Quand l’agent le plus doué de la CIA découvre accidentellement les sombres secrets des services de renseignement américains, un ex-collègue tueur aux tendances psychopathes met sa tête à prix.
« The Gray Man » est un thriller d’action américain datant de 2022, dirigé par Anthony et Joe Russo, à qui l’on doit également « Captain America: Civil War » (2016). Les acteurs principaux sont Ryan Gosling, qu’on a pu voir dans « First Man » (2018), Chris Evans, qu’on a pu voir dans « Snowpiercer » (2013), Ana de Armas, qu’on a pu voir dans « Deep Water » (2022), Jessica Henwick, qu’on a pu voir dans « Underwater » (2020), Regé-Jean Page, qu’on a pu voir dans « Mortal Engines » (2018), Wagner Moura, qu’on a pu voir dans « Elysium » (2013), Julia Butters, qu’on a pu voir dans « 13 Hours: The Secret Soldiers of Benghazi » (2016), Alfre Woodard, qu’on a pu voir dans « Mississippi Grind » (2015), et Billy Bob Thornton, qu’on a pu voir dans « Our Brand Is Crisis » (2015). Ce métrage a bénéficié d’une sortie limitée en salles le 15 juillet 2022, suivie de sa sortie numérique sur Netflix le 22 juillet 2022.
L’histoire proposée par « The Gray Man » nous invite à suivre Sierra Six (Ryan Gosling), un assassin au service des opérations secrètes de la CIA. Six reçoit l’ordre de se rendre à Bangkok pour une cible soupçonnée de vendre des secrets mettant en danger la sécurité nationale, en collaboration avec un autre agent de la CIA, Dani Miranda (Ana de Armas). Toutefois, Six, ne pouvant exécuter sa mission furtivement sans causer des dommages collatéraux, décide d’attaquer directement la cible dans un combat au corps-à-corps, et la blesse mortellement. Avant de mourir, la cible révèle qu’elle a travaillé dans le programme Sierra et lui remet un lecteur crypté détaillant la corruption de l’étoile montante de la CIA, Denny Carmichael (Regé-Jean Page), l’homme qui est justement le commanditaire de cette mission à Bangkok. Six décide d’en savoir plus, mais est immédiatement pris pour cible par ses employeurs. Carmichael engage le mercenaire Lloyd Hansen (Chris Evans), un ancien agent de la CIA expulsé de l’agence pour ses tendances sociopathes, pour retrouver Six et récupérer le disque. Une course-poursuite impitoyable s’engage…
Le scénario concocté par Christopher Markus et Stephen McFeely, déjà associés sur de nombreux projets du Marvel Cinematic Universe, est trop basique pour élever « The Gray Man » vers l’excellente, ce qui lui aurait permis d’obtenir la note maximum que nous aurions pu accorder à ce film. En effet, le script fait appel à certains clichés récurrents dans ce genre. En 2022, il y a aurait donc des tueurs professionnels avec un sens de la morale, une sorte d’éthique, une déontologie dans le meurtre ? Un agent de terrain qui tue sur demande depuis près de deux décennies, hésite, car un enfant peut potentiellement être touché ? Et cela pendant que des drones bombardent des cibles parfois hypothétiques dans des pays du bout du monde, commandés depuis des containers hyper sécurisés installés dans un coin paumé du Nevada ? Ensuite, le bon vieux chantage autour d’une nièce kidnappée dont on se doute pertinemment que le héros ira délivrer. Un méchant qui n’est rien de plus qu’un bureaucrate qui ne sert que son propre intérêt et sa progression dans une hiérarchie corrompue. Une clé USB cachée dans un pendentif. Des analystes devant des écrans et des ordinateurs high-tech à la recherche de toute trace potentielle sur tout ce que compte la planète de caméras et autres traces numériques. Du coup, WTF ? Rassurez vous, si vous êtes fans, comme nous, de films d’action, ce film est juste un gros kiff de ouf…
Finalement, Joe et Anthony Russo ne veulent pas perdre de temps avec les conventions du genre et permettent à « The Gray Man » de se distinguer à travers des scènes d’action stylisées apportant, je sais, je me répète, aux fans de films d’action, une tonne de plaisir. En outre, ne vous fiez pas au titre de ce métrage, car il n’y a rien de gris dans cette cinématographie luxuriante. Ce métrage est hyper-dynamique avec un style qui n’est pas sans rappeler « Atomic Blonde » (2015) et pourrait donner le tournis à John Wick. La réussite de ce film repose en grande partie sur les performances de son duo d’acteurs en la personne de Ryan Gosling et de Chris Evans, auxquels on peut ajouter la présence remarquée et charismatique de la star du cinéma indie, Dhanush dans le personnage du Loup Solitaire. Ryan Gosling, que je déteste, aborde son personnage en lui offrant une certaine désinvolture et une grande assurance, arborant au passage, un physique irréprochable, peut être déjà en préparation du rôle de Ken dans le film « Barbie » à venir prochainement. Chris Evans offre une prestation plus décalée avec ce qu’il fait usuellement, à travers un personnage de tortionnaire suavement déséquilibré. Par contre Ana de Armas est sous-employée avec un personnage peu développé.
Doté d’un budget de 200 millions de dollars, ce métrage est annoncé comme étant la production la plus chère à ce jour pour Netflix. Le tournage devait débuter le 18 janvier 2021 à Long Beach, en Californie, mais a été repoussé au 1er mars. L’équipe de production est venue en Europe au printemps 2021 pour tourner dans différents lieux tels que Prague en République Tchèque, le Château de Chantilly en France, Buku en Azerbaijan, mais également Vienne en Autriche. La photographie signée Stephen F. Windon est exceptionnellement percutante. J’avais déjà été très impressionné par « 6 Underground » (2019) de Michael Bay, et je dois avouer que pour ce « Gray Man » on est quasiment sur le même degré de fougue. J’étais longtemps resté « bloqué » sur la scène de sortie de banque proposée par Michael Mann dans « Heat » (1996), mais la fusillade proposée dans les rues de Prague est nettement au-dessus. A l’évidence, je dois up-dater mes références. Ce film est un enchaînement de scènes d’action, et chaque nouvelle escale apporte son lot de destruction et d’adrénaline. La bande originale orchestrée par Henry Jackman vient parfaitement accompagner l’ensemble, lui offrant encore plus d’élan, encore plus de vitalité. Enfin, le montage présenté par Jeff Groth et Pietro Scalia débouche sur un film d’une durée de 129 minutes.
En conclusion, « The Gray Man » est un très bon thriller d’action disposant d’une histoire basique, d’une intrigue classique et d’un développement singulièrement dynamique. La mise en scène est proche de la perfection, mais le scénario est trop simple et construit autour de trop de clichés du genre. Le rythme est effréné, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est excellente avec de très nombreuses scènes d’action, les fusillades et les explosions s’enchaînent jusqu’au dénouement final. La bande originale vient parfaitement accompagner l’ensemble et le montage permet au film de maintenir un niveau élevé de tension et de vélocité. La distribution offre de très bonnes performances. Ryan Gosling est parfait en tueur professionnel un brin désinvolte tandis que Chris Evans étonne dans un rôle de psychopathe sanguinaire. À l’arrivée, ce n’est peut-être pas le film d’action le plus intelligent produit par Netflix, mais probablement l’un des plus divertissants.
Une fusillade plus impressionnante que celle de « Heat »! Voilà qui pique ma curiosité et m’incitera à aller voir ce qui se trame derrière le Gray Man.
J’aimeAimé par 1 personne