Un adolescent obtient de l’argent de poche en faisant la lecture à un vieil homme fortuné. Une belle relation de complicité s’installe entre eux. Lorsque le vieil homme décède, l’adolescent lui glisse un smartphone dans la poche de sa tenue mortuaire. Bien que six pieds sous terre, une troublante communication semble s’installer…
« Mr. Harrigan’s Phone » ou « Le téléphone de Monsieur Harrigan » pour la distribution française, est un thriller mystérieux américain datant de 2022, réalisé par John Lee Hancock, à qui l’on doit également « The Highwaymen » (2019). Les acteurs principaux sont Donald Sutherland, qu’on a pu voir dans « Moonfall » (2022), Jaeden Martell, qu’on a pu voir dans « The Lodge » (2019), Joe Tippett, qu’on a pu voir dans « Monsters and Men » (2018), Kirby Howell-Baptiste, qu’on a pu voir dans « Cruella » (2019), et Cyrus Arnold, qu’on a pu voir dans « Murmur » (2022). Ce métrage est paru sur Netflix le 5 octobre 2022.
L’histoire proposée par « Mr. Harrigan’s Phone » nous invite à suivre Craig (Colin O’Brien / Jaeden Martell), qui vient de perdre sa mère. Il fait alors la connaissance d’un homme d’affaires à la retraite, M. John Harrigan (Donald Sutherland), qui l’embauche pour lui faire la lecture trois fois par semaine. Cinq années plus tard, Craig est désormais au lycée et une relation de bienveillance s’est installée entre les deux hommes, bien que M. Harrigan montre des tendances antisociales. Dans le même temps, Craig se rapproche de son professeur, Mme Hart (Kirby Howell-Baptiste), qui vient à son aide lorsque Kenny (Cyrus Arnold), la brute de l’école, tente de l’intimider. À Noël, Craig se voit offrir son premier iPhone par son père (Joe Tippett), et grâce à un billet gagnant à la loterie, décide d’en offrir également un à M. Harrigan, bien que celui-ci apparaît d’abord réticent aux nouvelles technologies.
Monsieur Harrigan décède subitement, laissant Craig fortement attristé par la disparition du vieil homme. Lors des funérailles, Craig glisse le téléphone qu’il lui avait offert dans son costume. Peu de temps après, il apprend que M. Harrigan l’a « couché » sur son testament, couvrant largement de quoi financer ses études à l’université. Craig appelle le téléphone du vieil homme en signe de remerciement dans un geste compassionnel. Toutefois, le lendemain matin, il est surpris de découvrir que son défunt interlocuteur lui a répondu par un étrange message SMS. Horrifié, Craig se fait expliquer qu’il s’agit probablement d’un bug. Mais le téléphone du mort continue de fonctionner et d’étranges manifestations voient le jour…
Encore une fois, j’ai été étonné par le décalage entre les critiques que j’ai pu lire et le film que j’ai vu. Je suis fatigué de ces critiques qui finalement se reprennent les unes et les autres, avec les mêmes arguments. Pire encore, parfois, ce sont les mêmes phrases, les mêmes mots. À partir du moment où ça atterrit sur Netflix, c’est considéré comme mauvais. Quand c’est produit par Netflix, ce ne serait pas du cinéma. C’est pour cette raison stupide que je parle souvent de Netflixophobie. Et pourtant, les gens s’empressent de regarder, dès la mise à disposition. C’est misérable. Personnellement, j’ai trouvé que le scénario concocté par John Lee Hancock, qui endosse la double casquette de scénariste et de réalisateur, était très bien écrit. Je suis par contre en désaccord sur la classification du film dans le genre horreur. Il n’y a rien d’horrifique dans ce métrage. On peut qualifier ce film de mystère, car après tout, même si on veut voir dans les événements qui surviennent dans la deuxième partie du métrage comme des éléments surnaturels, il n’y a rien qui fait peur.
Le réalisateur-scénariste prend son temps pour installer la relation entre les deux principaux protagonistes. Le vieil homme, froid, limite acariâtre et pingre, va progressivement s’adoucir au contact du jeune homme. Il aura pris, secrètement, des dispositions pour que Craig perçoive une importante somme d’argent dans un fond fiduciaire afin de largement financer ses études supérieures. Ce n’est qu’après le décès de ce Monsieur Harrigan que les choses se compliquent. Kenny Yankovich, qui avait élu Craig comme son souffre-douleur, est viré du lycée. Persuadé, que c’est lui qui l’a dénoncé, il va lui donner une bonne correction. Lorsque Kenny décède dans des conditions mystérieuses, Craig est très perturbé. Il sera encore plus à la vue des événements qui viendront toucher son ancienne professeure, Madame Hart.
N’ayant pas lu le livre de Stephen King dont ce métrage serait inspiré, je ne peux donc pas comparer et analyser le respect, ou non, de l’œuvre originelle. À l’arrivée, on est assez éloigné d’un thriller d’horreur. On peut plutôt y voir un film sur le passage à l’âge adulte, sur les dangers de la vengeance et d’une réflexion sur la manière dont nos comportements ont changé/évolué depuis l’arrivée du smartphone. La séquence de présentation du lycée aux nouveaux venus avec la sectorisation de la cafétéria en fonction de la possession, ou non, d’un téléphone portable ainsi que du modèle, en est la parfaite illustration.
En conclusion, « Mr. Harrigan’s Phone » est un bon petit thriller mystérieux disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue énigmatique, et d’un développement en plusieurs temps. Le rythme est modéré, lent dans sa première partie, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie présentée par John Schwartzman est agréable, la bande musicale orchestrée par Javier Navarrete vient parfaitement accompagner les différentes ambiances du film, et le montage effectué par Robert Frazen débouche sur un film d’une durée de 106 minutes. La distribution offre de bonnes prestations, toutefois dominées par les très bonnes performances du duo formé par Donald Sutherland et Jaeden Martell, qui fonctionne très bien. L’ensemble offre, dans un premier temps, une atmosphère aimable et sociable pour s’orienter, dans un deuxième temps, vers une intrigue mystérieuse, immatérielle, et surnaturelle. Un film qui offre un délicieux moment de divertissement.
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