Le détective d’une petite ville et sa famille sont victimes d’étranges événements lorsque celui-ci enquête sur la disparition d’un petit garçon.
« I See You » est un thriller d’horreur américain datant de 2019, dirigé par Adam Randall, à qui l’on doit également « Night Teeth » (2021). Les acteurs principaux sont Helen Hunt, qu’on a pu voir dans « Soul Surfer » (2011), Jon Tenney, qu’on a pu voir dans « The Stepfather » (2009), Judah Lewis, qu’on a pu voir dans « Summer of 84 » (2018), Owen Teague, qu’on a pu voir dans « The Empty Man » (2020), et Libe Barer, qui fait ici ses premiers pas dans un long-métrage. Ce métrage a été projeté en avant-première lors du SWSW Film Festival 2019 et est sorti en salles le 6 décembre 2019 aux Etats-Unis. Ce métrage est actuellement disponible sur Prime Vidéo.
L’histoire proposée par « I See You » nous invite dans la maison des Harper. Le père, Greg (Jon Tenney) est un inspecteur de police qui enquête actuellement sur l’enlèvement d’un enfant d’une dizaine d’années. Des indices retrouvés sur les lieux relient le crime à une série d’enlèvements commis quinze années auparavant par un homme qui est désormais en prison. La mère, Jackie (Helen Hunt), est un médecin réputé, qui est dans la tourmente depuis qu’elle a eu une liaison extra-conjugale. Leur fils, Connor (Judah Lewis), éprouve beaucoup de colère envers sa mère depuis qu’il a appris son adultère. Des événements mystérieux commencent à se produire dans la maison des Harper : de l’argenterie disparaît, une télévision s’allume toute seule, des photos sont retirées de leur cadre, un réparateur dit à Jackie que sa fille l’ a laissé entrer et elle retrouve Greg enfermé dans un placard…
Le scénario concocté par Devon Graye est très agréablement original en offrant à « I See You » un tournant narratif, très audacieux à mi-parcours. Le récit revient en arrière pour déverrouiller les énigmes des différents phénomènes, qu’on jugeait jusque-là surnaturels, en les présentant sous de nouveaux angles. Les problèmes de la famille Harper se compliquent par l’introduction de nouveaux personnages, qu’on n’avait pas encore vu auparavant, plongeant l’histoire dans une affaire d’invasion de domicile. Le script permet de garder le spectateur sur ses gardes avec une toute nouvelle direction, à tel point que la plupart seront probablement pris au dépourvu par d’autres révélations majeures. Un dernier twist offre une tournure dramatique jusqu’au point de rupture et conclut l’histoire de manière savoureusement satisfaisante.
Une inspiration de mélancolie traverse « I See You » à travers une rupture de mariage déchirante, une famille heureuse construite sur de sombres secrets, des mères désespérées à la recherche d’enfants perdus, ce qui colore ce métrage sur une vérité émotionnelle plus riche que les films du genre. Helen Hunt, dont on se demande fortement ce qu’elle a bien pu faire à son visage, incarne une Jackie Harper qui apparaît de prime abord comme antipathique, luttant pour rester une épouse dévouée et une mère aimante face aux récriminations amères et aux révélations sinistres. Jon Tenney interprète Greg Harper, un inspecteur de police qui cache bien des secrets avec des méthodes pas très orthodoxes. Libe Barer incarne Mindy, une adepte du phrogging ou l’art de se cacher dans des maisons à l’insu des propriétaires. Elle est accompagnée par son petit ami du moment, Alec, interprété par Owen Teague, bien décidé à pimenter sa présence indue chez les Harper, mais animé par bien plus qu’une recherche de sensations.
Les valeurs de production sont d’une très bonne qualité pour ce film, et ce, malgré un budget plutôt modeste de 5 millions de dollars. La photographie délivrée par Philipp Blaubach est soyeuse en livrant un travail qui installe une atmosphère singulière avec des mouvements de caméra très lents et des prises de vues aériennes qui zooment ou dézooment vers la scène pointée. Cette approche permet à cette production indépendante d’obtenir un piquant visuel qui s’approche de très près aux thrillers de studio à gros budget. En outre, le cadre non-spécifique, mais plein de caractère de l’Ohio apporte également une texture agréable qui lui est propre. La bande musicale orchestrée par William Arcane vient renforcer l’ambiance générale du film, amplifiant par endroit le sentiment que des forces malveillantes se cachent dans ce coin endormi d’une banlieue aisée. Enfin, le montage effectué par Jeff Castelluccio débouche sur un métrage d’une durée de 96 minutes.
En conclusion, « I See You » est un très bon thriller d’horreur disposant d’une histoire originale, d’une intrigue accrocheuse et d’un développement inattendu. Le rythme s’accélère progressivement, le récit est fluide et la narration offre deux segments de temps distincts. La mise en scène présentée par Adam Randall est astucieuse. La photographie est agréable, la bande originale est plaisante et le montage est astucieux. La distribution offre de très bonnes prestations au service de personnages étonnants, voire même déstabilisants. L’ensemble est une très agréable surprise dans un genre qui use trop souvent des clichés largement usités. À découvrir sans retenue !
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