Un brillant avocat de Chicago, aussi soucieux de sa publicité que de son talent, se porte volontaire pour défendre un jeune homme accusé du meurtre de l’archevêque, un des plus éminents dignitaires de la ville…
« Primal Fear » est un thriller judiciaire américain datant de 1996, réalisé par Gregory Hoblit (1924-2006), à qui l’on doit également « Fracture » (2007). Les acteurs principaux sont Richard Gere, qu’on a pu voir ans « The Mothman Prophecies » (2002), Laura Linney, qu’on a pu voir dans « Nocturnal Animals » (2016), John Mahoney (1940-2018), qu’on a pu voir dans « The American President » (1995), Alfre Woodard, qu’on a pu voir dans « The Gray Man » (2022), Frances McDormand, qu’on a pu voir dans « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » (2017), et Edward Norton, qui faisait ici ses débuts au cinéma. Ce film est paru le 3 avril 1996 aux Etats-Unis et le 5 juin de la même année en France. Il est actuellement disponible sur Netflix.
L’histoire proposée par « Primal Fear » nous invite à suivre Martin Vail (Richard Gere), un avocat de la défense de Chicago, qui adore les projecteurs, notamment lorsqu’il parvient à faire acquitter ses clients grâce à des aspects techniques juridiques. Lorsque la police arrête Aaron Stampler (Edward Norton) pour avoir tué l’archevêque Rushman (Stanley Anderson), le responsable du diocèse catholique de Chicago, Martin Vail y voit une superbe opportunité de faire parler de lui, et propose de défendre le jeune homme gratuitement. Toutefois, l’accusation sera dirigée par la procureure Janet Venable (Laura Linney), ancienne collègue et maîtresse du brillant avocat. Chacun connaissant parfaitement le mode d’analyse, de psychologie et de méthode de l’autre, un sérieux bras de fer débute entre les deux juristes.
Le scénario concocté par Steve Shagan et Ann Biderman nous projette pleinement dans l’univers du thriller. Sans basculer dans l’idéologie du « c’était mieux avant« , il faut tout de même avouer que les années 90 étaient d’un niveau supérieur dans la qualité d’écriture des scripts. « Primal Fear » en est un excellent exemple. L’intrigue est puissante et un certain nombre de rebondissements perturbe le spectateur dans ses convictions. Un meurtre violent sur un ecclésiastique de haut rang vient faire les gros titres. Tout accuse un jeune homme à qui l’on donnerait le bon dieu sans confession, si j’ose dire. La défense va chercher à démontrer qu’il est tout à fait possible qu’une tierce personne fut présente sur les lieux. Premier rebondissement, l’accusé souffrirait d’un dédoublement de personnalité. Mais la vérité viendra éclater dans les toutes dernières minutes du métrage.
De l’ensemble des personnages, trois d’entre eux se détachent du lot. Laura Linney incarne Janet Venable, la procureure qui va chercher à démontrer la culpabilité de l’accusé à travers les nombreuses preuves qui l’incriminent. Le fait qu’elle a eu une relation suivie avec l’avocat de la défense lui donne un certain avantage, car elle connaît son mécanisme de réflexion. Elle refuse scrupuleusement d’envisager que l’accusé souffre d’une pathologie mentale qui aurait perturbé sa capacité de discernement. Edward Norton offre une performance remarquable, qui lui offrira une nomination aux Oscars, dans le rôle d’Aaron Stampler. Un jeune homme qui se retrouve accusé d’un crime odieux. Celui-ci va littéralement jouer avec la justice, avec les psychologues, et même avec son avocat. Et justement, son avocat, Martin Vail, interprété par Richard Gere. L’homme est assez prétentieux, fier de ses réussites, et semble avoir des comptes à régler avec son ancien employeur, le procureur général. Avec l’aide de son enquêteur, Tommy Goodman (Andre Braugher), un ancien policier, il n’hésite pas à se rendre sur le terrain pour s’immerger dans la scène du crime et à auditionner auprès des différents témoins. Persuadé, que son client est innocent, il va déchanter lorsqu’il va être directement confronté aux troubles mentaux de ce dernier, remettant fortement en question ses convictions. Les dernières révélations viendront le plonger dans un profond désarroi qui le laissera sans voix.
Les valeurs de production sont assez basiques pour ce film doté d’un budget de 30 millions de dollars. Le tournage a débuté le 28 avril 1995 pour s’achever le 12 juillet 1995. Le tournage s’est essentiellement déroulé à Chicago, bien que certaines scènes ont été réalisées à Los Angeles en Californie. La photographie présentée par Michael Chapman (1935-2020) est plutôt simple, se focalisant principalement sur les délibérations au tribunal. La bande musicale orchestrée par James Newton Howard vient agréablement accompagner l’atmosphère générale du film. Le montage effectué par David Rosenbloom, qui fut, par ailleurs, nominé aux Oscars pour son travail sur « The Insider » (1999). Toutefois, le montage initial du film durait trois heures et quinze minutes, comprenant une exposition plus détaillée de la vie d’Aaron dans une petite ville de campagne et des discussions avec son ancien professeur de lycée. Les scènes ont été coupées en partie pour harmoniser l’ensemble.
En conclusion, « Primal Fear » est un très bon thriller judiciaire disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue évolutive et d’un développement adroit. Le rythme est tempéré, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est basique, la musique est relativement ordinaire et le montage est homogène. La mise en scène exposée par Gregory Hoblit joue avec les certitudes et les perplexités du spectateur. La distribution offre de très bonnes prestations, la confrontation entre Richard Gere et Laura Linney est construite dans la finesse, alors qu’Edward Norton se révèle avec ce premier film, lui ouvrant les portes d’une belle carrière. Un film qui pourrait facilement faire office de master classe dans le registre du thriller. À (re)découvrir !
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