Kyung-mi et sa mère, toutes deux malentendantes, vont vivre, une nuit particulièrement tendue, lorsqu’elles deviennent la proie d’un meurtrier charismatique dans les ruelles sombres de Séoul.
« Mideunaiteu » (미드나이트), ou « Midnight » pour la distribution internationale, est un thriller sud-coréen datant de 2021, écrit et réalisé par Kwon Oh-seung. Les acteurs principaux sont Jin Ki-joo, qu’on a pu voir dans « Little Forest » (2018), Wi Ha-joon, qu’on a pu voir dans « Shark: The Beginning » (2021), Kim Hye-yoon, qu’on a pu voir dans « Memoir of a Murderer » (2017), Park Hoon, qu’on a pu voir dans « Golden Slumber » (2018), et Gil Hae-yeon, qu’on a pu voir dans « Insane » (2016). Ce métrage devait paraître en 2020, mais sa sortie a été reportée en raison de la résurgence de la pandémie de COVID-19. Finalement, le film est sorti le 30 juin 2021.
L’histoire proposée par « Midnight » nous invite à suivre Kim Kyung-mi (Jin Ki-joo), une jeune femme sourde qui travaille dans un centre d’appel à un poste avec caméra permettant de communiquer par le langage des signes avec des clients malentendants. Alors qu’elle rentre chez elle, après voir récupérer sa mère (Gil Hae-yeon), également malentendante, elle est prise en chasse par Do-shik (Wi Ha-joon), un tueur en série, qui pense profiter du handicap de la jeune femme. La difficulté que rencontre Kyung-mi à communiquer avec les gens l’empêche clairement de donner l’alerte. La police elle-même est dupée par Do-shik, qui montre un visage compatissant et bienveillant. Kyung-mi va prendre conscience qu’elle ne pourra finalement compter que sur elle-même…
Le scénario concocté par Kwon Oh-seung, qui endosse ici la double casquette de réalisateur et de scénariste a la particularité de plonger le spectateur très rapidement dans le vif du sujet. En outre, le point le plus singulier, c’est que l’on ne sait rien de Do-shik (Wi Ha-joon), en dehors du fait qu’il s’agit d’un tueur en série qui assassine aussi bien les hommes que les femmes, la nuit. On ne connaît rien de son parcours avant les faits présentés dans l’histoire, ni le nombre de ses victimes antérieures. On devine, de par l’équipement et le matériel présent dans son monospace, que l’homme est rodé et bien organisé. On est également troublé par son charisme et son apparente décontraction, n’hésitant pas à apparaître sous son meilleur jour auprès des gens et des forces de l’ordre.
Le personnage incarné par la jeune et jolie Jin Ki-joo (32 ans), dispose d’un développement plus avancé. L’introduction du film nous la montre sur son lieu de travail où l’on peut prendre conscience qu’elle dispose d’un certain tempérament. Elle ne semble pas vivre sa surdité comme un handicap et a l’air de s’y être pleinement adapté. Elle maîtrise le langage des signes, sait lire sur les lèvres, ce que certains de ses collègues de travail semblent ignorer, et dispose d’un ensemble d’éléments électroniques lui permettant de prendre conscience du bruit dans son environnement proche. Son esprit volontaire, son esprit légèrement rebelle et sa volonté de vivre vont lui permettre de faire face à ce tueur en série qui semble déterminé à la tuer. « Midnight » offre également une sous-intrigue animée par Jong Tak (Park Hoon), un agent de sécurité qui cherche désespérément sa sœur, So Jung-eun (Kim Hye-yoon), agressée, blessée et finalement séquestrée par le psychopathe meurtrier. Les deux intrigues se croisent à plusieurs reprises pour finalement fusionner entre elles.
D’une durée de 103 minutes, l’action prend une place prépondérante à travers de nombreuses courses-poursuites dans les rues mal éclairées des quartiers résidentiels de Séoul. La dernière partie du récit se déroule, quant à elle, dans les rues piétonnes et animées de la mégalopole. L’histoire se déroule quasiment en temps réel sur une soirée. L’épilogue se déroulant sur la célèbre île de Jeju (제주도), qui fut également le théâtre des histoires des films « Bad Guys Always Die » (2016) et « Night in Paradise » (2021). Le travail au niveau de la traduction est très appréciable, mais l’utilisation de certaines polices de caractères dans les sous-titres est discutable. En substance, on peut voir le message qui consiste à dire que le handicap peut conduire à des difficultés, mais ne doit en rien être un frein à la détermination, une entrave à la volonté.
En conclusion, « Midnight » est un très bon thriller disposant d’une histoire originale, d’une intrigue captivante et d’un développement classique. Le rythme est très soutenu, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie présentée par Cha Taek-gyun offre principalement un environnement nocturne, les scènes d’action sont très bien orchestrées et relativement réalistes. La bande musicale délivrée par Hwang Sang-jun vient pleinement amplifier l’atmosphère anxiogène de certaines scènes. Le montage effectué par Lee Gang-hui nous offre un film d’un peu plus d’une heure et demie plus que prenant, malgré l’absence logique de dialogues. La distribution offre de très bonnes prestations. Wi Ha-joon est particulièrement convaincant en psychopathe et Jin Ki-joo est singulièrement crédible en malentendante. L’ensemble est plus que réussi pour Kwon Oh-seung qui signe ici sa première réalisation.
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