Un scientifique découvre un moyen de revivre son passé et utilise cette technologie pour rechercher la bien-aimée qui a disparu du jour au lendemain.
« Reminiscence » est un thriller de science-fiction datant de 2021, co-produit, écrit et réalisé par Lisa Joy qui fait ici ses premiers pas dans la réalisation d’un long-métrage. Les acteurs principaux sont Hugh Jackman, qu’on a pu voir dans « Prisoners » (2013), Rebecca Ferguson, qu’on a pu voir dans « The Snowman » (2017), Thandiwe Newton, qu’on a pu voir dans « Vanishing on 7th Street » (2020), Cliff Curtis, qu’on a pu voir dans « The Meg » (2018), Marina de Tavira, qu’on a pu voir dans « Roma » (2018), et Daniel Wu, qu’on a pu voir dans « Sky on Fire » (2016). Ce métrage est paru le 20 août 2021 aux Etats-Unis et le 25 août 2021 en France.
L’histoire proposée par « Reminiscence » nous plonge dans un futur proche et dystopique où le changement climatique a provoqué la montée du niveau des océans et inondé Miami. Les températures diurnes extrêmes ont forcé la majeure partie de la population à vivre la nuit. Dans cet univers sombre, nous allons suivre Nick Bannister (Hugh Jackman) et son amie Watts (Thandiwe Newton) qui gèrent une société permettant aux clients de revivre leurs souvenirs. Un jour, alors qu’ils s’apprêtent à fermer, une cliente sans rendez-vous, Mae (Rebecca Ferguson), sollicite leur aide pour retrouver ses clés perdues. Nick est instantanément attiré par elle ; en observant ses souvenirs de cette soirée, il découvre qu’elle est chanteuse dans une boite de nuit et ressent un lien très puissant lorsqu’elle chante sa chanson préférée. Nick et Mae débutent une relation, qui s’amplifie très rapidement, bien que Watts se méfie d’elle. Alors que tout semble idyllique, Mae disparaît soudainement. Nick n’aura alors de cesse que de la retrouver, dans le monde réel, mais également dans ses souvenirs…
Le scénario concocté par Lisa Joy, qui endosse également la casquette de réalisateur sur ce premier métrage, est particulièrement original. Pour la petite anecdote, Lisa Joy est l’épouse du scénariste Jonathan Nolan, lui-même frère de Christopher Nolan avec lequel il a co-écrit plusieurs scripts des films de ce dernier. La scénariste-réalisatrice de « Reminiscence » nous plonge dans l’univers de la science-fiction. D’un côté de par la situation du monde et de l’autre par l’intermédiaire de cette machine, un bac d’eau dans lequel le sujet s’immerge, un casque avec des capteurs reliés à sa tête. Après l’injection d’un relaxant, l’opérateur guide la personne à travers son esprit afin de revivre ses souvenirs. Un rideau géant permet à l’opérateur de visualiser en temps réel le souvenir du sujet. Lisa Joy incorpore également des éléments d’investigations et de suspense, s’articulant sur la disparition de Mae (Rebecca Ferguson). Pourquoi est-elle partie et où est-elle désormais ? Cependant, comme pour « All the Old Knives » que nous avons pu voir dernièrement, « Reminiscence » n’est finalement qu’une dramatique histoire d’amour…
Le personnage incarné par Hugh Jackman, Nick est un ancien militaire, vétéran de la guerre en Irak. Toutefois, ses compétences semblent bien pauvres, et il se fait botter le cul à plusieurs reprises, sauf dans son dernier affrontement, contre Cyrus Boothe (Cliff Curtis), probablement animé par la colère, pour ne pas dire la haine. Cette incapacité, à se défendre proprement dit lui jouera des tours, et c’est finalement le personnage interprété par Thandiwe Newton qui viendra lui sauver la mise lorsqu’il sera confronté à l’un des principaux antagonistes, Saint Joe (Daniel Wu). Finalement, Nick a un côté naïf et très fleur bleue qui le conduira à sa perte. Il se fait manipuler de bout en bout. Mae, incarnée par Rebecca Ferguson, est un personnage plus complexe. Il y a beaucoup de fourberie, de traîtrise dans sa démarche, même si elle est plus ou moins conditionnée par son statut de femme objet au service de truands. Watts, joué donc par Thandiwe Newton, est moins développée. On découvre cependant qu’il y a une sous-intrigue animée par sa relation avec sa propre fille. Situation qui trouvera une fin heureuse comme le démontre la scène finale du métrage.
Doté d’un budget estimé entre 54 et 68 millions de dollars, « Reminiscence » est un projet qui date de 2013, et c’est finalement Lisa Joy qui en assurera la direction. Le tournage a débuté le 21 octobre 2019 à la Nouvelle-Orléans ainsi qu’à Miami. La photographie proposée par Paul Cameron offre une vision dystopique de ces deux villes, partiellement plongées sous les eaux. Les différentes vues permettent d’identifier ces localités par l’intermédiaire de lieux connus. Dans ce sens, les effets spéciaux sont bluffants. Une majorité des scènes sont tournées de nuit, ce qui amplifie le côté sombre du récit. A contrario, les scènes romantiques se déroulent le plus souvent au crépuscule de manière à jouer avec une luminosité chaleureuse, mais tamisée. On gardera à l’esprit que ce chef opérateur de prise de vues s’est déjà illustré sur des métrages comme « The Commuter » (2018), « Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales » (2017), ou encore « Man on a Ledge » (2012). C’est cependant le film « Collateral » (2004) de Michael Mann qui lui a offert une renommée avec plusieurs nominations desquelles il aura remporté le BAFTA Award pour son travail. La bande musicale, assurée par Ramin Djawadi, est assez plaisante avec une dominante de composition symphonique. Enfin, le montage délivré par Mark Yoshikawa débouche sur un film d’une durée de 116 minutes.
En conclusion, « Reminiscence » est un bon thriller de science-fiction, disposant d’une histoire originale, d’une intrigue captivante et d’un développement singulier. Le rythme varie de modéré à rapide, le récit est fluide et la narration fait appel à de nombreux flashbacks présentés sous forme de souvenirs personnels. La photographie joue avec les couleurs du crépuscule et les éclairages des néons la nuit. Les effets spéciaux sont maîtrisés. La bande originale est sympathique et le montage offre une belle variété de situations, de lieux, d’ambiances et de cadences. La distribution offre de bonnes prestations. Cliff Curtis livre un antagoniste bien laid, Thandiwe Newton semble toujours aussi à l’aise dans les scènes d’action et le duo formé par Rebecca Ferguson et Hugh Jackman offre de beaux moments poétiques. L’ensemble mérite bien mieux que les mauvaises critiques qui ont été adressées à son encontre, s’étranglant à le comparer à ce qui existe déjà au lieu de le considérer comme un film à part entière. À voir !
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