Jeong-kwon Park, le bagarreur, Seong hyeon Gi, l’intelligent et le fou, Gyeong-ro Yoo formaient le clan des « No Touch » dans leur école et étaient des légendes dans leur quartier. A présent, le clan s’est désintégré et leurs successeurs ne sont plus que des morveux de petite envergure. Jeong-kwon Park voudrait réinsuffler une nouvelle vie au clan avec l’aide des ses deux anciens comparses, mais c’est sans compter sur Chi-su Lee, un adversaire impitoyable.
« Ddook-bang-jeonseol » (뚝방전설), ou « Ddukbang » pour la distribution internationale, est un film d’action sud-coréen, datant de 2006, co-écrit et réalisé par Jo Beom-goo (조범구), à qui l’on doit également « The Divine Move » (2014). Les acteurs principaux sont Park Gun-hyung (박건형), qu’on a pu voir dans « The Royal Tailor » (2014), Lee Chun-hee (이천희), qu’on a pu voir dans « Door Lock » (2018), MC Mong (MC몽), qu’on a pu voir dans quelques séries télévisées, Oh Dal-soo (오달수), qu’on a pu voir dans « 1987: When the Day Comes » (2017), et Jeong Woo-hyeok (정우혁), qu’on a pu voir dans « Tabloid Truth » (2014). On peut également retrouver ce film sous le titre de « Riverbank Legends » ou de « Three Fellas ». Ce métrage est paru le 7 septembre 2006 dans les salles coréennes.
De temps à autre, j’aime prendre le temps de regarder un film (coréen) qui date un petit peu. Cela me permet de mesurer l’évolution par rapport aux productions actuelles. En règle générale, les points les plus flagrants sont le scénario, la photographie, les effets spéciaux et le jeu des acteurs. Dans cet objectif, j’ai opté pour « Ddukbang » (뚝방전설) un film d’action datant de 2006. Je n’ai pas été déçu du voyage. J’ironise. C’est mauvais. À la limite de la catastrophe. Essayons de développer.

Ddukbang (2006)
D’entrée de jeu, la confusion s’installe. Le film répond à plusieurs titres. « Ddukbang » mais également « Riverbank Legends », « Three Fellas « , et même « Bar Legend » pour être complet. À bien y regarder, c’est finalement le titre original « Ddook-bang-jeonseol » (뚝방전설) qui s’avère être le plus représentatif de l’histoire, donc du film. Une traduction littérale étant la légende de ttukbang. Ttukbang étant la zone où œuvrent les principaux protagonistes du récit central. Deuxième point portant à confusion, le support marketing de certaines affiches, mettant en vedette les hommes de la distribution, arborant certaines poses, en costumes et avec des coiffures qui n’apparaissent jamais dans le film. Opération marketing qui s’est également étendu aux images promotionnelles du film et à la couverture du DVD. Un film « vendu » sur la base de son trio de jeunes stars pour séduire les jeunes filles/femmes.
Les trois principaux personnages sont donc Jeong-gwon, Gyeong-ro et Seong-hyeon. Un trio de copains n’ayant guère de but, qui abandonnent leurs études secondaires simplement parce qu’ils n’ont rien de mieux à faire. Jeong-gwon est le véritable bagarreur du groupe, une personne relativement silencieuse qui s’exprime essentiellement avec ses poings et ses pieds. Seong-Hyeon est un intellectuel, un individu calme qui aime se perdre dans les livres. Moins qualifié de Jeong-gwon pour la baston, il reste cependant très efficace lors des bagarres impliquant le groupe. Enfin, Seong-Hyeon se tient aux côtés des deux précédents plus par loyauté que par intérêt pour la castagne. Sous l’impulsion de Jeong-gwon, le trio devient la force dominante de leur école et, une fois sorti du cursus scolaire, de leur quartier incluant Le Fossé, un terrain vague traversé par une rivière sans intérêt.
Après avoir obtenu son diplôme, Jeong-Gwon quitte la ville pour rejoindre un gang plus important, laissant ainsi ses acolytes sans objectif de vie. Seong-Gwon décide de reprendre ses études tandis que Gyeong-Ro devient un chanteur de karaoké professionnel flamboyant, donnant des cours à des groupes de femmes au foyer qui s’ennuient. Leur quotidien est relativement calme, pour ne pas dire ennuyeux, jusqu’à l’arrivée d’un clan mafieux dont l’objectif est de forcer les résidants du secteur du Fossé à vendre leur propriété dans le but d’acquérir les terres pour y construire un complexe immobilier. Jeong-gwon réapparaît au même moment après avoir purgé une peine de deux années de prison. Ce dernier ayant un contentieux avec le chef du clan mafieux, la confrontation devient inévitable…
Le très gros défaut de ce « Ddukbang » (뚝방전설) réside dans le scénario. Quand on sait qu’ils s’y sont mis à trois pour pondre cette histoire, on croit halluciner tellement c’est creux. En effet, le script proposé par Jo Beom-goo (조범구), Park Jeong-su (박정수) et Park Su-jin (박수진) est vide, tant du point de vue de l’histoire que des personnages. Le trio est fade avec une absence de développement que ce soit pour Seong-Hyeon ou pour Gyeong-Ro. Pour Jeong-Gwon c’est tout aussi mou jusqu’à la séquence finale. En outre, ils sont tellement désœuvrés dans l’histoire qu’une partie du métrage s’attarde à les présenter en train de philosopher sur leur avenir, allongés dans l’herbe en contemplant les étoiles d’un air maussade.
Pour l’histoire, c’est encore pire. L’impression qui se dégage lors du visionnage de ce métrage, c’est qu’il ne sait simplement pas dans quel genre s’inscrire. Une comédie d’action ? Une histoire de passage à l’âge adulte ? Une histoire de gang ? Une dénonciation des méthodes mafieuses visant à l’expropriation ? Le récit passe de l’un à l’autre sans jamais réellement se fixer. Pour cette raison, les éléments de base de l’histoire sont tellement faibles que trop de temps est consacré à des intrigues secondaires, finalement inutiles. La structure narrative est une véritable catastrophe, passant du point de vue d’un personnage à un autre en cours de récit où la transition est maladroitement gérée et sans raison particulière.
En conclusion, « Ddukbang » (뚝방전설) est un film d’action médiocre disposant d’une histoire désordonnée, d’une intrigue faible et d’un développement épouvantable. Le rythme est haché, le récit manque cruellement de fluidité et la narration est calamiteuse. La photographie tourne un peu en boucle sur deux ou trois lieux, la bande musicale est plutôt discrète et le montage délivré par Park Kok-ji débouche sur un métrage d’une durée de 94 minutes assez indigestes. La distribution offre des prestations moyennes au service de personnages fades. L’ensemble est largement dispensable… À zapper !
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