Un groupe d’amis en vacances vole deux jet-skis. Provoquant une collision frontale, ils ont du mal à revenir vers la côte alors que l’un d’entre eux est gravement blessé. Malheureusement, un prédateur affamé commence à tourner autour d’eux…
« Shark Bay » est un thriller d’horreur britannique, datant de 2022, réalisé par James Nunn, à qui l’on doit également « One Shot » (2021). Les acteurs principaux sont Holly Earl, qu’on a pu voir dans « Once Upon a Time in London » (2019), Jack Trueman, qui fait ici ses premiers pas dans un long-métrage, Catherine Hannay, qu’on a pu voir dans « American Carnage » (2022), Malachi Pullar-Latchman, qu’on a pu voir dans « Open All Night » (2016), et Thomas Flynn, qu’on a pu voir dans « Little Fish » (2020). Ce métrage est disponible en France, en VOD, depuis le 8 juillet 2020.
L’histoire proposée par « Shark Bait » nous invite à suivre un groupe de cinq jeunes adultes, en vacances au Mexique à l’occasion du Spring Break. Après une dernière nuit blanche bien arrosée, ils déambulent sur le bord de mer, lorsqu’ils aperçoivent deux jet-skis au bout du ponton. Après avoir fracturé la porte du petit cabanon de la société de location qui gère ces engins, ils récupèrent les clés et décident de partir faire une virée en mer. Enthousiasmés par les sensations, ils prennent de plus en plus de risques, les menant à se percuter. L’un des jet skis est sérieusement endommagé et commence à couler, alors que Greg (Thomas Flynn) est gravement blessé à la jambe. Ils s’organisent tant bien que mal, mais lorsqu’un grand blanc commence à leur tourner autour, la panique envahit rapidement le petit groupe de naufragés.
Le scénario concocté par Nick Saltrese est très basique et conduit ce métrage à venir grossir le nombre de films avec des requins-tueurs sans y apporter d’innovation. L’aspect suspense réside dans le fait de savoir qui va pouvoir survivre dans cette mésaventure. Au départ, il était 5, combien seront-ils à l’arrivée ? L’horreur vient de deux aspects. Le premier, c’est la tension qui s’installe en se demandant à quel moment le squale géant va pointer le bout de ses crocs. Le second, c’est dans l’aspect visuel des blessures et la manière dont les individus sont secoués comme de vulgaires marionnettes dans la gueule du requin. Ensuite, bien qu’il ne s’agisse pas d’un point essentiel, on peut tout de même relever un concept particulier dans ce métrage, c’est la connerie humaine. Déjà faire la fête, pour beaucoup trop de personnes, est synonyme de beuverie. Comme si on ne pouvait pas s’amuser sans être alcoolisé. Ensuite, emprunter, pour ne pas dire voler, des véhicules, quels qu’ils soient, pour poursuivre la fiesta, c’est limite. S’éloigner de la côte de manière inconsidérée ce n’est pas très malin. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils ont cherché ce qui leur est arrivé, mais bon, à trop tirer sur la corde, elle finit presque toujours par rompre.
Des différents personnages présents dans cette péripétie mortelle, on retiendra Nat incarnée par Holly Earl. C’est la seule qui semble raisonnable dans cette affaire. En outre, c’est également celle qui présente le plus de courage et qui prend les meilleures initiatives. Dans la séquence de nuit, elle se jette à l’eau pour rejoindre une lumière rouge qui semble toute proche alors que son compagnon d’infortune, Tom, interprété par Jack Trueman, se chie dessus lorsqu’il est sollicité pour la même action. Nat avait déjà montré une certaine retenue au début du récit, en prétextant devoir passer un coup de fil, pour s’éloigner et ainsi prendre du recul vis à vis de ses coreligionnaires déjà fortement imbibés. Une petite sous-intrigue s’installe par rapport au manque de fidélité de Tom vis-à-vis de Nat, celui-ci l’ayant trompé avec Milly (Catherine Hannay), également embarquée dans cette galère.
Les valeurs de productions sont plus que correctes pour ce « Shark Bait » et c’est d’ailleurs ce qui le sauve afin de ne pas sombrer (désolé pour ce jeu de mots un peu trop facile) dans les abysses (bon, il faut que j’arrête) de la mauvaise note, comme ce fut le cas pour le récent « The Requin » (2022) de Le-Van Kiet. La photographie délivrée par Ben Moulden est plutôt agréable. Le tournage ayant été entièrement réalisé à Malte, ce directeur des prises de vue profite de l’environnement, mais essentiellement de la luminosité naturelle, positionnant ainsi les protagonistes dans une mer peu agitée, mais où le danger peut arriver à tout moment. La bande musicale orchestrée par Walter Mair est agréable et s’avère surtout présente dans les moments particulièrement tendus. Enfin, le montage présenté par Tommy Boulding et Nick McCahearty débouche sur un film d’une durée de 87 minutes.
En conclusion, « Shark Bait » est un film d’horreur moyen disposant d’une histoire classique, d’une intrigue familière et d’un développement simple. Le rythme s’intensifie progressivement, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est lumineuse mais très sobre, l’animation du requin est d’un bon niveau, les effets spéciaux sont plutôt efficaces. La bande originale est surtout marquante dans les moments de tension extrêmes et le montage est rudimentaire. La distribution offre de modestes prestations où seule Holly Earl offre un personnage intéressant. L’ensemble se laisse regarder, mais ne vient pas révolutionner le genre et ne peut ainsi pas bénéficier de notre recommandation.
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