Lorsqu’un contrôle routier de routine entraîne la mort inexpliquée et violente d’un de ses collègues policiers, un flic réalise que les images de l’incident n’augurent rien de bon. Au fur et à mesure que les attaques mystérieuses se multiplient, l’officier des forces de l’ordre se rend compte qu’une force surnaturelle est à l’œuvre et veut comprendre de quoi il s’agit…
« Body Cam » ou « Police Officer Camera » pour la distribution française (!!!), est un thriller policier d’horreur surnaturelle américain datant de 2020, réalisé par Malik Vitthal, à qui l’on doit également « Imperial Dreams » (2014). Les acteurs principaux sont Mary J. Blige, qu’on a pu voir dans « Mudbound » (2017), Nat Wolff, qu’on a pu voir dans « Ashby » (2015), David Zayas, qu’on a pu voir dans « Force of Nature » (2020), David Warshofsky, qu’on a pu voir dans « Now You See Me » (2013), Demetrius Grosse, qu’on a pu voir dans « Rampage » (2018), et Anika Noni Rose, qu’on a pu voir dans « Assassination Nation » (2018). Ce film est paru en VOD le 2 juin 2020.
L’histoire proposée par « Body Cam » nous invite à suivre l’officier Renee Lomito-Smith (Mary J. Blige) qui vient tout juste de reprendre du service après avoir été suspendu pendant plusieurs mois pour violence envers un civil. Elle doit faire équipe avec la recrue Danny Holledge (Nat Wolff). Ils reçoivent un appel du central les envoyant en renfort d’un officier qui ne répond plus suite à un contrôle routier. Renee visionne l’enregistrement vidéo de la caméra du tableau de bord de la voiture de police, où elle voit que leur collègue a été battu à mort par une entité inconnue. Les deux finissent par retrouver le corps violemment mutilé de leur confrère dans un terrain proche du véhicule. Bien qu’écartés par les inspecteurs de police, Lomito-Smith et Holledge continuent d’enquêter et parviennent à identifier le conducteur du véhicule incriminé dans l’assassinat de leur collègue, en la personne de Taneesha Branz (Anika Noni Rose). Alors qu’ils décident d’inspecter la maison de cette dernière, Renee se rend compte qu’elle est suivie par une entité maléfique…
Le scénario concocté par Richmond Riedel et Nicholas McCarthy, ce dernier étant également réalisateur à qui l’on doit « The Prodigy » (2019), n’est pas sans rappeler le film « Black and Blue » (2019) paru quelques mois avant le présent métrage. En effet, il y a plusieurs points communs évidents entre les deux films, rôle principal féminin afro-américain, sujet inspiré par des histoires vraies, cadre appauvri, tension raciale, hostilité envers la police. Toutefois, « Body Cam » prend les éléments d’un drame policier et les implante dans un film d’horreur, essayant ainsi de proposer quelque chose de nouveau en mélangeant deux genres qui peuvent sembler éloignés. Lorsque le réalisateur, Malik Vitthal, trouve vraiment son rythme, il y a un sentiment de terreur qui lie ces deux genres, nous rappelant qu’une entité maléfique peut être aussi dangereuse qu’un flic imprudent avec son arme de service.
« Body Cam » s’articule clairement autour du personnage incarné par Mary J. Blige, dont je connaissais l’œuvre discographique, mais que je n’avais jamais vue à l’écran dans un métrage. Une grosse lacune de ma part, car la star du Billboard US aurait fait une prestation remarquée dans « Mudbound » (2017) de Dee Rees avec une pluie de nominations à la clé. Ainsi donc, l’officier du LAPD, Renee Lomito-Smith retourne dans la rue après s’être emportée avec un civil qui a mis en doute la légitimité de sa noirceur, une altercation mal expliquée qui a eu lieu peu de temps après la mort de son jeune fils par noyade dans la piscine de leur voisin.
Renee se retrouve mêlée à un puzzle déroutant impliquant les meurtres macabres de flics avec lesquels elle travaille, les faits ayant été enregistrés en partie via leurs caméras personnelles positionnées sur leurs tenues ou dans le véhicule de service. Le point de départ de l’histoire est une bavure policière qui nous plonge directement dans le mouvement Black Lives Matter qui milite contre le racisme systémique envers les Noirs. Cependant, l’aspect le plus intéressant du film réside dans le développement des détails de l’enquête menée par la policière, nous conduisant dans une série de jumpscares plutôt efficaces.
Les valeurs de production sont d’une bonne qualité, et Pedro Luque, le directeur de la photographie, joue intelligemment avec l’obscurité pour installer les scènes les plus marquantes, les plus percutantes. Les effets spéciaux sont pleinement maîtrisés et utilisés à bon escient pour venir appuyer les séquences d’angoisse et les manifestations de l’esprit maléfique. Le point culminant étant la scène qui se déroule dans un magasin de quartier ouvert 24h/24. La bande musicale orchestrée par Joseph Bishara est très sympathique avec des sonorités très urban music, articulées autour de titres R’n’B et Rap, ce qui semble assez logique vu la présence de Mary J. Blige. En outre, les scènes de tension et d’horreur sont très bien soulignées par la musique. Enfin, le montage présenté par Ken Blackwell débouche sur un film d’une durée de 96 minutes.
En conclusion, « Body Cam » est un bon film d’horreur disposant d’une histoire familière, d’une intrigue captivante et d’un développement standard. Le rythme est cohérent, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks sous forme d’enregistrements vidéo. La photographie utilise habilement l’obscurité et l’absence de lumière, les différents protagonistes s’éclairant le plus souvent à la lampe-torche. La bande originale est plaisante et le montage est rationnel. La distribution offre de bonnes prestations dans l’ensemble et Mary J. Blige tire pleinement son épingle du jeu. Un film agréable qui ne viendra cependant pas révolutionner le genre.
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