Action, Aventure, Western

THE GOOD, THE BAD AND THE UGLY (1966) ★★★★★


 

The Good, the Bad and the Ugly (1966)

 

 

Une arnaque à la chasse aux primes associe deux hommes à une alliance difficile contre un troisième dans une course à la recherche d’une fortune en or enfouie dans un cimetière éloigné.

 

 

« The Good, the Bad and the Ugly » ou « Le Bon, la Brute et le Truand » pour la distribution française, est un western italien datant de 1966, réalisé par Sergio Leone, à qui l’on doit également « Once Upon a Time in the West » (1968). Les acteurs principaux sont Clint Eastwood, qu’on a pu voir dans « High Plains Drifter » (1973), Lee Van Cleef, qu’on a pu voir dans « For a Few Dollars More » (1965), et Eli Wallach, qu’on a pu voir dans « The Magnificent Seven » (1960). Ce film est paru le 23 décembre 1966 en Italie et le 18 janvier 1967 aux Etats-Unis. Pour cette critique, nous avons visionné la réédition datant de 2003 avec la réintégration des scènes qui furent coupées lors de sa sortie à l’internationale. Ceci explique la différence de voix au doublage, car les acteurs doubleurs de l’époque étaient tous décédés lors de la réédition.

L’histoire proposée par « The Good, the Bad and the Ugly » nous plonge en pleine guerre civile américaine en 1862, également nommée Guerre de Sécession, ou deux camps s’opposait, les Nordistes contre les Sudistes. Trois criminels cherchent à récupérer un magot de 200.000 dollars. C’est ainsi que nous avons, le Bon (Clint Eastwood) surnommé « Blondin » et qui par extension est l’Homme sans Nom. Le laid (ugly), renommé le truand dans la version française, ou Tuco Benedicto Pacífico Juan María Ramírez (Eli Wallach) et enfin le méchant (bad), renommé la brute dans la version française, alias Angel Eyes (Lee Van Cleef). Ce dernier ignore tout de la localisation du trésor. Tuco sait que celui-ci est caché dans le cimetière de Sad Hill alors que Blondin connaît le nom de la tombe où serait enfui le magot. Après de multiples péripéties, le trio se retrouve au cimetière pour une ultime confrontation.

Il faut bien prendre conscience que c’est ce type de films qui ont élevé le cinéma au rang d’art, même s’ils ont été ironiquement nommés westerns spaghetti. Mais c’est bel et bien de l’art. Dans le cas présent, sorti tout droit de l’imagination de Sergio Leone, comme le firent par la suite des autres noms du cinéma, tel que Stanley Kubrick, Orson Welles, Alfred Hitchcock, Matin Scorsese et Steven Spielberg. Sergio Leone peint sa vision sur grand écran de manière tellement vivante que nous oublions à quel point ces films étaient des productions marginales.

Aujourd’hui, peu de personnes se souviennent que Clint Eastwood était un rejet d’Hollywood alors qu’aujourd’hui, on s’incline majestueusement devant son impressionnante carrière. On a oublié qu’il n’y avait pas beaucoup de dialogues parce qu’il était plus facile de filmer en silence et de remplir par la suite avec une bande musicale. Toutefois, que dire de la scène finale dans le cimetière, à part que c’est un chef-d’œuvre. Sergio Leone dessine cette scène au-delà de toute raison, en commençant par de longs plans et en travaillant sur des gros plans, de visages, d’yeux, de sueurs et de mouches qui virevoltent autour des protagonistes. On sait que cela va avoir lieu, mais quand ? C’ est intense, c’est du suspense à l’état pur.

Bien évidemment, il y a les trois personnages principaux, mais pas que. Étonnamment, il y a une séquence ambitieuse articulée autour de la guerre civile, presque un film dans le film, avec une performance très saisissante avec Aldo Giuffre dans le rôle d’un capitaine de l’armée de l’Union qui explique son alcoolisme et se donne ainsi du courage pour diriger ses troupes. Mortellement blessé, il supplie le médecin militaire afin qu’il le maintienne encore un petit peu en vie, car il attend une bonne nouvelle, à savoir la destruction d’un pont hautement stratégique.

Clint Eastwood incarne donc l’homme sans nom. Un chasseur de primes taciturne et confiant, qui fait temporairement équipe avec Tuco et Sentenza pour retrouver de l’or caché. Malgré cette quête avide, la pitié de Blondin pour les soldats mourants dans le carnage chaotique de la guerre est évidente. Il réconforte un soldat mourant en posant son manteau sur lui et en le laissant fumer son cigare. Dans le scénario italien original du film, le personnage s’appelait « Joe« , mais est appelé Blondin dans le dialogue italien et anglais.

Eli Wallach incarne Tuco, un bandit mexicain qui parle vite, comiquement idiot, mais aussi rusé, prudent, résilient et ingénieux. Il est recherché par les autorités pour une liste impressionnantes de délits. Sergio Leone a permis à Eli Wallach d’apporter des modifications à son personnage en termes de tenue et de gestes récurrents. Tuco est le seul du trio dont le public apprend tout. Nous rencontrons son frère et découvrons d’où il vient et pourquoi il est devenu un bandit. Enfin, Lee Van Cleef joue le méchant de l’histoire. C’est un mercenaire impitoyable, confiant et à la limite du sadisme. Il prend plaisir à tuer et termine toujours un travail pour lequel il est payé, généralement traque et assassinat. À l’origine, Sergio Leone voulait Enrico Maria Salerno ou Charles Bronson pour jouer Angel Eyes, mais ce dernier s’était déjà engagé pour tourner dans « The Dirty Dozen » (1967).

Il est difficile de porter un jugement sur les valeurs de production qui fut réalisée alors que je n’étais pas encore né. Sergio Leone avait un budget estimé autour d’un million de dollars pour produire ce troisième et dernier film de ce qui fut présenté comme sa trilogie des dollars. Le tournage s’est déroulé essentiellement en Espagne, et plus précisément en Andalousie, dans des décors naturels massifs, donnant une impression d’immensité. La photographie est gérée par Tonino Delli Colli, un des grands noms du cinéma italien, qu’on retrouve sur des films comme « The Name of the Rose » (1986) de Jean-Jacques Annaud ou encore l’Oscarisé « Life is Beautiful » (1997) de Roberto Benigni. La technique utilisée, en harmonie avec la mise en scène de Sergio Leone, installe de la tension et du suspense en permettant aux téléspectateurs de savourer les performances des acteurs, créant un sentiment d’excitation, tout en filmant de beaux paysages.

La bande musicale fut orchestrée par Ennio Morricone. Pour ce métrage, le compositeur et Sergio Leone ont changé leur manière de travailler. Au lieu de produire la musique après le tournage, en post-production, ils ont décidé d’œuvrer ensemble sur les thèmes avant le début du tournage, afin que la musique aide à inspirer le film au lieu que le métrage n’inspire la musique. Le réalisateur a même diffusé la musique sur le plateau de tournage et coordonné les mouvements de caméra pour qu’ils correspondent à la musique. Enfin, le montage réalisé par Nino Baragli et Eugenio Alabiso débouche sur un film d’une durée de 177 minutes dans sa version originale.

En conclusion, « The Good, the Bad and the Ugly » est un excellent western disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue plaisante et d’un développement réjouissant. Le rythme alterne entre lent, très lent et balistique, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est somptueuse avec des décors naturels impressionnants. La mise en scène de Sergio Leone fait la part belle aux gros plans et aux scènes qui s’étirent afin de créer une tension intense. La bande originale d’Ennio Morricone est tout simplement cultisme alors que le montage laisse le temps d’installer le récit. La distribution offre de superbes prestations avec un Eli Wallach au sommet de son art, là où Clint Eastwood construit son mythe. Ce film est sans doute le plus grand des westerns spaghetti avec une histoire fascinante, des performances mémorables, des paysages à couple le souffle et une B.O. obsédante.

 

 

 

 

À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

Discussion

2 réflexions sur “THE GOOD, THE BAD AND THE UGLY (1966) ★★★★★

  1. C’est clairement l’apothéose de la « trilogie des dollars », une fresque impressionnante et, pour certains, « le plus grand des westerns spaghetti ». J’ai pour ma part un faible supplémentaire pour « et pour quelques dollars de plus ». Mon western préféré de Leone restant « il était une fois dans l’Ouest ».

    Aimé par 1 personne

    Publié par princecranoir | 02/10/2022, 18 06 38 103810

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