore, pour et autour d’un jeu de société. Peut-être qu’un jour, on verra un métrage s’articuler autour du jeu de Monopoly… Une fois passée cette diatribe, on ne retrouve finalement qu’une histoire de vengeance. Khan Lee, le réalisateur, prend le temps d’installer son personnage principal, en lui accordant une assez longue introduction dès les premières images. En effet, on peut suivre Gwi-soo, à ce stade incarné par le jeune Park Sang-hoon, enfant, et ainsi comprendre tout ce qui va suivre, et notamment son désir de vengeance. Sa jeune sœur est victime d’un abus sexuel orchestré par le maître de maison, Hwang Deok-yong (Jung In-kyum), alors qu’elle n’était là que pour gagner quelques pièces en échange d’un peu de ménage. On découvrira également le cheminement de Gwi-soo, jusqu’à son départ du monastère qui aura fait de lui un expert de haut niveau dans l’art du jeu de Go.
Le développement qui nous est présenté parvient à maintenir une tension et du suspense à travers un montage rapide et des images impressionnantes. Ceci est probablement fait pour masquer le manque de profondeur de la majorité des personnages. Il est assez rare de voir le principal protagoniste de l’histoire aussi silencieux que Gwi-soo. Il est fort possible que le personnage n’ait pas prononcé plus de 10 phrases dès lors qu’il nous est présenté à l’âge adulte. En échange, il est continuellement en action, à la recherche d’adversaire, en jouant au Go ou se battant. Et oui, cela permet de masquer la faiblesse de l’intrigue. Finalement, bien que le Go soit le sujet principal, le jeu n’est guère au centre du film. Le jeu n’est qu’un moyen utilisé par Gwi-soo dans sa quête de vengeance.








Toujours pour donner du relief à l’histoire, les cinéastes ont installé des personnages secondaires pour étoffer le récit. La route de Gwi-soo va ainsi croiser celle d’un Shaman (Won Hyun-joon) qui accepte de ne jouer une partie de Go qu’à condition que le perdant coupe son propre bras. Un gangster répondant au pseudonyme de Busan Weed (Heo Sung-tae) qui déteste perdre, et qui viendra finalement jouer un rôle important dans la vengeance orchestrée par Gwi-son. Enfin, l’introduction du personnage énigmatique incarné par Woo Do-hwan, qui lui aussi est inscrit dans une démarche de vengeance.
Un élément de l’intrigue qui donne l’impression que ce personnage aurait dû avoir un poids égal à la mission de Gwi-soo, mais malheureusement celui-ci n’apparaît que dans des scènes aléatoires, presque après coup, armé d’une table de Go sur-mesure qui pulvérise de l’acide dans le visage du perdant. Enfin, une nouvelle fois, on pourra regretter l’absence de personnage féminin important dans le récit, en dehors d’être des victimes, menacées, violées, maltraitées et/ou kidnappées. Ceci étant dit, on peut considérer ces aspects négatifs comme des problèmes mineurs dans ce qui est une tranche d’action très divertissante et sans prétention. Pour les fans du film original, le film se termine avec la confrontation finale où Gwi-soo apparaît dans un costume blanc, dans une formule très proche de ce qu’avait fait Jung Woo-sung dans le premier opus.
En conclusion, « The Divine Move 2: The Wrathful » est un très bon thriller d’action, disposant d’une histoire basique, d’une intrigue basique et d’un développement asthénique. Le rythme est soutenu, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est agréable avec un très bon travail sur les éclairages, la bande musicale est plus que plaisante et vient bien souligner les passages importants de l’histoire. Le montage nous offre un film d’une durée de 106 minutes non-ennuyeuses, mais où on peut ressentir les astuces visant à remplir les vides du scénario. La distribution offre de bonnes prestations. Kwon Sang-woo offre un personnage charismatique et Kim Hee-won amène une pointe d’humour visant à casser l’aspect sombre du récit. L’ensemble rempli pleinement sa fonction de divertissement et mérite qu’on recommande ce métrage…

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