Une jeune femme emménage dans la vallée de l’Hudson, découvrant au passage que son mariage cache quelque chose de presque aussi sinistre que la sombre histoire de sa nouvelle demeure.
« Things Heard & Seen » est un thriller d’horreur américain datant de 2021, écrit et réalisé par Shari Springer Berman et Robert Pulcini, à qui l’on doit également « Ten Thousand Saints » (2015). Les acteurs principaux sont Amanda Seyfried, qu’on a pu voir dans « You Should Have Left » (2020), James Norton, qu’on a pu voir dans « Mr Jones » (2019), Ana Sophia Heger, qui fait ici ses premiers pas dans un long-métrage, Natalia Dyer, que beaucoup de personnes ont découverte par l’intermédiaire de la série télévisée Stranger Things (2016-2022), Alex Neustaedter, qu’on a pu voir dans « Low Tide » (2019), Rhea Seehorn, qu’on a pu voir dans « Inside Man: Most Wanted » (2019), et F. Murray Abraham, qu’on a pu voir dans « The Grand Budapest Hotel » (2014). Ce métrage est paru le 29 avril 2021 sur Netflix.
L’histoire proposée par « Things Heard & Seen » nous emmène en 1980 et nous invite à suivre Catherine Claire (Amanda Seyfried), restauratrice d’art, vit à Manhattan avec son mari George (James Norton) et sa fille Franny (Ana Sophia Heger). Lorsque George décroche un poste d’enseignant d’histoire de l’art dans une université reculée, la famille emménage dans une grande ferme du nord de l’État de New York. Catherine se sent isolée dans la maison et commence à sentir la présence d’un esprit. Elle voit d’étranges lumières la conduire à une bague antique, qu’elle commence à porter. De son côté, Franny, la fillette voit régulièrement des fantômes lui rendent visite dans sa chambre la nuit, déclenchant des crises de panique. George aborde tout cela de manière superficielle, bien plus intéressé pour développer des relations extra-conjugales. Lors d’une soirée à leur domicile, Catherine et George reçoivent les collègues de ce dernier. Floyd DeBeers (F. Murray Abraham), le chef du département d’histoire de l’art, explique discrètement à Catherine qu’il sent la présence d’un esprit en errance, mais assure que celui-ci est bienveillant. Toutefois, Catherine s’interroge sur ce que l’esprit cherche à lui dire et entame des recherches alors que sa relation de couple se dégrade en raison des mensonges de George…
Le scénario concocté par Shari Springer Berman et Robert Pulcini s’inspire du roman « All Things Cease to Appear » écrit par Elizabeth Brundage. Bien que le film soit qualifié d’histoire de maison hantée, la force la plus malveillante du récit n’est autre que le mari, incarné par James Norton. L’intrigue s’oriente progressivement vers l’idée que les spectres intrusifs, rencontrés par les résidants de cette vieille demeure, semblent avoir un plan particulier où la mort n’est peut-être finalement pas la pire chose au monde. La mère de famille aborde tout ceci sans peur, mais les différents phénomènes n’améliorent absolument pas son état mental fragile. Progressivement, on prend conscience que son mariage s’inscrit dans une relation toxique et que son époux a construit une bonne partie de sa vie, de sa personnalité, dans le mensonge, limite pathologique, animé par une attitude de pervers narcissique.
Catherine, le personnage incarné par Amanda Seyfried, se détourne progressivement de son mari, qui lui a imposé d’abandonner sa vie new-yorkaise pour s’installer dans cette vieille demeure datant du siècle dernier. Elle se rapproche de Justine (Rhea Seeborn) à qui elle se confie. L’encouragement fraternel de Justine à l’autonomie de Catherine est bien plus intéressant qu’une intrigue secondaire tournant autour du chef de département du mari, Floyd DeBeers (F. Murray Abraham), qui amène une petite pointe de mysticisme. Le couple de scénaristes-réalisateurs jongle habilement avec les différents volets, mais ils ont du mal à surmonter les problèmes structurels du scénario, à savoir la rareté de la tension et l’absence d’une perspective nette. Les doutes que nous avons sur l’état mental et émotionnel de Catherine sont dissipés en moins d’une heure, lorsque quelqu’un confirme que, oui, en effet, la maison est hantée. En conséquence, nous passons le reste du film à attendre que l’inévitable se produise.
Les valeurs de productions qui entourent ce « Things Heard & Seen » rebaptisé « Dans les Angles Morts » pour la diffusion française, sont globalement correctes. La photographie délivrée par Larry Smith, à qui l’on devait les images très colorées de « Tau » (2018), joue habilement avec le contraste saisissant de l’ambiance hyper-animée de New-York et les couleurs ternes qui règne dans la maison de la vallée de l’Hudson. Une demeure typique des films d’horreur, isolée au sein d’une petite ville. Il n’y a pas de jump-scare et les quelques apparitions de spectres sont légères. Les lampes scintillent, l’électricité bourdonne et des traînées de lumière vaporeuse et impalpable passent le long des fenêtres et des murs. La bande musicale orchestrée par Peter Raeburn est très sobre, venant à peine souligner les différentes atmosphères du récit. Enfin, le montage effectué par Louise Ford débouche sur un film d’une durée de 121 minutes.
En conclusion, « Things Heard & Seen » est un film d’horreur insolite disposant d’une histoire énigmatique, d’une intrigue sombre et d’un développement mièvre. Le rythme est modéré, le récit manque de fluidité par endroit et la narration est un flashback. La photographie est classique, la bande originale est sobre et le montage est cohérent. La distribution est dominée par la performance d’Amanda Seyfried. La mise en scène et le scénario du couple Springer Berman et Pulcini n’arrive pas à se positionner clairement. L’ensemble n’apporte rien de nouveau dans un genre où trop de projets s’avèrent être sans saveur particulière. Un métrage dont on pourra s’acquitter sans crainte d’avoir loupé quelque chose…
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