Dans une voiture accidentée, plusieurs personnes mettent la main sur des valises remplies d’argent. Heureux des perspectives qu’engendre cette découverte, ils vont rapidement se rendre compte qu’ils ont mis le doigt dans un engrenage fatal…
« Naui Jeolchin Akdangdeul » (나의 절친 악당들), ou « Intimate Enemies » est une comédie d’action sud-coréenne datant de 2015, écrite et réalisée par Im Sang-soo, à qui l’on doit également « The Housemaid » (2010). Les acteurs principaux sont Ryoo Seung-bum, qu’on a pu voir dans « Perfect Number » (2012), Go Joon-hee, qu’on a pu voir dans « Red Carpet » (2014), Ryu Hyun-kyung, qu’on a pu voir dans « The Servant » (2010), Sam Okyere, qui fait ici ses premiers pas dans un long-métrage, et Kim Eung-soo, qu’on a pu voir dans « Blue Swallow » (2005). Ce métrage est paru en salles coréennes le 25 juin 2015.
L’histoire proposée par « Intimate Enemies » nous invite à suivre Ji-noo (Ryoo Seung-bum), un homme de main d’un gang de mafieux, et Na-mi (Go Joon-hee ), une jeune femme chauffeur d’une dépanneuse. Suite à un accident de voiture, Na-mi emmène une voiture dans une casse-auto avant de se rendre compte qu’il y a plusieurs valises dans le coffre. Elle décide de revenir dans la nuit pour récupérer le contenu des valises. Elle tombe nez à nez avec Ji-noo qui a tout vu de l’accident et sur Yakubu (Sam Okyere) le responsable de la casse, ainsi que son épouse, Jung-sook (Ryu Hyun-kyung). Ensemble, ils constatent que les valises contiennent une énorme quantité d’argent et décident de se répartir le magot. Malheureusement, celui-ci appartient au chef de gang pour lequel Ji-noo travaille, et bien qu’il soit suffisamment immergé dans le gang, il ne peut l’empêcher de se rapprocher d’eux…
Le scénario concocté par Im Sang-soo est relativement pauvre, à se demander s’il ne tenait pas sur un timbre-poste. C’est un ensemble brouillon de situations présentées sans aucun souci de logique, d’équilibre ou même de continuité. Le style change presque d’une scène à l’autre comme si le metteur en scène débarquait sur le plateau en cherchant à faire un film différent chaque jour. Étant donné que les principaux protagonistes de l’histoire mettent la main sur le magot dès le début du film, le reste du métrage perd une bonne part de son suspense. On doit alors se contenter de se demander s’ils vont parvenir à le conserver. On oscille en permanence entre perte de contrôle et élan de bravoure des personnages. Ils veulent se venger, et finalement ne vont pas jusqu’au bout de leur démarche. C’est anarchique.
Le personnage incarné par Ryoo Seung-bum est un homme de main mafieux, mais de classe inférieure, sans réelle dimension. Il tente de profiter de la situation. C’est un opportuniste. L’acteur revient après un break de deux années depuis « The Berlin File » (2013) et une petite apparition dans « New World » (2013). Sa prestation est dynamique, il offre un certain charisme à son personnage, son physique et son sourire devrait plaire aux représentantes de la gente féminine. Malheureusement ce personnage n’est guère développé. Na-mi, le personnage incarné par Go Joon-hee est nettement mieux présenté, mieux développé. En outre, le personnage se fait botter le cul à plusieurs reprises. L’actrice apporte une touche de charme à travers quelques scènes de sexe très softs et bénéficie de quelques scènes d’action bien orchestrées. Le couple mixte formé de Sam Okyere et de Ryu Hyun-kyung n’apporte pas grand-chose à l’histoire.
Techniquement, on devrait pouvoir qualifier cet « Intimate Enemies » de film de braquage, mais cette approche n’est pas forcément fluide, car comme je l’ai souligné précédemment, les principaux protagonistes détiennent l’argent pendant la majeure partie du film. On pourrait alors parler d’un film de fuite, où là aussi, les personnages ne s’échappent jamais vraiment. Ou un film de vengeance mais on ne va pas au bout des choses. L’ensemble étant donc relativement abstrait, on pourrait penser que ce film pourrait censé être une comédie, sauf qu’aucune des blagues présumées n’est vraiment drôle. Les principaux protagonistes, représentent-ils la vision la romance moderne vu par Im Sang-soo, le réalisateur-scénariste ? Une critique de la quête de l’argent facile ? Une critique de la culture de consommation ? N’hésitez pas à m’apporter, en commentaires à cette critique, votre interprétation de ce que le film veut véhiculer.
En conclusion, « Intimate Enemies » est un film imparfait disposant d’une histoire simple, d’une intrigue étriquée et d’un développement chaotique. Le rythme est inégal, le récit est imprécis et la narration est linéaire. La photographie délivrée par Kim Young-min est étonnante de par la multiplication des tons et des couleurs, certains ralentis sont interpellants. La chorégraphie des combats orchestrée par Shin Jae-myung est certainement l’aspect le plus réussi du métrage. La bande musicale livrée par Kim Hong-jib (The Mimic / Fatal Intuition / TheHousemaid) est plutôt sympathique. Le montage effectué par Lee Eun-soo offre un film d’une durée de 109 minutes profondément gâchées par la médiocrité de la traduction et la multiplication des fautes de syntaxe, d’orthographe et de grammaire. Un film dont on peut largement se dispenser…
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