Dans un futur proche, des prisonniers volontaires testent de nouveaux médicaments pour écourter leur peine. Un des cobayes commence à remettre en question les bienfaits de l’expérience.
« Spiderhead » est un thriller de science-fiction américain datant de 2022, réalisé par Joseph Kosinski, à qui l’on doit également « Only the Brave » (2017). Les acteurs principaux sont Chris Hemsworth, qu’on a pu voir dans « Extraction » (2020), Miles Teller, qu’on a pu voir dans « Bleed for This » (2016), Jurnee Smollett, qu’on a pu voir dans « Birds of Prey » (2020), et Mark Paguio, qu’on a pu voir dans « Lonesome » (2022). La première du film s’est déroulée à Sydney en Australie et est sorti sur Netflix le 17 juin 2022.
L’histoire proposée par « Spiderhead » nous immerge dans un système carcéral différent de ce que l’on a l’habitude de voir. La philosophie qui y règne est celle de la porte ouverte, permettant aux personnes incarcérées d’avoir le sens des responsabilités, du respect, la possibilité de cuisiner, de s’entraîner, de se divertir avec des jeux vidéo, et tout cela quand ils le souhaitent. En contrepartie, ils doivent participer à des expériences exploitant leur chimie cérébrale pour les études et expériences d’un scientifique, Steve Abnesti (Chris Hemsworth), suivant les ordres d’un comité instaurant des protocoles, dans l’espoir de résoudre les problèmes du monde grâce à des injections de drogue automatisée. Mais comme c’est presque toujours le cas, il faut sévèrement éviter d’être dépendant de son propre produit, au risque que tout parte de travers…
Le scénario concocté par Rhett Reese et Paul Wernick, qui ont tous deux travaillé sur « Deadpool » (2016) et sa suite, « Deadpool 2 » (2018), est basé sur Escape from Spiderhead de George Saunders. Dès les premières images, on ressent la volonté d’immerger le spectateur dans de la science-fiction. Le bâtiment carcéral, qui a des allures de repaire d’un méchant issu d’un James Bond, est installé sur une île déserte et étonne par son côté futuriste. L’intérieur est tout aussi moderne, avec toutes sortes d’ordinateurs et d’appareils électro-ménagers derniers cris. Le suspense est divisé en deux grandes sections. Où veut-on en venir précisément avec les drogues injectées et comment les différents protagonistes vont agir, réagir lorsqu’ils vont découvrir le pot aux roses ? On peut également voir, en sous lecture, une critique du système carcéral américain, qui gagnerait à être plus humain.
Les personnages sont assez intéressants dans l’ensemble. Miles Teller et Jurnee Smollett incarnent deux des principaux détenus au passé tumultueux. Cette prison leur offre une chance de se racheter, car l’un comme l’autre se retrouvent incarcérés en raison d’horribles cas d’homicide involontaire. Progressivement, ils sont de plus en plus attirés l’un vers l’autre, d’autant plus que les expériences de Steve Abnesti tentent de les opposer. Il est assez amusant de découvrir Chris Hemsworth interpréter quelqu’un d’aussi désarmant que manipulateur. Son calme, sa décontraction, sa sérénité n’ont d’égal que sa détermination à mener à bien son projet. On s’amusera de certaines scènes, Steve Abnesti ayant conçu différentes drogues qui, une fois administrées à un être humain, peuvent altérer les émotions. L’une va provoquer des angoisses et de la terreur, l’autre va rendre hilare, une autre suivante va rendre la personne plus éloquente et une dernière va booster la libido, offrant quelques séquences torrides de sexe. Mais la priorité du scientifique étant de développer quelque chose de plus significatif, une drogue qui peut imiter le sentiment amoureux.
Les valeurs de production sont d’un excellent niveau. La photographie délivrée par Claudio Miranda, celui-ci ayant également œuvré sur « Tomorrowland » (2015) de Brad Bird et sur « Only the Brave » (2017) et le récent « Top Gun: Maverick » (2022), tous deux de Joseph Kosinski, est somptueuse. Comme je l’ai souligné précédemment les décors sont superbes, très futuristes, avec des couleurs vives. Les quelques plans extérieurs mettent en valeur la nature avoisinante de l’île Hamilton, dans l’état du Queensland en Australie, où le tournage s’est déroulé. Il s’agissait de la troisième collaboration entre le réalisateur Joseph Kosinski et l’acteur Miles Teller. Les scènes d’action sont « light » mais une séquence est assez « gore » et permet de positionner une torsion dans l’intrigue. La bande musicale orchestrée par Joseph Trapanese est très sympathique avec quelques standards des années 1980-1990 comme Supertramp, The Doobie Brothers, George Benson ou encore Roxy Music. Enfin, le montage présenté par Stephen Mirrione débouche sur un métrage d’une durée de 107 minutes.
En conclusion, « Spiderhead » est un bon thriller de science-fiction proposant une histoire originale, une intrigue familière et un développement simple. Le rythme est modéré, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est très belle et moderne, les scènes d’action sont basiques et les effets spéciaux sont maîtrisés. La bande musicale est très agréable et le montage est homogène. La distribution offre de bonnes prestations, toutefois devancées par la performance de Chris Hemsworth dans un rôle très différent de ce qu’il propose habituellement. L’ensemble est intéressant, car à l’arrivée, la ligne émotionnelle est plus forte que ses excellents visuels. À découvrir !
Je l’ai vu hier et j’ai beaucoup aimé pour ma part !
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Hâte de découvrir ta critique !
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