Doomsday Book nous présente trois récits ayant pour thème commun la fin de l’Humanité. En premier, « A Brave New World » nous plonge au cœur d’une épidémie décuplant l’agressivité et la libido des infectés, qui prennent graduellement l’apparence de zombies. Il sera suivi de « The Heavenly Creature » où le guide robotisé d’un temple serait peut-être la dernière réincarnation de Bouddha. Et enfin, « Happy Birthday », où une fillette commande une boule de billard sur le Web pour remplacer celle qu’elle a brisée. Deux ans plus tard, sa famille et elle se préparent à l’arrivée d’une météore se déplaçant à une vitesse foudroyante en direction de la Terre.
« Inryu Myeongmang Bogoseo » (인류멸망보고서), ou « Doomsday Book » pour la distribution internationale, est un film de science-fiction sud-coréen datant de 2012, réalisé par Kim Jee-woon et Yim Pil-sung. Ce métrage propose trois histoires distinctes sur l’autodestruction de l’humanité à l’ère de la haute technologie, tout en affichant une forme d’humanité et de compassion. « A Brave New World » est une satire politique sur une épidémie zombie ; « The Heavenly Creature » s’interroge sur la possibilité, pour un robot, d’atteindre l’illumination et « Happy Birthday » présente des liens familiaux au milieu d’une apocalypse. Le métrage a remporté le premier prix au Fantasia Festival de 2012 où le jury lui a décerné le prix Cheval Noir pour son intelligence et son originalité. Ce film est paru en salles coréennes le 5 avril 2012.
Lorsque trois réalisateurs coréens talentueux se réunissent pour contribuer à un métrage omnibus, un grand nombre d’individus tombent en pâmoison et crient au chef-d’œuvre avant même d’avoir vu quoi que ce soit. Ce fut déjà le cas quelques années auparavant avec la sortie de « Three… Extremes » en 2004, ou la présence de Park Chan-wook avait fait se lever les foules. Malheureusement, « Doomsday Book » était déjà sous de mauvais auspices avant même sa sortie étant donné que le réalisateur Han Jae-rim (The King / The Face Reader) jetait l’éponge en raison de problèmes financiers. Sa contribution, une comédie musicale à la sauce science-fiction, était pourtant prometteuse. Du coup, le film ne pouvait plus répondre aux attentes associées aux noms impliqués dans le projet. Lim Pil-Sung (Antarctic Journal / Scarlet Innocence) réalisa donc deux des trois séquences du film, mais n’a pu livrer qu’un travail moyen malgré quelques idées intelligentes ici ou là. Les derniers espoirs reposaient donc sur Kim Ji-woon (The Age of Shadows / Illang : The Wolf Brigade).
Hélas, ce technicien a besoin d’espace pour exprimer son art et ce type de format ne lui permet pas d’aller au bout de ses idées. Cela étant dit, l’idée qu’un robot soit devenu un moine bouddhiste qui aurait atteint l’illumination est tout simplement excellente. Meilleur apport des trois œuvres, le film de Kim Jee-woon aurait dû être positionné à la fin du film. Mais il en a été décidé autrement et se retrouve entre les deux segments signés Lim Pil-sung.
Son premier tronçon de ce dernier parle d’une épidémie zombie, dont l’origine serait une pomme, faisait ainsi référence au péché biblique. Une sensation de déjà-vu nous imprègne alors et on peut s’amuser des quelques pointes d’humour qui sont disséminées ici et là. Dans son deuxième segment, le réalisateur pousse la dérision à l’extrême. La commande sur Internet d’une fillette de huit ans, pour remplacer une boule de billard qu’elle a accidentellement endommagé, arrive deux années plus tard sous la forme d’une météorite qui va dévaster la planète. Là encore, on s’amusera de l’humour comme cette scène où l’on peut suivre une chaîne de téléachat qui propose à la dernière minute des capsules de survie qui apparaissent clairement comme non-fiables.
Comme vous l’aurez probablement compris, les trois segments n’ont aucun rapport entre eux. L’œuvre de Kim Jee-woon n’aborde même pas le thème de la chute de l’humanité, à moins que l’on ne veuille considérer l’aspect moral et philosophique de l’histoire. Une fois que l’on a dit cela, il faut avouer qu’un aspect est relativement remarquable dans les trois œuvres, c’est la qualité des éléments de productions. Manifestement, une somme importante d’argent a été allouée et les effets spéciaux sont impressionnants. Le robot présent dans le segment « The Heavenly Creature » ressemble étrangement à celui qui partage le récit présenté dans « I, Robot » paru en 2004 et mettant Will Smith en vedette.
En conclusion, « Doomsday Book » est construit sur un format différent de ce que l’on peut voir habituellement. Les trois petits films explorent un univers singulier avec des scénarios qui mériteraient d’être développés chacun en long-métrage. Malheureusement, on se retrouve face à des œuvres inégales au niveau de l’intrigue, du développement et de la narration. Les éléments de productions sont, contrairement au reste, d’une excellente qualité. La distribution offre de bonnes prestations et la présence d’acteurs de premier plan, tels que Go Joon-hee, Ryoo Seung-bum, Park Hae-il, Kim Kang-woo, Song Young-chang, Bae Doona ou encore Ma Dong-seok, permet d’obtenir une forme d’intérêt. L’ensemble se laisse regarder, mais ne pourra pas être qualifié de mémorable.
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