Le film d’horreur surnaturel est un genre cinématographique qui combine des aspects du film d’horreur et du film surnaturel. Les événements surnaturels dans de tels films s’articulent souvent autour de fantômes ou de démons, et de nombreux films d’horreur surnaturels développent des éléments religieux. Les thèmes communs dans ce genre sont l’au-delà, le diable et la possession démoniaque. Toutefois, tous les films d’horreur surnaturels ne se concentrent pas sur la religion, et ils peuvent présenter une violence plus vive et plus horrible.
Pour ce type de métrages, on distingue l’horreur surnaturelle de l’horreur psychologique. L’horreur surnaturelle implique une sorte de suppression ou d’infraction de la loi physique, généralement incarnée ou causée par une sorte d’agent surnaturel tel qu’un esprit maléfique, un monstre fantaisiste ou un fantôme. L’horreur psychologique, n’implique pas de transgression de la loi physique, mais présente des menaces naturalistes, bien que souvent invraisemblables. Dans la catégorie du film d’horreur surnaturel, on peut intégrer tous les monstres qui sont, d’une manière ou d’une autre impliqués dans les religions et dans les rituels, mettant en évidence la sorcellerie, l’égyptologie, la réincarnation, ou encore les zombies.
Le surnaturel dans les films d’horreur est devenu courant dans les années 1920 et au début des années 1930 avec les films expressionnistes allemands. Le genre offrait un monde souterrain cauchemardesque de peur basé sur des éléments surnaturels. Ce style est devenu plus populaire sur le plan commercial dans les années 1930 avec la société Universal Studios produisant des films regroupés sous la franchise Universal Monsters. L’action se déroulait dans une Transylvanie mythique ou d’autres lieux d’Europe de l’Est, dans un monde fantastique irréel loin de la vie de tous les jours. Cela a servi à transformer les créatures qui peuplaient ces films en chimères inoffensives confortablement installées dans un passé lointain. Au début des années 1940, les films d’horreur surnaturels proposaient des décors plus contemporains, mais le genre a progressivement été remplacé par des films d’horreur psychologiques. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le genre d’horreur surnaturel a plus ou moins disparu, étant éclipsé par les atrocités de la guerre. Dans les années 1950, les films d’horreur de science-fiction ont remplacé les films d’horreur surnaturels, et les films d’horreur psychologiques sont également devenus plus populaires au cours de la même décennie, éclipsant finalement l’horreur surnaturelle. Les quelques films d’horreur surnaturels produits dans les années 1950 se déroulaient souvent dans des maisons hantées, dans un style qui n’était qu’une continuation des mêmes films de maisons hantées répandus dans les années 1940.
Dans les années 1960, des films d’horreur comme « The Innocents » (1961), « The Haunting » (1963) et « Rosemary’s Baby » (1968) utilisaient des éléments surnaturels, mais ne concernaient pas directement le paranormal. D’autres films d’horreur utilisaient des thèmes surnaturels pour coder des éléments censurés par le Motion Picture Production Code (également nommé Hays Code). « The Haunting » mettait en vedette un protagoniste féminin intéressé par une autre femme, et s’avérait être un personnage codé. « Rosemary’s Baby » a popularisé les représentations de la sorcellerie, de l’activité démoniaque et du diable et a généré une nouvelle vague de films d’horreur surnaturels. Dans les années 1970, les films comme « The Exorcist » (1973) et « The Omen » (1976) ont relancé le genre d’horreur surnaturelle. La littérature a été utilisée comme matière première dans de nombreux métrages. Les romans de Stephen King ont été adaptés, comme « Carrie » (1976) et « The Shining » (1980). Le film « Poltergeist » (1982) fut également un moment fort du genre dans les années 1980.
- The Innocents (1961)
- The Haunting (1963)
- Rosemary’s Baby (1968)
- The Exorcist (1973)
- The Omen (1976)
- Carrie (1976)
- The Shining (1980)
- Poltergeist (1982)
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Le film d’horreur surnaturel le plus rentable, ajusté en rapport avec l’inflation depuis sa sortie, est « The Exorcist » (1973). Il a rapporté, au moment des sorties initiales des deux versions, un peu plus de 441 millions de dollars. La version originale étant parue en 1973 et la réédition en 2000 ; le montant ajusté en raison des changements du coût de la vie de l’époque, fut estimé en 2019 à un peu plus de 1,04 milliard de dollars. Le film d’horreur surnaturel récent le plus rentable est « It » (2017) avec une recette mondiale de 701 millions de dollars.
D’une manière générale, les films d’horreur surnaturel rapportent plus au box-office que les autres sous-genres de l’horreur. Par exemple, l’un des autres sous-genres, les métrages gores articulés autour du slasher et autre torture, du type « Friday the 13th » (1980), fonctionnent nettement moins bien. C’est pourquoi les cinéastes, qui cherchent à tirer profit de l’activité souvent lucrative du film d’horreur à petit budget, devraient ignorer le slasher et s’en tenir à la bonne vieille histoire spectrale qui reste toujours à la mode.
Après les années 1950, de nombreux films d’horreur s’articulant autour du surnaturel utilisaient la dissonance (ensemble de sons dont la simultanéité ou la succession est désagréable), l’atonalité (musique déstructurée) et des configurations inhabituelles d’instruments pour signifier toutes sortes d’activités anormales et paranormales. Pour exemple « Black Sunday » (1960) et « The Haunting » (1963) utilisent des groupes atonaux, qui opèrent un contraste frappant avec la musique tonale (pour faire simple, la musique harmonieuse) et fournissent ainsi des symboles antagonistes pour accompagner le mal, le surnaturel. Un concept qui est toujours utilisé de nos jours.
Les comédies s’articulant autour de l’horreur et du surnaturel déploient diverses stratégies afin d’utiliser la musique pour que le spectateur identifie les moments de tension où va se déployer l’action horrifique. Pour ce faire, on utilise souvent des thèmes proches de certaines références en la matière, tout en encourageant le public à rire au lieu de crier.
Un genre vers lequel je reviens périodiquement.
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