Dans un monde où 4% de la population est née avec des pouvoirs surnaturels, où les personnes étant dotées de ces capacités sont pauvres et discriminées, un homme se bat pour payer le traitement médical de sa mère. Il est bientôt attiré par un univers criminel lucratif dans lequel ses pouvoirs seront très utiles…
« Code 8 » est un film d’action de science-fiction canadien datant de 2019, réalisé par Jeff Chan, à qui l’on doit également « Grace: Possession » (2014). Les acteurs principaux sont Robbie Amell, essentiellement connu pour sa participation à la série télévisée The Tomorrow People, Stephen Amell, principalement connu pour avoir tenu le rôle d’Oliver Queen dans la série télévisée Arrow (2012-2020), Sung Kang, qu’on a pu voir dans « Fast & Furious 6 » (2013), Kari Matchett, qu’on a pu voir dans « Cube 2: Hypercube » (2002), Greg Bryk, qu’on a pu voir dans « Shoot ‘Em Up » (2007), Aaron Abrams, qu’on a pu voir dans « The Open House » (2018), et Peter Outerbridge, qu’on a pu voir dans « Haunter » (2013). Ce film est une version longue du court-métrage du même nom paru en 2016. Une suite, ainsi qu’une série dérivée, sont en cours de développement. La première du film a eu lieu lors du festival international du film de Catalogne, le 3 octobre 2019 et en salles au Canada le 13 décembre 2019.
Au début du 20e siècle, le public prend conscience de l’existence de personnes dotées de capacités surhumaines, appelées les Powers, ce qui amène le gouvernement à adopter une loi obligeant toutes les Powers à se faire enregistrer auprès de l’administration. Ces personnes deviennent rapidement une composante clé de l’économie, notamment dans la construction de Lincoln City, ou la « Ville de demain ». Alors que la deuxième révolution industrielle commence, les Powers sont marginalisées face à la mécanisation croissante, ce qui entraîne de graves préjugés, devenant des citoyens de seconde classe. Dans les années 1990, un syndicat du crime, connu sous le nom du Trust, a inondé les rues d’une drogue addictive appelée Psyke, fabriquée à partir du liquide céphalo-rachidien des Powers désespérés et/ou clochardisés. De leurs côtés, les services de police commencent à utiliser des drones avancés, des robots humanoïdes nommés Guardians, et un logiciel de reconnaissance faciale pour lutter contre les crimes liés aux Powers qui deviennent « persona non grata » en ville.
L’histoire proposée par « Code 8 » nous plonge donc dans ce contexte et nous invite à suivre Connor Reed (Robbie Amell), un électrique de Classe 5 (électrokinétique) de 26 ans, qui s’occupe de Mary (Kari Matchett), sa mère, une Cryo (cryocinétique), qui a un cancer conduisant à une perte de contrôle erratique de ses pouvoirs. En tant que Powers, il ne peuvent financièrement pas se permettre d’obtenir le traitement dont elle aurait besoin. Connor va alors accepter des « boulots » de plus en plus risqués sous les ordres de Garrett Kelton (Stephen Amell), et son équipe, qui œuvre pour des trafiquants de Psyke. Cependant, les inspecteurs de police Park (Sung Kang) et Davis (Aaron Abrams), de l’unité anti-drogue, sont rapidement sur leurs traces…
Le scénario concocté par Chris Pare est donc basé sur l’histoire proposée par Jeff Chan, le réalisateur, que ce dernier avait développé à travers un court-métrage du même nom. Le script positionne le récit dans un univers alternatif où l’humanité aurait conscience de la présence en son sein de personnes possédant des supers pouvoirs. Le développement démontre, une fois de plus, que la différence faire peur, et que les gens différents sont rejetés, ostracisés et chassés voir parqués. Une spirale infernale qui oblige les gens différents à mentir, à tricher, à se cacher et finalement, à recourir à des choix illégaux pour vivre, pour ne pas dire survivre. Les cinéastes positionnent donc leur métrage dans le registre du fantastique avec ces approches des Powers, dans le domaine de la science-fiction avec des drones sophistiqués et des robots policiers redoutables. Toutefois, la structure narrative reste une histoire de crime classique, avec d’un côté des malfaiteurs, dont certains arborent un profil sympathique, qui planifient et exécutent un plan. Et de l’autre, des policiers qui enquêtent, analysent, interrogent et interviennent pour arrêter les délinquants.
L’histoire déroulée dans « Code 8 » tourne autour d’une poignée de personnages. Peu sont développés. On va donc se focaliser sur Connor Reed incarné par le plus jeune des frères Amell, soit Robbie. Sa particularité est donc d’être un « électrique », ce qui lui permet de travailler illégalement sur des chantiers en utilisant ses capacités pour installer des câblages électriques sans protection. L’amour qu’il porte à sa mère, gravement malade l’incite à trouver rapidement une grosse somme d’argent pour financer le traitement dont celle-ci aurait besoin. À travers ses activités illégales, il va rencontrer Nia (Kyla Kane), une jeune femme accro au Psyke, qui a le pouvoir de guérisseuse. Connor va alors tout faire pour que Nia aide sa mère, malgré le fait que cela ne soit pas sans conséquence pour la jeune femme. Un dilemme se présentera alors à lui, faut-il sacrifier une vie pour en sauver une autre ? Dans son travail d’écriture autour de ce personnage, le scénariste Chris Pare, n’installe pas assez d’humour pour transcender le cliché sentimental d’une mère nécessitant des soins médicaux, offrant ainsi un aspect un peu trop mélodramatique.
Les valeurs de production sont tout à fait acceptables, notamment lorsque l’on sait que le film n’a disposé que de peu de moyens. La photographie proposée par Alex Disenhof est agréable, utilisant juste une petite dose d’éléments futuristes pour installer la touche science-fiction. Ces effets visuels présentent ainsi un avenir proche tout à fait plausible. Les effets spéciaux sont corrects mais il manque quelques éléments stylistiques audacieux dans les séquences d’action qui auraient élevé la perception générale qui se dégage du métrage. La bande musicale délivrée par Ryan Taubert est sympathique avec des sonorités modernes. Enfin, le montage orchestré par Paul Skinner débouche sur un film d’une durée de 100 minutes. En juin 2021, Robbie et Stephen Amell ont été enrôlés pour reprendre leurs rôles respectifs dans une suite intitulée Code 8 : Part.II. Netflix ayant acquis les droits mondiaux du film.
En conclusion, « Code 8 » est un thriller de science-fiction, disposant d’une histoire simple, d’une intrigue captivante et d’un développement maîtrisé. Le rythme est assez rapide, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie présente des effets visuels engageants avec des scènes d’action adroitement arrangées, la bande originale est sympathique et le montage est cohérent. La distribution offre de très bonnes performances dans son ensemble. L’ensemble est un mélange bien construit de mélodrame policier et de fantaisie. À découvrir !
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