Un exorciste réputé s’associe à un homme récemment devenu prêtre pour sa formation d’exorciste. Alors qu’ils plongent plus profondément dans l’enfer sur terre, les frontières entre le bien et le mal s’estompent et leurs propres démons émergent.
« The Seventh Day » ou « Possédés : L’exorcisme » pour la distribution française, est un thriller d’horreur américain datant de 2021, réalisé par Justin P. Lange, à qui l’on doit également « The Dark » (2018). Les acteurs principaux sont Guy Pearce, qu’on a pu voir dans « Lockout » (2012), Vadhir Derbez, qu’on a pu voir dans « The Mooring » (2021), Stephen Lang, qu’on a pu voir dans « Hostiles » (2017), et Keith David, qu’on a pu voir dans « 21 Bridges » (2019). Ce métrage est paru le 26 mars 2021, distribué par Vertical Entertainment et Redbox Entertainment.
L’histoire proposée par « The Seventh Day » nous invite à suivre le père Peter Costello (Guy Pearce), un exorciste très expérimenté, qui officie depuis plus de trente années. Il doit faire équipe avec le père Daniel Garcia (Vadhir Derbez), un jeune prêtre inexpérimenté, tout juste sorti d’une formation, très théorique, sur l’exorcisme. Après avoir testé le jeune prêtre avec un cas simple d’exorcisme, le père Peter accompagne le père Daniel vers un cas nettement plus complexe. Dans un premier temps, ce dernier doit se rendre dans la demeure de Charlie (Brady Jenness), un adolescent, où celui-ci a tué ses parents et sa sœur, pour visualiser les événements. Ensuite, les deux prêtres se rendent à la prison où se trouve détenu Charlie, pour tenter de l’exorciser, mais le démon qui habite l’enfant est particulièrement puissant…
Le scénario concocté par Justin P. Lange, qui endosse la double casquette sur ce projet, scénariste et réalisateur, offre une sensation mitigée. Le postulat de départ est classique. Un prêtre expérimenté et un prêtre débutant. C’est ainsi depuis le célèbre « The Exorcist » paru en 1973 et réalisé par William Friedkin. Comme souvent, dans le film où un jeune et un plus ancien doivent collaborer, quelle que soit leur fonction d’ailleurs, le plus expérimenté s’amuse de l’assurance du novice, qui n’a, bien souvent, qu’une connaissance théorique du sujet. Il faut attendre la dernière partie du métrage pour que le récit devienne intéressant avec une dose d’originalité. Toutefois, les traits du twist se dessinent clairement et on peut légèrement l’anticiper. Les effets horrifiques sont classiques et les deux ou trois jumpscares fonctionnent, même s’ils sont quelque peu téléphonés.
Les deux personnages centraux s’inscrivent dans une forme de classicisme du genre. Le plus expérimenté montre la voie et le débutant s’étonne, se retrouve presque systématiquement décontenancé face aux manifestations du mal. Guy Pearce incarne donc le Père Peter Costello. Il arbore un look qui sort un petit peu du cadre classique pour un ecclésiastique. Bien que n’étant pas vulgaire dans ses propos, son langage est moins « propre » que son statut laisse attendre. Dans un premier temps, il s’amuse de l’assurance qu’affiche son jeune disciple, mais lorsque les choses deviennent plus tendues, il prend les choses en main. On peut alors mesurer son expérience. Vadhir Derbez, quant à lui, interprète le Père Daniel Garcia, un jeune fraîchement sorti d’une formation sur l’exorcisme. Nous découvrons cet acteur mexicain pour la première fois. Il offre un personnage qui découvre rapidement qu’il y a un fossé important entre la théorie et la pratique. Il est déstabilisé, et même apeuré face à ce qu’il découvre dans l’action. Toutefois, bien qu’il n’en ait pas conscience, il a été placé là par sa hiérarchie dans un but bien précis qui se révélera aux spectateurs dans la dernière partie du métrage. On notera la présence de l’excellent Stephen Lang dans le rôle d’un haut responsable de l’église, mais son rôle est secondaire, et n’apporte rien de particulier au récit.
Les valeurs de productions sont tout à fait acceptables pour ce métrage. La photographie dirigée par Nick Remy Matthews est agréable avec une première scène de manifestation maléfique originale, dans un endroit inhabituel. Cette scène permet de visualiser le mode de vie des reclus de la société américaine, ces personnes parmi les plus démunis vivent regroupées dans des tentes et autres abris de fortune, sous les ponts des grandes routes et/ou autoroutes. La seule aide qu’ils reçoivent vient des associations religieuses. Cela contraste avec les intérieurs feutrés des dignitaires religieux. Les effets spéciaux sont bien réalisés et on a droit à quelques jumpscares classiques pour le genre. Le démon parle toujours à travers le sujet qu’il possède de manière classique. La bande musicale signée par Gavin Brivik est plutôt sympathique avec un équilibre entre des mélodies modernes, des titres de type soul, r’n’b et des sonorités plus classiques, tendues, angoissantes dès que le mal se manifeste. Enfin, le montage délivré par Josh Ethier débouche sur un film d’une durée de 89 minutes.
En conclusion, « The Seventh Day » est un film d’horreur moyen disposant d’une histoire classique, d’une intrigue classique et d’un développement offrant une pointe d’originalité. Le rythme prend progressivement de la vitesse, le récit est fluide et la narration offre quelques flashbacks. La photographie est convenable, la bande originale est agréable et le montage permet de maintenir la tension, notamment dans la dernière partie. La distribution offre de bonnes prestations et le duo formé par Guy Pearce et Vadhir Derbez fonctionne plutôt bien. L’ensemble reste acceptable, mais ne se dégage pas du sentiment de déjà vu et surtout, manque cruellement de singularité, de fraîcheur et de singularité.
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