Un psychologue agoraphobe et un inspecteur de police doivent travailler ensemble pour arrêter un tueur en série qui copie les serial-killers du passé.
« Copycat » est un thriller policier américain datant de 1995, réalisé par Jon Amiel, à qui l’on doit également « The Core » (2003). Les acteurs principaux sont Sigourney Weaver, qu’on a pu voir dans « The Assignment » (2016), Holly Hunter, qu’on a pu voir dans « Batman v Superman: Dawn of Justice » (2016), Dermot Mulroney, qu’on a pu voir dans « Umma » (2022), Harry Connick Jr., qu’on a pu voir dans « Bug » (2006), et William McNamara, qu’on a pu voir dans « The Bleeding » (2009). Ce film est paru le 27 octobre 1995 aux Etats-Unis et le 3 avril 1996 en France.
L’histoire proposée par « Copycat » nous invite à suivre le Docteur Helen Hudson (Sigourney Weaver), une experte de la psychologie criminelle, spécialiste des tueurs en série, devenue gravement agoraphobe suite à une agression très violente de Daryll Lee Cullum (Harry Connick Jr.), un psychopathe évadé de prison. Depuis, elle vit en recluse dans un appartement high-tech coûteux, passant la plupart de son temps derrière ses ordinateurs, uniquement assistée de son vieil ami, Andy (John Rothman). Lorsqu’une vague de meurtres sème la panique à travers San Francisco, le détective Mary Jane « M.J. » Monahan (Holly Hunter) et son partenaire, Reuben Goetz (Dermot Mulroney), sollicitent l’expertise d’Helen. Celle-ci se rend rapidement compte que l’individu s’inspire de tueurs en série notoires, soit Albert DeSalvo, David Berkowitz, Jeffrey Dahmer, ou encore Ted Bundy, en reproduisant à l’identique les scènes de crime. Toutefois, ce qu’Helen ne sait pas encore, c’est qu’elle est aussi sur la liste des cibles du copycat…
Le scénario concocté par David Madsen et Ann Biderman, cette dernière ayant également œuvré sur « Primal Fear » (1996) ainsi que sur « Public Enemies » (2009), inscrit le métrage dans deux catégories qui fonctionnent régulièrement ensemble, le thriller et le policier. Le suspense s’articule autour, dans un premier temps, de l’identification du meurtrier, puis dans un second temps, du devenir du personnage principal, le Docteur Helen Hudson. Pour compliquer la tâche à cette dernière, les scénaristes l’on rendu agoraphobe de telle manière qu’elle ne puisse pas s’échapper lorsqu’elle est prise pour cible. L’enquête policière vient s’insérer dans le suspense. Les enquêteurs cherchent donc à identifier un tueur en série qui reproduit à la lettre des meurtres orchestrés par d’illustres prédécesseurs dans ce domaine. Les cinéastes en profitent pour citer quelques noms célèbres de serial killer, dont le fameux (si j’ose dire) Jeffrey Dahmer qui vient de faire l’objet d’une série en dix épisodes sur Netflix. Bien évidemment, on peut également relever l’aspect dramatique du film, car plusieurs personnages clé passent à la trappe, victimes du tueur. En outre, le personnage incarné par Sigourney Weaver, bien que souffrant d’une pathologie mentale, fortement incommodante, dresse un profil très pertinent du tueur, avec des éléments de langage qu’on retrouve aujourd’hui régulièrement dans des films et/ou dans des séries télévisées comme « Criminal Minds » par exemple.
Holly Hunter incarne l’inspecteur Mary Jane Monahan qui se retrouve donc au cœur d’une enquête qui va bien plus loin que ce qu’elle aurait pu imaginer. Il est intéressant de relever que ce personnage doit se dépêtrer des « assaults » de son ex-petit ami, également policier, l’inspecteur Nicoletti (Will Patton). Celui-ci marque sa jalousie envers l’inspecteur Reuben Goetz (Dermot Mulroney) qui fait désormais équipe avec Mary Jane et sera à l’origine du drame qui viendra faucher le jeune inspecteur. Harry Connick Jr., qu’on connaît pour sa musique, interprète Daryll Lee Cullum, le premier psychopathe qui agresse le Docteur Hudson dans la scène d’ouverture du métrage. Ses interventions suivantes à l’écran se feront depuis la prison dans laquelle il est enfermé. William McNamara incarne donc le copycat, et bien que sa présence soit marquée tout au long du récit par des apparitions furtives, c’est dans la seconde partie du métrage qu’on le découvre réellement. Enfin, Sigourney Weaver personnifie donc le personnage central de l’histoire. Les crises d’angoisse qui viennent l’assaillir dès lors qu’elle sort, ne serait-ce que de quelques pas, de son appartement, sont particulièrement saisissantes. Elle se retrouve tétanisée et doit rebrousser chemin. Elle tente d’y faire face avec des médicaments qu’elle accompagne d’alcool, ce qui, on le sait très bien, n’est guère conseillé. Cependant, les observations qu’elle livre aux inspecteurs de police leur permettent de remonter progressivement la piste vers le tueur, mais, suspense oblige, un poil trop tard avant que ce prédateur ne s’en prenne à elle.
Doté d’un budget de 20 millions de dollars, le tournage a débuté le 3 octobre 1994 pour s’achever le 22 décembre 1994 et s’est principalement déroulé à San Francisco en Californie. La photographie délivrée par László Kovács (1933-2007) se focalise sur quelques endroits distincts, le commissariat, l’appartement du personnage incarné par Sigourney Weaver et les toilettes d’un complexe de conférences. Les deux scènes dans les toilettes prirent 8 jours de tournage. Sigourney Weaver mesurant presque 30 cm de plus que Holly Hunter, elle devait s’asseoir dans de nombreuses scènes afin que leurs tailles apparaissent plus équilibrées. James Newton Howard a été approché pour composer la bande musicale du film, mais a refusé afin de travailler sur « Waterworld » (1995). Christopher Young l’a remplacé, et le réalisateur Jon Amiel fut tellement content du résultat qu’il a renouvelé sa collaboration avec celui-ci sur plusieurs autres films. Le montage effectué par Jim Clark (1931-2016) débouche sur un film d’une durée de 123 minutes.
En conclusion, « Copycat » est un bon thriller policier disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue équilibrée et d’un développement soigné. Le rythme est intermédiaire, le récit est fluide et la narration est linéaire. La mise en scène délivrée par Jon Amiel permet aux spectateurs de bien s’immerger dans l’intrigue, la photographie est ordinaire, la bande originale est sympathique et le montage est ordonné. La distribution offre de très bonnes prestations avec Sigourney Weaver tourmentée et une Holly Hunter déterminée. L’ensemble nous rappelle ô combien les scripts de cette période pouvaient être singulièrement efficaces pour peu que le réalisateur ne soit pas un manchot. À redécouvrir !
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