Crime - Policier, Thriller

LAST MOMENT OF CLARITY (2020) ★★✮☆☆


Last Moment of Clarity (2020)

 

 

Trois années après avoir été témoin du meurtre de sa fiancée, un homme se retrouve à la dérive, jusqu’au jour où, dans un cinéma parisien, il voit une actrice qui ressemble trait pour trait à sa bien-aimée décédée. Il va alors tout mettre en œuvre pour la rencontrer…

 

 

« Last Moment of Clarity » ou « Au-delà des apparences » pour la distribution française, est un thriller américain datant de 2020, réalisé par James et Colin Krisel, qui signent ici leur premier long-métrage. Les acteurs principaux sont Zach Avery, qu’on a pu voir dans « The Gateway » (2021), Samara Weaving, qu’on a pu voir dans « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » (2017), et Carly Chaikin, qu’on a pu voir dans « Social Animals » (2018). A noter également la participation de Brian Cox, qu’on a pu voir dans « The Autopsy of Jane Doe » (2016). Ce métrage est paru le 19 mai 2020, distribué par Lionsgate.

L’histoire proposée par « Last Moment of Clarity » (honteusement transformé en Au-delà des Apparences pour sa version française) nous invite à suivre Sam (Zach Avery), un individu étrange, qui ère dans les rues de Paris, ayant une attitude à la fois mélancolique et méfiante, voire paranoïaque. Il s’avère que cet homme à la barbe épaisse et aux beaux yeux gris-vert, se cache dans la capitale française depuis trois années. Sa fiancée, Georgia (Samara Weaving) s’est fait tirer dessus, quelques minutes avant que leur appartement à Brooklyn ne parte en fumée en raison d’une fuite de gaz. Au fur et à mesure que l’intrigue se découvre à nous, on apprend que le couple s’adonnait au voyeurisme, épiant discrètement leurs voisins, jusqu’au jour où ils furent témoins d’un meurtre. Lorsque des tueurs à gages viennent toquer à leur porte, ils prennent conscience que leur voisin n’est autre qu’un parrain de la mafia d’Europe de l’Est. Georgia flinguée, Sam s’enfuit à Paris, et depuis, vit presque comme un clochard, travaillant comme livreur pour un restaurant tenu par Gilles (Brian Cox). Son errance de vie sans but s’arrête lorsqu’il tombe par hasard sur un film où l’actrice principale, Lauren Clerk, s’avère être le portrait craché de son ex, Georgia. Ni d’une, ni de deux, Sam se rend à Los Angeles pour en savoir plus sur cette actrice, persuadé qu’il s’agit de son défunt amour…

Le scénario concocté par James Krisel et Colin Krisel, qui endossent également le rôle des réalisateurs, est incroyablement paresseux avec de nombreux « trous » dans l’intrigue. Ce qui commence comme un tout petit « Gone Girl » (2014) de David Fincher avec des éléments de « Rear Window » (1954) d’Alfred Hitchcock, bascule dans la comédie romantique, ponctuée d’un « home invasion » qui se termine dans le jardin, où étonnamment personne ne tombe dans la piscine. En outre, le script se précipite vers une conclusion commode que l’on peut voir arriver à des kilomètres. Espérons que ce premier long-métrage des frères Krisel puisse leur ouvrir des portes afin de nous offrir quelque chose de plus abouti.

L’intérêt que certains spectateurs auront porté au film repose certainement sur la présence, dans la distribution, de Brian Cox et de Udo Kier. Ils seront forcément déçus, car leur participation est mineure. Samara Weaving, auréolée de ses succès successifs dans « The Babysitter » (2017), « Ready or Not » (2019) et de la mini-série télévisée « Hollywood » (2020), est probablement le meilleur « coup » de la part des producteurs du métrage, mais malgré un double rôle, sa performance est aussi insipide que possible. La véritable surprise du film vient de Carly Chaikin dans le rôle de Kat. Ses choix, ses actes défient la logique, mais sa performance sérieuse rend le personnage crédible. L’actrice offre un mélange captivant de sarcasme, de fantaisie et d’intensité, réussissant à vous garder concentré dans l’intrigue. Le récit aurait gagné en se focalisant davantage sur ce personnage.

Les valeurs de production sont plutôt bonnes sur ce projet. Andrew Wheeler, le directeur de la photographie, fait un travail impressionnant en créant une ambiance de suspense sombre, avec des jeux de reflets et de flous d’objectif et quelques plans glamour de Paris. Chaque instant est rendu plus tendu et complexe qu’il ne l’est vraiment. Tout ceci crée une apparence trompeuse avec des scènes qui tombent souvent à plat, car le rendu visuel est en décalage avec le concret des faits. La bande musicale délivrée par Benjamin Patrick va également dans ce sens, étant plus structurée sur les images que sur le fond de l’histoire. Enfin, le montage présenté par Arndt-Wulf Peemöller débouche sur un film d’une durée de 90 minutes.

En conclusion, « Last Moment of Clarity » est un thriller moyen disposant d’une histoire familière, d’une intrigue bâclée et d’un développement apathique. Le rythme est modéré, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est très réussie, la bande originale est plaisante et le montage est cohérent. La distribution offre des prestations inégales et la surprise vient essentiellement de Carly Chaikin dans un personnage aux choix discutables, mais sa performance lui permet de se démarquer. Ce métrage passe à côté de son sujet, mais reste acceptable sans pour autant pouvoir se prévaloir d’avoir obtenu notre recommandation, ce dont les cinéastes se moquent probablement !

 

 

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À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

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