Un couple en escapade romantique se retrouve bloqué en mer lorsqu’une tempête tropicale emporte son bungalow sur pilotis. Pour survivre, ils sont obligés de combattre les éléments, tandis que les requins tournent autour d’eux.
« The Requin » est un thriller d’horreur américain que l’on peut catégoriser dans la section Natural Horror, datant de 2022, réalisé par Le-Van Kiet, à qui l’on doit également « Furie » (2019). Les acteurs principaux sont Alicia Silverstone, qu’on a pu voir dernièrement dans « Last Survivors » (2022), et James Tupper, qu’on a pu voir dans « Beneath Us » (2019). Ce film est paru en VOD le 28 janvier 2022.
L’histoire proposée par « The Requin » nous invite à suivre Jaelyn (Alicia Silverstone) et son mari, Kyle (James Tupper), venus passer quelques jours de vacances sur un site touristique d’une magnifique plage au Vietnam, dans un bungalow sur pilotis. Jaelyn est traumatisée depuis qu’elle a perdu son enfant, mort-né, lors d’un accouchement à domicile. Elle garde le contact avec sa famille et ses amis via les réseaux sociaux et ce voyage est principalement destiné à lui remonter le moral. Lors de leur deuxième nuit, une violente tempête tropicale frappe la station balnéaire. Le bungalow est inondé puis arraché de ses amarres, s’éloignant du continent, alors que la jambe de Kyle est gravement blessé. Le lendemain matin, ils prennent conscience qu’ils ont dérivé au large et se résignent à attendre les secours. Lorsqu’ils aperçoivent un bateau, ils tentent de créer un signal de fumée, mais le feu détruit ce qu’il restait du bungalow, les obligeant à s’accrocher à un bout de plancher en bois. Mais rapidement, des requins commencent à tourner autour d’eux, attirés par l’odeur du sang provenant de la jambe blessée de Kyle…
Le scénario concocté par Le-Van Kiet, qui endosse également la casquette de réalisateur sur ce métrage, est terriblement basique et pauvre. Un couple se retrouve à la dérive sur les restes d’un cabanon en bois et l’un d’entre eux est blessé à une jambe, le sang attirant des requins, qui vont, tôt ou tard, se pointer pour le repas. C’est terriblement banal. On se retrouve dans un schéma de survie et l’horreur est essentiellement visuelle, accompagnée d’une tension liée à l’inconnu de ce qui se passe sous l’eau. Pour donner un petit peu de relief à l’ensemble, une trame secondaire, articulée autour d’un accouchement difficile ayant entraîné la perte du nouveau-né, vient parasiter la relation du couple. L’homme et la femme se pardonneront finalement leur égarement avant d’être définitivement séparés en raison de l’appétit vorace d’un grand blanc qui passait par là. Peut-être un cousin éloigné de celui qui a tourmenté Roy Scheider et Richard Dreyfuss dans le film de Steven Spielberg. Quarante-sept années après sa sortie, « Jaws » (1975) reste toujours la référence absolue en matière de requins meurtriers.
Que dire des personnages ? C’est tout aussi creux que le reste. Jaelyn est incarnée par Alicia Silverstone, et le personnage apparaît rapidement comme étant désagréable. Elle affiche une certaine hostilité envers son conjoint et n’apprécie guère la beauté du paysage idyllique dans lequel elle se trouve, préférant perdre son temps sur les réseaux sociaux et se plaignant dès qu’elle n’a pas de réseaux. Kyle est incarné par James Tupper, un pauvre homme qui fait ce qu’il peut pour être agréable avec son épouse, pour finir comme chair à pâté pour les vilains poissons. Plus on avance dans le déroulement de l’histoire, plus Jaelyn est difficile à supporter, elle crie, elle hurle et fait des choix illogiques. On finit presque par espérer qu’elle se fasse croquer, mais cela amputerait (sans vouloir faire de jeux de mots) ce film déjà très court.
Bien que le script soit effroyablement sommaire, les valeurs de production sont carrément épouvantables. La photographie délivrée par Matt S. Bell est probablement l’aspect le plus calamiteux de ce métrage. Tourné entièrement aux studios Universal à Orlando, la représentation de la beauté des côtes vietnamiennes est pauvre. Mais ce n’est pas là le pire. Les effets spéciaux sont une véritable catastrophe. Les scènes sur fond bleu sont très mal exécutées et, pire encore, les attaques de requins sont tout sauf visuelles. La représentation du grand blanc fait un peu trop carton-pâte pour y adhèrer. La bande originale proposée par Jean-Paul Wall est modeste au point qu’après le film, on se demande s’il y avait de la musique. Enfin, le montage effectué par Tommy Aagaard débouche sur un film d’une durée de 89 minutes, générique compris.
En conclusion, « The Requin » est un film d’horreur médiocre disposant d’une histoire basique, d’une intrigue faible et d’un développement agaçant. Le rythme est lent et il faut attendre beaucoup trop longtemps pour voir des requins à l’œuvre. Le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est épouvantable, les effets spéciaux sont désastreux, la musique est silencieuse et le montage est simple. La distribution offre de piètres prestations. L’ensemble est à jeter aux oubliettes. Ne perdez pas de temps à regarder ce film, nous l’avons fait pour vous…
Quelle idée aussi de passer ses vacances dans une cabane sur pilotis… 🦈
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