Un U.S. Marshal, spécialisé dans « l’effacement » des témoins, se retrouve embarqué dans une traque infernale alors qu’il tente de protéger un témoin.
« Eraser: Reborn » est un thriller d’action américain datant de 2022, réalisé par John Pogue, à qui l’on doit également « Blood Brother » (2018). Les acteurs principaux sont Dominic Sherwood, qu’on a pu voir dans « Don’t Sleep » (2017), Jacky Lai, qu’on a pu voir dans « Fall Back Down » (2019), McKinley Belcher, qu’on a pu voir dans « Marriage Story » (2019), Eddie Ramos, qu’on a pu voir dans « Endless » (2020) et Mampho Brescia, qu’on a pu voir dans « I Am All Girls » (2021). Ce métrage sera disponible en VOD à partir du 7 juin 2022, mais est déjà disponible en Allemagne.
L’histoire proposée par « Eraser: Reborn » nous invite à suivre Mason Pollard (Dominic Sherwood), un agent des U.S. Marshal spécialisé dans « l’effacement » des témoins à haut risque en simulant leur mort. Il est chargé de faire « disparaître » Rina Kimura (Jacky Lai), la femme du patron d’un syndicat du crime, qui a décidé de fournir des preuves des trafics de l’organisation de son mari aux autorités judiciaires. Malgré les efforts de Mason, les hommes de main de son mari sont rapidement sur les traces de Rina, forçant le marshall à se cacher, avec sa « cliente » à Cape Town en Afrique du Sud. Peu de temps après leur arrivée sur place, Mason reçoit des renforts, car une équipe d’assassins est sur sa piste. Rapidement, il prend conscience qu’il a été piégé et trahi par ses collègues. Il va devoir redoubler d’efforts pour s’en sortir tout en protégeant Rina Kimura qui doit témoigner auprès de la justice…
Le scénario concocté par Michael D. Weiss est quasiment une copie conforme du film original réalisé par Chuck Russell qui voyait Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal, soit un agent des U.S. Marshal qui œuvre pour le Witness Security Protection Program (WITSEC). Bien que présenté comme une suite du film de 1996, j’ai personnellement abordé ce métrage comme un film à part entière, donc sans le comparer à son illustre prédécesseur. En effet, dans cet « Eraser: Reborn » il n’est nullement fait référence à quoi que ce soit du film d’origine et ne peut pas vraiment faire office de suite, et surtout, le budget est en rien comparable. Pour mémoire, « Eraser » (1996) disposait d’une enveloppe de 100 millions de dollars. Dans le cas présent, on retrouve des éléments classiques du thriller policier, action, fusillades, confrontation à mains nues, explosion, trahison, etc. En prime, nous avons même droit à la romance, où le preux chevalier tombe amoureux de la cible/victime. C’est propre, c’est bien fait, c’est sans prétention, ça fonctionne, ça divertit, mais ce n’est en rien mémorable. Globalement, on peut plutôt considérer ce film comme un remake, mais logiquement il devrait être d’un niveau supérieur à l’original, ce que est très loin d’être le cas, bien au contraire.
Malheureusement les personnages qui évoluent dans « Eraser: Reborn » sont relativement creux, sans développement. Mason Pollard, le marshal, semble être célibataire, sans enfant, et profondément investi dans son boulot. Lorsqu’il comprend qu’il a été trahi, il n’est pas plus déstabilisé que cela, ni réellement en colère. Dominic Sherwood, qui prête ses traits à ce personnage, n’exprime que peu de sentiment, bien qu’il semble être à l’aise dans les scènes d’action, il n’est pas pleinement crédible. Jacky Lai, qu’on découvre pour la première fois, offre une meilleure performance. Rina Kimura, son personnage, décide d’abandonner sa vie de compagne d’un criminel, et se propose d’aider les autorités judiciaires. Elle met du temps à comprendre qu’elle est pistée grâce à un traceur dans son smartphone. Toutefois, elle montre une capacité à se démerder toute seule et un beau sens de l’improvisation. McKinley Belcher incarne l’un des antagonistes de l’histoire. Son personnage est un peu trop caricatural, et bien que sa fin soit quelque peu « téléphoné », la scène est sabotée par la pauvreté des CGI. Le pire c’est l’utilisation de certaines des répliques qui étaient de bonnes punchlines dans la bouche de Swarzy à l’époque, mais qui tombent à plat dans le cas présent.
Les valeurs de production sont décentes dans l’ensemble. La photographie délivrée par Michael Swan et George Amos nous immerge dans les townships de Cape Town à travers des courses-poursuites à pieds et quelques fusillades. L’histoire se termine dans le port de Cape Town au milieu des conteneurs de marchandises. Cependant la scène la plus « fun » est probablement celle où l’un des méchants se fait attaquer par un hippopotame alors qu’il traverse une rivière. La bande musicale orchestrée par Michael Swan est très agréable avec des sonorités, des mélodies très modernes, très contemporaines et vient très bien accompagner les ambiances du métrage. Enfin, le montage réalisé par Glenn Garland débouche sur un film d’une durée de 102 minutes.
En conclusion, « Eraser: Reborn » est un thriller d’action moyen disposant d’une histoire basique, d’une intrigue familière et d’un développement sans profondeur. Le rythme est assez soutenu, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est correcte, la bande musicale est plaisante et le montage permet de maintenir une bonne cadence à l’ensemble. La distribution offre d’honorables prestations sans qu’un acteur ne sorte réellement du lot. La mise en scène présentée par John Pogue manque de profondeur, mais son métrage reste sympathique sans être mémorable. En outre, on évitera de comparer au film d’origine au risque d’être déçu.
Pas sure d’avoir envie de le voir celui là 🙁
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