Une jeune femme a le mystérieux pouvoir d’aller dans les années 60 où elle rencontre son idole, une chanteuse en devenir. Mais le Londres des années 60 cache bien des choses et le temps semble s’écrouler vers de sombres conséquences.
« Last Night in Soho » est un thriller psychologique d’horreur britannique datant de 2021, co-écrit et dirigé par Edgar Wright, à qui l’on doit également « Baby Driver » (2017). Les acteurs principaux sont Thomasin McKenzie, qu’on a pu voir dans « Lost Girls » (2020), Anya Taylor-Joy, qu’on a pu voir dans « Marrowbone » (2017), Matt Smith, qu’on a pu voir dans « Pride and Prejudice and Zombies » (2016), Michael Ajao, qu’on a pu voir dans « Attack the Block » (2011), Terence Stamp, qu’on a pu voir dans « Wanted » (2008), et Diana Rigg, qu’on a pu voir dans « Breathe » (2017). La première du film a eu lieu au 78e Festival International du Film de Venise le 4 septembre 2021 et est sorti en salles au Royaume-Uni le 29 octobre 2021.
L’histoire proposée par « Last Night in Soho » nous invite à suivre Eloise « Ellie » Turner (Thomasin McKenzie), une jeune femme qui aime la musique et la mode des Sixties et rêve de devenir créatrice de mode. Sa mère, qui fut également créatrice de mode, s’est suicidée durant l’enfance d’Ellie, et, par conséquent, cette dernière a été élevée par sa grand-mère maternelle. Parfois, Ellie voit le fantôme de sa mère dans les miroirs. La jeune femme étant acceptée au London College of Fashion pour étudier, elle déménage à Londres où elle a du mal à s’intégrer auprès de ses pairs. Malheureuse dans sa résidence universitaire, elle emménage dans un studio appartenant à une vieille dame, Madame Collins (Diana Rigg). Dès lors, Ellie fait des rêves très saisissants où elle se voit transportée dans les années 1960, où elle peut suivre une jeune femme nommée Sandie (Anya Taylor-Joy), qui rêve de devenir chanteuse. Rêve après rêve, Ellie est témoin de la descente aux enfers de Sandie qui bascule dans la prostitution et qui se retrouve sous la coupe d’un certain Jack (Matt Smith). Les rêves se transforment alors en cauchemars et Ellie perd le sens de la réalité, désormais victime d’hallucination…
Le scénario concocté par Krysty Wilson-Cairns et Edgar Wright, ce dernier endossant également la casquette de réalisateur, est relativement original, installant l’histoire dans plusieurs genres distincts. Dans un premier temps, le métrage se présente comme une histoire d’étudiants, dont certains sont superficiels et lourds. Ils harcèlent la jeune Ellie, car cette dernière est passionnée par les années 1960, arborant un look allant dans ce sens. Dans un second temps, on bascule dans un univers fantastique, où le principal protagoniste rêve de ces mêmes années 60, et peut suivre une jeune femme qui se fait appelée Sandie, apparemment confiante et très motivée par l’idée de devenir chanteuse. Ellie se sent inspirée par Sandie au point de chercher à lui ressembler physiquement. Dans un troisième temps, on peut suivre Sandie dans ses nuits en boite de nuit, qui se livre à la prostitution, et qui est de plus en plus sombre en raison de la tournure qu’a pris sa vie. Dans un troisième temps, le métrage bascule dans le registre de l’horreur avec des manifestations de plus en plus pressantes de fantômes et des visions de scènes de violence. Enfin, la dernière partie vient nous révéler les éléments permettant de comprendre l’ensemble du récit.
Dans cette histoire, c’est le personnage incarné par Thomasin McKenzie qui focalise toute notre attention, Ellie. Cette dernière occupe le même studio que Sandie dans les années 1960. Mais lorsqu’Ellie prend conscience que Sandie ne vit pas la vie qu’elle espérait, étant sous l’influence de Jack, qui la prostitue à ses connaissances masculines, son univers s’effondre petit à petit. Dans sa vie éveillée, Ellie se sent épiée par un homme âgé aux cheveux argentés et finit par se persuader que c’est le Jack vieillissant qu’elle voit en rêve. Elle bascule dans la terreur lorsque dans un nouveau rêve, elle voit Jack assassiner Sandie. Elle va voir la police, mais n’est guère prise au sérieux. Ellie se lance dans des recherches et autres investigations pour découvrir la vérité sur Sandie. Mais ce qu’elle découvre la terrorise encore plus au point qu’elle décide de quitter Londres sur le champ, mais rien ne va se passer comme elle l’espérait. Les destinées de Sandie et d’Ellie semblent s’inscrire en parallèle. Sandie rêvait d’une vie dans le show-business et sombre dans un univers sinistre. Ellie rêvait de gloire dans la mode en s’inspirant des Sixties, mais sombre dans un univers où elle se retrouve terrorisée par des fantômes agressifs.
Dotées d’un budget de 43 millions de dollars, les valeurs de production sont d’un très bon niveau. La photographie délivrée par le coréen Chung Chung-hoon est très sympathique avec un très beau travail pour recréer l’ambiance des années 1960. Des lieux étant communs aux deux époques sont proposés et les différences sont très bien marquées. Seul le studio est quasiment similaire dans les deux périodes. Rappelons une nouvelle fois que ce directeur des prises de vue a travaillé à plusieurs reprises pour le réalisateur Park Chan-wook. On observera également les effets spéciaux, où le reflet de Sandie, qui évolue dans les années 1960, apparaît sous les traits d’Ellie, sans altérer le reste de ce que l’on peut voir dans les miroirs. Le tournage a débuté le 23 mai 2019 et s’est achevé le 30 août de la même année. La bande musicale orchestrée par Steven Price fait appel à des standards des années 1960 dont le célèbre « Got My Mind Set on You » de James Ray que la plupart des gens connaissent par sa reprise de George Harrison. D’un autre côté, les gens connaissent également « Happy House » parce que le chanteur The Weeknd l’a échantillonné pour un de ses titres. Enfin, le montage proposé par Paul Machliss débouche sur un film d’une durée de 116 minutes.
En conclusion, « Last Night in Soho » est un très bon thriller d’horreur disposant d’une histoire originale, d’une intrigue captivante et d’un développement inattendu. Le rythme est progressif, débutant doucement et s’accélérant dans la seconde partie du métrage. Le récit est fluide et la narration navigue entre les années 60 et les jours actuels. La photographie est très réussie avec des effets spéciaux très discrets mais terriblement efficaces. La bande originale nous immerge pleinement dans les Sixties et le montage est maîtrisé, permettant au spectateur de toujours se repérer dans le temps. La distribution offre de très bonnes prestations et nous permet de découvrir le talent de Thomasin McKenzie. L’ensemble est étonnant et atypique pour l’on puisse recommander ce film.
J’ai aimé ce film pour plusieurs raisons : l’esthétique, la qualité de l’interprétation et le scénario en parallèle qui tient bien la route. Je n’ai qu’un reproche à lui faire : il est un peu prétentieux. Je m’explique … Edgar Wright sait réaliser des films, c’est indéniable, mais il le montre un peu trop. C’est ce que j’appelle un « poseur » : regardez comme la lumière est belle, regardez comme la caméra est bien posée … Je caricature mais c’est l’effet que ça m’a procuré.
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A l’époque où il co-écrivait avec Simon Pegg (« Hot Fuzz« ) , il se prenait moins au sérieux, mais son « Baby Driver » (2017) était déjà très très bon !
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Je suis d’accord 🙂 Par contre, désolée mais je n’ai pas aimé « Baby Driver ».
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Je rêve de pouvoir le voir et je suis tellement déçue de l’avoir loupé au cinéma…
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Ça doit être jouable !
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