Une société de robotique s’associe avec un agent de la CIA pour une opération militaire illégale. La mission est de prouver que l’entreprise de robotique est digne de remporter un contrat militaire lucratif.
« Monsters of Man » est un thriller d’action et science-fiction australien datant de 2020, réalisé par Mark Toia, qui signe là son premier long-métrage. Les acteurs principaux sont Brett Tutor qui apparaît pour la première fois dans un film, Jose Rosete, qu’on a pu voir dans « Lowlife » (2017), David Haverty, qu’on a pu voir dans « The Connectionist » (2020), Paul Haapaniemi, qu’on a pu voir dans « Break Even » (2020), Kayli Tran, qu’on a pu voir dans « Ambulance » (2022), Jessica Blackmore, qu’on a pu voir dans « Killer in Law » (2018), Tatjana Marjanovic, qu’on a pu voir dans « Great White » (2021), et Neal McDonough, qu’on a pu voir dans « Proud Mary » (2018). La première a eu lieu le 19 novembre 2020 lors du Sydney Science Fiction Film Festival, et en France le 8 décembre 2020.
L’histoire proposée par « Monsters of Man » nous emmène en Asie du Sud-Est, à la frontière entre le Vietnam et le Cambodge. Des ingénieurs d’une entreprise en robotique, qui est sur le point de décrocher un important contrat avec l’armée américaine, sont envoyés sur place, encadrés par un agent de la CIA. Un test en grandeur nature, dirigé en secret depuis le Pentagone par un responsable de l’agence répondant au nom de Major (Neal McDonough), va avoir lieu dans l’optique de neutraliser des membres d’une triade de la drogue. Quatre robots de combat sont largués dans le secteur pour livrer bataille. Malheureusement, les choses tournent mal et les habitants d’un petit village se retrouvent rapidement dans la tourmente. Pire encore, des médecins, venus dans le pays dans le cadre d’une mission humanitaire, sont témoins du massacre. Les robots reçoivent l’ordre d’éliminer tous les témoins. Cependant, c’est sans compter sur la présence de Mason (Brett Tutor), un ancien Navy Seal déserteur, qui s’était installé en toute discrétion dans le village. La chasse à l’homme va s’avérer plus compliquée que prévue…
Le scénario concocté par Jeff Hand et Mark Toia, ce dernier endossant également la casquette de réalisateur, nous plonge pleinement dans deux genres qui sont régulièrement associés ensemble, l’action et la science-fiction. L’action prend naissance dans l’utilisation qu’on veut faire des robots humanoïdes : remplacer l’homme. Avant d’envisager d’investir massivement dans un projet à grande échelle, les margoulins de la CIA organisent un essai sur le terrain, envoyant une petite escouade de robots nettoyer une zone réputée occupée par des producteurs de drogue. La mission étant de nettoyer par le vide. L’aspect science-fiction est construit autour de la conception ultra-sophistiquée des robots de combat. Comme dans bien des métrages précédents, la créature échappe au contrôle de son créateur et toute l’opération tourne au fiasco avec de nombreux morts en prime.
« Monsters of Man » prend environ une demi-heure à se mettre en place, car il y a un assez grand nombre de personnages à présenter. Outre le Major, précédemment cité, il y a une équipe de quatre personnes sur place, en Asie, pour superviser l’action des robots, dirigé par Boller (Jose Rosete), un mercenaire sanguinaire. On retrouve également un groupe de six jeunes médecins, dont Jordan (Paul Haapaniemi) et Wendy (Tatjana Marjanovic). La plupart des habitants, à l’exception de Keala (Ma Rynet) et de son fils Leap (Ly Ty), ne vivent pas assez longtemps pour avoir besoin d’être présentés. On trouve également une intrigue secondaire, entre Boller et les informaticiens, Kroger (David Haverty), Jantz (Ryan Hough) et Fielding (Jessica Blackmore). Il apparaît que les techniciens n’aient pas été informés qu’il y aurait des morts dans cette opération, ce qui, dans une certaine mesure, peut apparaître comme stupide. On ne fabrique pas de robots de combat ultra efficaces et puissamment armés pour enfiler des perles.
Les choses se compliquent pour l’ensemble des protagonistes lorsqu’un des robots commence à prendre conscience de lui-même et à résister fortement aux différentes tentatives d’en reprendre le contrôle, et à violemment se défendre lorsqu’il est décidé de le neutraliser. Toutefois, ses actions visant à comprendre qui il est ne se font pas dans la dentelle à la manière d’un Chappie. À un moment donné, il dissèque le corps d’un villageois pour tenter de comprendre ce que sont les humains et comment ils fonctionnent. C’est cependant loin d’être le seul aspect gore du film. Les robots sont fortement armés, mais ne sont pas réticents à l’idée d’écraser des crânes, de piétiner les gens et n’hésitent pas à se rapprocher de leurs cibles pour les surprendre. Les effets spéciaux sont vraiment excellents pour l’animation des robots bien qu’on puisse clairement relever le travail des CGI lorsqu’ils se battent entre eux. Les humanoïdes ont été principalement créés par l’intermédiaire de cascadeurs et de la technologie de capture de mouvements, comme ce fut également le cas pour « Finch » (2020).
Néanmoins, « Monsters of Man » expose également quelques défaillances, et notamment le fait qu’il soit trop long d’environ quinze à vingt minutes. De nombreux dialogues redondants et des séquences larmoyantes qui s’éternisent, auraient pu être supprimés. Il est fort possible que le manque d’expérience du réalisateur, qui, rappelons-le, signe ici son premier long-métrage, y soit pour beaucoup. Ensuite, si les robots sont clairement le point fort de l’histoire, leurs maîtres humains sont nettement moins intéressants, Boller, le Major et Foster (David Samartin) le PDG de l’entreprise de robotique, sont développés dans une forme de clichés qu’on aurait pu éviter. Une scène présente à mi-parcours, dans le générique de fin, laisse entrevoir une éventuelle suite. Espérons que la technique et le développement des personnages soient un peu plus pointu afin d’offrir un métrage de niveau supérieur.
En conclusion, « Monsters of Man » est un très bon thriller de science-fiction disposant d’une histoire sympathique, d’une intrigue captivante et d’un développement nerveux mais légèrement trop long. Le rythme est appuyé, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie s’articule essentiellement autour de scènes dans la jungle. Les effets spéciaux sont d’une très bonne qualité avec une superbe animation pour les robots. Les scènes d’action sont rondement menées et certaines scènes sont assez violentes. La bande originale vient agréablement accompagner le récit et un montage plus serré aurait permis au film d’être plus dynamique. La distribution offre de bonnes prestations dans l’ensemble même si ce sont finalement les androïdes les plus attractifs. L’ensemble est grandement divertissant et s’avère être une agréable surprise pour un premier film. À découvrir !
J’ai pensé à « Chappie » en lisant jusqu’à ce que je tombe sur la référence. 😉
J’ai l’impression que c’est tout de même un peu mieux que le film de Neil Bloomkamp (réalisateur disparu des radars depuis d’ailleurs).
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Chappie est sympa, alors que BR1, BR2, BR3 et BR4 sont des fous furieux… La scène finale fait fortement penser à une scène similaire dans « I-Robot » (2004) d’Alex Proyas avec Will Smith dans le rôle principal.
D’après ce que j’ai lu, Neill Blomkamp est en post-prodduction sur son prochain film, intitulé « Gran Turismo » inspiré du jeu vidéo du même nom.
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Merci pour l’info. 😀
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